Comment associer le Cypripedium - Sabot de Vénus ?

Dans un sous-bois frais et ombragé

On plantera les cypripédiums à l’ombre, la lisière d’un sous-bois frais par exemple. Ces orchidées se suffisant à elles-mêmes, on tâchera de faire sobre pour les accompagner. Prenons le plus facile à cultiver et finalement l’un des plus beaux : le Sabot de Vénus royal ou Cypripedium reginae. On va l’accompagner de vivaces qui apprécient une ambiance de sous-bois frais dans un sol drainant, pauvre et légèrement calcaire.

Quelques fougères répondent présentes à ce type de sol et d’exposition : comme le classique, mais néanmoins efficace Polypodium vulgare qui formera rapidement des colonies de frondes persistantes.

Pour les floraisons, quelques Lamium orvala auront le bon goût de fleurir en même temps que les cypripédiums. D’ailleurs, la fleur de ce lamium rappelle un peu celles des orchidées. Même si le sol est un peu calcaire, le Brunnera macrophylla ‘Jack Frost’ au feuillage marbré d’argenté et à la floraison bleue sera parfait en guise de couvre-sol.

Cypripedium reginae, Brunnera macrophylla ‘Jack Frost’, Lamium orvala et Polypodium vulgare

Au sein d'une rocaille d'ombre fraîche

Les Cypripédiums se plaisent dans des rocailles de mi-ombre restant fraîche toute la saison. Il faut aussi que le substrat reste acide à neutre, plutôt pauvre et filtrant. D’autres vivaces apprécient ce type de milieux.

On choisira l’un des Sabots de Vénus parmi les plus beaux et les plus rustiques : Cypripedium formosanum ou Sabot de Vénus de Formose. Cette orchidée de jardin montre, tôt au printemps, une fleur aux sépales et pétales blancs maculés de rose violacé dominant un labelle renflé, blanc, strié et maculé du même ton. On la cultive à mi-ombre dans un sol pauvre en matière organique, bien drainant, restant toujours légèrement humide : parfaite en rocaille d’ombre donc.

Pour l’accompagner, on optera pour des vivaces accommodantes dont la couleur de la floraison rappelle celle de l’orchidée. Quelques Iberis ‘Absolutely Amethyst’ dont la floraison printanière est violacée et non blanche, surmontant un coussin de feuillage sombre et persistant, couvrant efficacement le sol tout au long de l’année. Le Phlox mousse Phlox subulata ‘Emerald Cushion Blue’ est une petite vivace tapissante et persistante, qui disparait de la fin du printemps au début de l’été sous une nappe de fleurs étoilées bleu tendre au cœur bleu violacé plus soutenu. Pour apporter un peu de verticalité à l’ensemble, le Carex morrowii ‘Ice Dance’ est une petite « graminée » (botaniquement, ce n’en est pas une !) couvre-sol qui se distingue par son feuillage persistant d’un vert émeraude, joliment marginé de blanc-crème.

Cypripedium formosanum, Iberis ‘Absolutely Amethyst’, Phlox subulata ‘Emerald Cushion Blue’ et Carex morrowii ‘Ice Dance’

Quelques potées originales

Les Sabots de Vénus vivent généralement mieux en pleine terre. Cependant, certains peuvent être gardés deux ou trois ans en pot : c’est le cas de Cypripedium japonicum, C. smithii et C. formosanum. On les accompagnera d’autres espèces orchidées qui, elles, apprécient ce mode de culture.

On partira sur une belle potée (pot en terre cuite de 22 cm de diamètre) de Cypripedium smithii, un Sabot de Vénus rouge-pourpre. C’est une orchidée de jardin extrêmement rustique, dont les fleurs sont constituées de pétales et sépales rouges marbrés de blanc et d’un labelle pourpre. Il existe un bon nombre d’orchidées rustiques ou semi-rustiques fascinantes par leur floraison. Accompagnez votre Cypripedium smithii d’une petite sélection de ces orchidées sur une belle table ancienne au charme surannée deviendra l’un des points focaux du jardin.

Pleione formosana est une adorable petite orchidée, un peu frileuse, que l’on cultive le plus souvent en pot. Ses grandes fleurs d’un rose un peu mauve éclosent en mars-avril.  Le Calanthe discolor est une orchidée terrestre au look exotique, mais rustique, portant de sublimes fleurs bicolores marrons et blanches. Le Spiranthes cernua ‘Chadd’s Ford’ est une ravissante orchidée terrestre dont les fleurs blanches et qui embaument la vanille semblent s’enrouler comme des tresses au sommet des hampes florales dressées.  Enfin, l’Habenaria radiata, appelée Orchidée colombe, est une orchidée terrestre rare, native du Japon. Sa floraison estivale imite à s’y méprendre une grappe de colombes d’un blanc immaculé. Une merveille !

Pour toutes ces orchidées, pensez à choisir des belles potées vernissées, plus larges que profondes : celles que l’on utilise pour la culture des bonsaïs.

D’ailleurs, si vous êtes aussi un passionné de bonsaïs, ces pots d’orchidées pourront trouver leur place auprès d’eux.

Pleione , Habenaria radiata, Calanthe discolor, Pleione formosana et potée de bonsaï