4 plantes répulsives pour éloigner les taupes

La fritillaire impériale : un bulbe toxique anti-taupe

La fritillaire impériale (Fritillaria imperialis) ou couronne impériale est une plante atteignant 70 cm à 1 mètre de hauteur à maturité, ce qui en fait l’une des plus grandes bulbeuses printanières.

Elle est réputée comme étant une excellente anti-taupe. Toxique, son bulbe dégage en effet une forte odeur musquée désagréable, qui ferait fuir les rongeurs du jardin, comme les taupes.

Ce parfum particulier se diffuse dans la terre dans un rayon de 1 mètre 50 environ, mais n’est plus perceptible une fois enterré.

Les grosses fleurs en cloche de la fritillaire impériale sont entourées de feuilles vertes dressées et présentent une jolie variété de couleurs, dans les tons jaunes ou orangers :

• ‘Aureomarginata’ et ses clochettes orange vif ;
• ‘Bach’ et ses fleurs d’un ton rouge clair ;
• ‘Lutea’, qui offre un beau jaune vif lumineux ;
• ‘Orange Beauty’ ou ‘Striped Beauty’, dont les fleurs se parent d’un bel orange veiné de marron ou de rouge ;
• ‘Prolifera’ ou ‘Rubra’, aux clochettes présentant des nuances rouges ou orangées.

Pour cultiver la fritillaire impériale, choisissez un emplacement ensoleillé ou mi-ombragé. La plante apprécie particulièrement les régions continentales aux hivers et étés secs, mais offrant des printemps humides.

Elle s’épanouira dans un sol riche en matière organique et bien drainé.

Les bulbes pourront rester en terre de nombreuses années grâce à leur rusticité, généralement au-delà de -15°C.

Plantez-la en massif, rocaille ou directement sur la pelouse pour une meilleure efficacité.

Elle protégera également les autres bulbes printaniers (crocus, tulipes, jacinthes, narcisses,…), dont sont friands les rongeurs.

À gauche : Fritillaria imperialis ‘Lutea’ ; à droite : Fritillaria imperialis ‘Rubra’

Les incarvillées : une odeur répulsive contre les taupes

Plantes à bulbes d’été, les incarvillées (Incarvilleas) sont des vivaces originaires de Chine.

Leurs rhizomes dégagent, comme la fritillaire impériale, une odeur désagréable, qui permet de chasser les taupes et autres rongeurs. Cette action serait efficace dans un grand rayon, allant jusqu’à 7 mètres.

La plante se pare en juin et juillet de jolies fleurs tubulaires à gorges jaunes contrastantes : l’Incarvillea ‘Snowtop’ apportera une délicate touche blanche en massif, tandis que l’Incarvillea ‘Delavayi’ illuminera le jardin de son rose bien vif.

Pour planter les incarvillées, optez pour un emplacement ensoleillé, leur offrant un bain de lumière pour bien fleurir. Elles tolèrent toutefois également une situation mi-ombragée.

Ces bulbeuses se cultivent en isolé, dans une terre riche en matière organique, mais ne retenant pas trop l’eau.

Le sol doit toutefois rester frais pendant la floraison estivale : n’hésitez donc pas à pailler les pieds pour maintenir l’humidité.

À gauche : Incarvillea ‘Snowtop’ (Photo Epibase) ; à droite : Incarvillea delavayi

L’herbe à taupe : une plante corrosive

Herbe à taupe, chasse-taupe, euphorbe des jardins, Euphorbia lathyris ou encore euphorbe épurge : autant de noms pour qualifier la même plante herbacée bisannuelle, c’est-à-dire que son cycle de vie s’étend sur 2 années.

Ses tiges dressées peuvent atteindre jusqu’à 1 mètre 50 de hauteur, 90 cm en moyenne.

La plante fleurit en été en se parant d’ombelles aux tons jaune-vert, mises en valeur par de longues feuilles graphiques, disposées en crois autour de la tige.

Les tiges de cette plante contiennent du latex, une substance irritante. Les taupes utilisent particulièrement leur odorat pour se déplacer et cette variété d’euphorbe serait nocive pour leurs museaux sensibles.

Ce n’est donc pas la plantation en elle-même qui repousse les taupes, mais l’introduction de branches coupées directement dans les galeries.

A noter que la sève collante est irritante aussi pour l’homme et les animaux domestiques ; cette plante est donc à utiliser avec prudence et parcimonie.

Pour cultiver les euphorbes, préférez un sol pauvre et sec, en situation ensoleillée pour leur faire profiter d’un maximum de lumière.

La plante est peu exigeante : elle est rustique, résiste à la sécheresse, ne requiert pas d’entretien et se ressème spontanément, ce qui lui vaut d’ailleurs aujourd’hui une réputation de « mauvaise herbe ».

(Photo Guido)

Le sureau : feuilles ou purin pour éloigner les taupes

Le sureau (Sambucus) est un arbuste caduc très esthétique : un feuillage pourpre ou vert plus ou moins découpé, une floraison estivale parfumée en ombelles blanches ou roses, puis des baies foncées très appréciées des oiseaux.

Les pulvérisations de purin de sureau permettraient d’éloigner taupes et autres rongeurs, en diffusant une odeur forte incommodante.

Pour cela :

• laissez macérer à l’ombre pendant plusieurs jours 1 kg de feuilles fraiches hachées, dans 10 litres d’eau de pluie ;
• mélangez quotidiennement ;
• une fois la fermentation terminée (les bulles ont disparu), filtrez, puis utilisez en pulvérisation dilué à hauteur de 10% dans de l’eau.

Le purin se conserve dans un contenant hermétique placé dans un endroit frais et sombre.

De même, placer des branches de sureau avec ses feuilles dans les galeries aurait un effet répulsif contre les taupes.

Pour cultiver le sureau, prévoyez un emplacement ensoleillé, assez conséquent pour convenir à sa croissance rapide. L’arbuste s’épanouit dans tous types de sols, mais s’épanouira davantage dans une terre riche en matière organique et restant humide.

Facile à cultiver, il ne demande que peu de soin hormis une taille d’équilibrage en fin d’été et au printemps.

Il trouvera sa place en haie libre, en fond de massif ou en isolé.

Feuilles de Sambucus racemosa ‘Lemony Lace’

Vivre avec les taupes : hérésie ou possible cohabitation mutualiste ?

A la première apparition de taupinières, il est vrai que peu de jardiniers se réjouissent et que le premier réflexe est bien souvent de vouloir se débarrasser des taupes.

Mais au-delà de l’aspect esthétique, la mauvaise réputation des taupes découle surtout des ravages causés par d’autres rongeurs, comme les mulots, campagnols / rats taupiers.

Ceux-ci sont en effet friands de bulbes du jardin, de racines des plantes potagères ou d’arbres, alors que notre bigleuse est insectivore.

La taupe rend des services et peut même être vue comme une auxiliaire du jardinier :

• elle aère et favorise le drainage des sols les plus compacts en creusant ses galeries ;
• elle se nourrit d’insectes ravageurs et d’indésirables, comme les hannetons, les taupins, les courtilières ou les limaces (même si les indispensables lombrics font malheureusement aussi partie de son menu) ;
• elle offre une terre fine et souple, qui peut parfaitement être réutilisée en rempotage ou pour les semis.

Alors à défaut de pouvoir l’éradiquer, pourquoi ne pas tenter de cohabiter ?