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Comment lutter contre l’altise et protéger les choux ?

Comment lutter contre l’altise et protéger les choux ?

Identification, prévention et traitements naturels pour se débarrasser de la puce du chou

Sommaire

Mis à jour le 19 Janvier 2022  par Marion 5 min.

On les adore au potager, mais les choux font partie des plantes assez sensibles aux ravageurs et maladies : piéride, mouche du chou, hernie, oïdium… Et si, à la fin du printemps, vous constatez que vos feuilles sont perforées, grignotées avec assiduité, vous êtes sûrement en présence de la petite, mais gloutonne, altise du chou.

Alors comment identifier cette puce du chou ? Quels sont les symptômes visibles sur vos choux-raves, choux de Bruxelles ou encore brocolis ? Quelles peuvent être les conséquences d’une attaque ? Quels sont les moyens préventifs et les traitements naturels contre l’altise, utilisables au potager bio ? Faisons le point ensemble.

→ Consultez aussi notre fiche conseil : Les maladies et parasites du chou

Printemps, Été, Automne Difficulté

Comment reconnaître l’altise ?

A quoi ressemble une altise du chou ?

L’altise du chou est un insecte coléoptère de la famille des Chrysomèles. Très petite, mesurant seulement quelques millimètres, elle arbore une carapace sombre brillante, parfois irisée de reflets bleus ou verts.

Elle possède de longues antennes et des élytres lui permettant de voler sur quelques centaines de mètres. Cette capacité lui permet de se déplacer facilement vers une nouvelle plante hôte pour s’alimenter.

Enfin, l’altise du chou est pourvue d’une paire de pattes postérieures très développées, avec lesquelles elle peut se déplacer rapidement en sautant pour se protéger, d’où son autre nom de puce du jardin ou puce de terre.

Les œufs mesurent moins de 0,5 mm, sont de forme ovale et de couleur jaune claire ou translucide. Ils sont fixés grâce au mucus sécrété par la femelle, sur la face intérieure des feuilles, le long des nervures ou directement dans le sol.

La larve mesure 5 à 6 millimètres, son corps allongé est jaune ou blanchâtre ; ses pattes et sa tête sont généralement noires.

Il existe de nombreuses espèces d’altises, certains parasitant d’autres plantes, comme les tomates, betteraves ou encore la vigne. Mais c’est bien l’altise du chou, préférant les Brassicacées (anciennement Crucifères), qui est la plus répandue.

Fonctionnement et mode de reproduction des altises

Les attaques d’altises commencent généralement en fin de printemps, vers les mois de mai-juin, et se poursuivent jusqu’à la baisse des températures au mois de novembre. L’insecte aime en effet les atmosphères chaudes et sèches, mais redoute l’humidité.

Après un hiver passé en hibernation dans le sol, les altises adultes se réveillent avec grand appétit et partent à la conquête des feuilles tendres et des jeunes pousses de choux.

Il n’y a heureusement habituellement qu’une seule génération d’altises au cours d’une année : les centaines d’œufs pondus par la femelle éclosent sous 1 à 2 semaines.

La larve se nourrit des racines de plantes et creuse des galeries dans les feuilles, avant de poursuivre sa nymphose en été.

Les jeunes adultes continueront ensuite à se nourrir jusqu’à la prochaine hibernation et la relance d’un nouveau cycle.

Les dégâts causés par l’altise du chou

En dévorant les feuilles de choux, l’altise créée de petits trous circulaires, plus ou moins nombreux, comme des poinçons. Les tiges peuvent également être rongées.

Les risques en cas de forte infestation sont :

  • la fragilisation des jeunes plants et cotylédons (premières feuilles produites par les plantes)
  • le freinage de la croissance de la plante
  • l’impact plus ou moins négatif sur la récolte

Perforations typiques sur une feuille de chou

Les traitements naturels curatifs contre les altises

Comme beaucoup de ravageurs, c’est surtout la présence en nombre de l’altise qui peut poser problème au jardin. Si la prévention n’a pas permis d’empêcher la gloutonne de coloniser vos choux, il est encore possible de limiter sa présence et les dégâts causés.

  • Un arrosage régulier, de toute façon nécessaire à la croissance des choux, permettra de conserver une humidité que n’apprécient pas les altises. L’arrosage sera de préférence effectué tôt le matin ou en fin de journée, pour éviter une trop rapide évaporation.
  • L’inspection régulière des choux et la récolte manuelle des adultes ou larves, bien que chronophage, peut suffire en cas de faible infestation.
  • Biner régulièrement les pieds pendant la saison peut éliminer les œufs déposés en pleine terre et perturber la ponte.
  • Saupoudrer de la cendre de bois ou de la terre de diatomée aux pieds des plants, qui ont effet corrosif pour les insectes. L’application doit être renouvelée en cas de pluie.
  • Poser des pièges chromatiques jaunes (plaques ou bandes collantes) sur lesquels les adultes, attirés par la couleur, viendront s’engluer.
  • Des traitements naturels en pulvérisations peuvent accompagner la lutte biologique et agir comme répulsif : purins de tanaisie, d’absinthe ou d’ortie, infusions d’ails ou encore savon noir.
  • En cas d’infestation importante, utiliser en derniers recours, ponctuellement et de façon localisée, un insecticide naturel à base de pyrèthre ou procéder à une application d’huile de neem.

Ces traitements, bien que naturels, sont à utiliser avec parcimonie au jardin, puisqu’ils ne sont pas sélectifs : ils impactent tous les insectes sans distinction, ravageurs comme auxiliaires.

A terme, ils peuvent donc participer au déséquilibre biologique, responsable de l’apparition de nouveaux parasites ou maladies. Un vrai cercle vicieux à éviter.

La prévention contre l’altise du chou : le meilleur moyen de lutter

L’altise n’a pas vraiment de prédateur spécifique, ce qui ne facilite pas la lutte naturelle. La prévention sera toujours plus efficace qu’un traitement curatif, dont les résultats peuvent être aléatoires.

Plusieurs moyens de prévention existent. Ils peuvent évidemment être associés pour un meilleur résultat.

  • Le paillage permet de conserver humidité et fraîcheur au pied des plantes, créant une atmosphère moins propice à l’apparition de la puce du jardin, qui déteste l’humidité.
  • Installer au printemps un voile anti-insectes hermétiquement au-dessus des choux. Opter pour une maille fine inférieure à 3 mm, compte-tenu de la petite taille des altises. Pour une protection optimale, enterrer également les côtés du filet.
  • Cultiver à proximité des choux des plantes aromatiques odorantes, comme la cataire et l’absinthe, ou d’autres plantes répulsives, comme la tanaisie ou le trèfle blanc.
  • Cultiver des plantes « appâts », comme la moutarde en engrais vert, qui attirera les altises et les détournera de la culture des choux.
  • Pratiquer la rotation des cultures: on conseille de ne pas cultiver de Brassicacées pendant plusieurs années de suite sur la même parcelle (voire d’attendre jusqu’à 5 ans)
  • Attirer la biodiversité au jardin en installant haies, tas de pierres, friches, mangeoires, nichoirs ou même mare naturelle : c’est le meilleur moyen d’y attirer sur le long terme des prédateurs naturels des insectes ravageurs, comme les oiseaux ou les crapauds.
  • Repiquer des plants de choux déjà vigoureux, qui seront moins fragilisés par une éventuelle attaque.

Tanaisie et trèfle blanc, voile de protection, engrais vert (ici la moutarde) et paillage devront faire partie des précautions à appliquer au potager

Pour aller plus loin

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