5 arbustes pour une haie en bord de mer

Les Pittosporum

Qu’il s’agisse de Pittospores à petites feuilles (Pittosporum tenuifolium) ou à grandes feuilles (Pittosporum tobira), les Pittosporums, originaires de Nouvelle-Zélande ou du Japon, sont de merveilleux arbustes dans les jardins de bord de mer, et notamment en haies. La persistance de leur feuillage à l’année assure en effet une couvrance idéale pour se cacher des regards. Outre cette qualité, ils sont vraiment ornementaux par la qualité de leur feuillage. Ceux à petites feuilles se déclinent en de nombreuses variétés (vertes, panachées, ou pourpres), et le Pittospore du Japon présente quant à lui des feuilles beaucoup plus grandes et lustrées, et surtout une floraison blanche très parfumée (on le trouve aussi en très jolie version panachée avec le Pittosporum tobira ‘Variegatum’). Hauts de 3 à 5 m (ou beaucoup plus si on ne les taille pas), ils s’avèrent enfin insensibles aux embruns salés, ce qui permet de les implanter même sur le trait de côte.
Côté associations, dans une haie d’un jardin à accent exotique, essayez de rapprocher un Pittosporum du Japon d’un arbuste fleuri comme le Grevillea ou même le Callistemon, et d’un autre arbuste persistant attrayant comme l’Olearia paniculata, aux feuilles ondulées ressemblant aux Pittosporum tenuifolium, mais à croissance plus rapide.

Pittosporum tobira, Callistemon citrinus, Olearia paniculata

L'Atriplex halimus

Voici un arbuste bien connu des randonneurs qui arpentent les sentiers douaniers. L’Atriplex halimus est un arbuste complètement halophyte, c’est-à-dire résistant ou s’adaptant parfaitement aux concentrations fortes en sel. Il reste de taille moyenne, jusqu’à 2 mètres de hauteur, pour un étalement à peu près similaire. Ce petit arbuste à feuillage grisé aussi rencontré sous le nom d’Arroche de mer est donc l’arbuste idéalement indiqué pour être planté dans les jardins en limite du trait de côte ou tout près du front de mer. L’Atriplex a l’avantage de pousser assez rapidement et de rester beau sans être taillé, cela accentue son côté sauvage très en accord avec les paysages proches de la mer. On peut aussi bien sûr dompter son côté naturel en le taillant de façon propre, au cordeau.

Dans une haie facile à vivre et gardant son côté spontané, l’Atriplex se marie bien à des genêts pour haie libre et à des Brachyglottis greyi, qui apporteront leurs fleurs jaune doré, depuis le printemps jusqu’en été, mais aussi à des genévriers communs d’aspect sauvage et des pistachiers lentisque dans les régions du sud de la France.

Atriplex halimus, Pistachier lentisque et Bracchyglottis greyi

L'Eleagnus

Aussi beaucoup vu dans les résidences secondaires ou maisons sur le littoral, et pour cause, l’Eleagnus ou Chalef est l’arbuste incontournable des haies de bord de mer. Poussant entre 2 et 4 m de hauteur selon les espèces, il possède un feuillage persistant particulièrement ornemental, à marges ondulées et coriace s’adaptant bien aux conditions climatiques du bord de mer et aux embruns chargés de sel. On adopte chez nous essentiellement l’Elaeagnus x ebbingei, un hybride aux nombreux cultivars de l’Elaeagnus macrophylla et l’Elaeagnus pungens, mais ces deux derniers sont également indiqués, tout comme l’Elaeagnus umbellata, bien que semi-persistant, mais très parfumé en mai. Le feuillage est généralement duveteux et argenté au revers. La floraison, discrète, a lieu en automne pour la plupart des cultivars d’Eleagnus de Ebbing. Les chalefs sont les arbustes les plus rustiques de notre sélection et peuvent donc s’implanter sur tout le territoire.

Pour une haie élégante, sobre et facile d’entretien, juxtaposez plusieurs espèces à feuillages distincts (Elaeagnus pungens ‘Maculata’, panaché de crème et de jaune). Vous pouvez aussi associer une ou deux espèces à feuillage grisé ou panaché, à un Escallonia pour la touche fleurie estivale.

Elaeagnus ebbingei, Elaeagnus pungens ‘Maculata, et Escallonia ‘Iveyii’

Le Rhaphiolepis

Arbuste persistant trop peu connu, résistant au froid jusqu’à -8°C, le Rhaphiolepis est pourtant tout à fait adapté pour constituer une haie en bord de mer sur le littoral atlantique ou le pourtour méditerranéen. Ce bel arbuste nous vient des régions sèches et chaudes de la Chine, du Japon et de la Corée. Il présente une silhouette arrondie et un feuillage dense, atteignant 1 à 2 m de haut pour 1,5 m de large. Les feuilles sont petites, ovales, coriaces et légèrement dentées, d’une belle couleur vert olive, qui naissent légèrement cuivrées. Sa superbe floraison blanche ou rose selon les variétés est généreuse et agréablement parfumée, mais en plus, elle s’avère mellifère pendant les mois de mai ou juin. Elle survient parfois bien avant selon le climat, et peut se poursuivre jusqu’en août. C’est donc une espèce à retenir si vous souhaitez obtenir une haie très fleurie sur la durée. Les fleurs laissent ensuite place à de petites baies bleues. Petit inconvénient, comme il pousse lentement, il vaut mieux choisir un sujet bien développé pour l’intégrer dans votre haie, et dans tous les cas l’utiliser pour des haies plutôt basses. Il préfère les terrains acides, mais se contente d’un sol neutre, et se plaira au soleil non brûlant (à planter à mi-ombre dans les régions sud).
Il est intéressant de l’associer à d’autres arbustes persistants, fleuris ou non, et de taille similaire, comme un Escallonia, un Abelia ou un arbousier compact, ou bien le tailler en boule pour former une haie graphique ou plus contemporaine, en compagnie de fusains et d’Eleagnus.

Rhaphiolepis umbelatta en fleurs, Fusain du Japon ‘Président Gauthier’ et Abelia grandiflora.

Le Corokaria

Voici enfin un arbuste pas si répandu que ça, qui s’avère un très bon sujet pour une plantation en haie sur les zones très exposées aux vents et aux embruns. Il s’agit d’un arbuste originaire de Nouvelle-Zélande, qui fleurit au printemps (mai ou juin) de petites fleurs jaunes. Elles se transformeront en fruits rouges en automne. Le Corokia forme un petit arbuste d‘allure dressée, d’environ 2,50 m de haut. Son feuillage est formé de toutes petites feuilles, poussant de façon dense sur tout l’arbuste et sa ramure tortueuse n’est pas dénuée de charme. Il supporte quelques gelées jusqu’à – 7 °C, aussi, il conviendra pour les zones littorales les plus chaudes du pays. Poussant lentement, il est particulièrement indiqué pour les haies que l’on va laisser libre, car il n’a quasiment pas besoin d’être taillé.
Le Corokia cotoneaster à feuilles vert foncé est le plus répandu, mais on trouve d’autres espèces d’intérêt pour la coloration du feuillage (bronze chez le Corokia virgata ‘Frosted Chocolate’, ou panaché de blanc par exemple chez le Corokia ‘Sunsplash’).

Élaborez une haie libre de taille médiane avec le Corokia cotoneaster dont la floraison printanière répondra à celle d’une Coronille glauque (ici Coronilla valentina subsp. glauca ‘Citrina’) et aux fleurs bleutées de Céanothes comme ‘Italian Skies’. Un romarin sera aussi parfaitement en accord dans cette haie d’allure sauvage et libre. Vous pouvez ajouter sur un linéaire assez long quelques arbustes plus hauts poussant plus vite : par exemple un troène du Japon semi-persistant ou un Griselinia littoralis.

Corokaria cotoneaster (photo Wikimedia Commons), Coronilla glauca, Ceanothus

Sans oublier ...

Outre les arbustes à beau feuillage que nous associons dans cette fiche conseil, comme les Olearia, l’Arbutus unedo, le fusain du Japon, et les arbustes fleuris tels que le Grevillea ou le Callistemon (rince bouteille), vous pouvez aussi compter sur : le Phyllirea angustifolia, le Griselinia littoralis, le romarin (mais oui ! pour des haies basses), ainsi que, à partir de 100 m du littoral, l’indispensable Abelia grandiflora.