Vous avez un jardin sombre et vous cherchez quelques nouvelles vivaces d'ombre à planter cette saison ? Voici mes 5 vivaces coup de cœur du moment, testées et approuvées dans mon jardin, suivez le guide !

1) Le Bergenia Dragonfly Angel Kiss

J’entends déjà les détracteurs me dire que le bergénia, c’est une vivace ringarde, moche, datée, artificielle, bonne pour les fonds de jardins mal entretenus… Pourquoi pas, mais de façon objective, connaissez-vous beaucoup de vivaces qui résistent au sec et à l’ombre, qui garde un feuillage impeccable toute l’année et qui fleurit tôt en saison ? Non ! Car il n’y en a pas, ou alors vraiment peu.

Le Bergenia Angel Kiss à toutes les qualités des « bergénias increvables » à la différence que son port est beaucoup plus compact que la moyenne, il ne dépasse pas 25-30 cm de hauteur, et que ses fleurs sont innombrables et disproportionnées par rapport au feuillage. C’est tout naturellement en bordure d’un massif ou en potée sur une terrasse d’ombre qu’il trouvera sa place. Coté association c’est simple, plantez-le avec un Carex (oshimensis, elata, riparia…) et une Heuchère, de préférence une variété à feuillage noir comme ‘Binoche’, effet graphique garantie !

Bergenia Dragonfly Angel Kiss

Bergenia Dragonfly Angel Kiss

2) L'Ellisiophyllum pinnatum

Il n’y a pas si longtemps encore les collectionneurs s’échangeaient cette petite vivace confidentielle sous le manteau. Non pas parce qu’elle était difficile de culture mais bien parce qu’elle intéressait essentiellement les « chasseurs de plantes rares » qui la plantaient comme couvre-sol dans les rocailles humides parmi des fougères, des orchidées, des épimédiums…

C’est dans les jardinières et les potées pour l’ombre que cette petite merveille s’est démocratisée. Elle séduit de plus en plus de jardiniers qui apprécient ses innombrables petites fleurs blanches qui illuminent les zones sombres des jardins. Mais c’est pour son port tapissant et ses longues tiges stolonifères se propageant de place en place à la manière des fraisiers que les jardiniers l’utilisent. Plantez-la à l’ombre fraiche, dans un endroit surélevé ou dans une jarre, pour que ses longues tiges graphiques cascadent.

Ellisiophyllum pinnatum : une vivace couvre-sol pour l'ombre

Ellisiophyllum pinnatum

3) Le Carex oshimensis Everillo

Tout jardinier à déjà vu ou entendu parler du Carex Evergold, cette fameuse graminée panachée à l’épreuve de l’ombre et du sec dont le feuillage persistant resplendit en été comme en hiver. Cette même graminée qui l’on retrouve dans toutes les compositions pour l’ombre, plantée en compagnie de bruyères, sceau de Salomon, fougères, heuchères, hellébores… Mais voilà, aussi intéressant soit ce Carex, son feuillage panaché de crème n’est pas du gout de tout le monde. Et c’est tant mieux car de nouveaux Carex de la série des « Ever » aux feuillages richement colorés ont vu le jour ces dernières années.

Le Carex Everillo, en tout point similaire à Evergold, se dote d’un feuillage uni. D’abord jaune citron en début de saison , il évolue en été pour devenir vert-anis. Ni trop artificiel, ni trop fade, ce carex est parfait pour donner une petite touche lumineuse à un massif naturel ou bien au contraire venir en contraste avec des feuillage plus sombres.

Carex oshimensis Everillo

Carex oshimensis Everillo - Laîche d'Oshima

4) Le Coniogramme emeiensis

Non il ne s’agit pas d’une plante tropicale et oui, cette plante graphique et colorée est bien une fougère ! Encore peu connue des jardiniers, cette fougère chinoise est d’une incontestable élégance. Son feuillage découpé et zébré de jaune apporte un aspect exotique à toutes zones sombres. Contrairement aux apparences la culture de cette fougère n’est pas à réserver aux serres chaudes ni aux vérandas mais bien aux massifs… à l’extérieur ! Sa culture est possible à peu près partout hormis dans de rares régions très froides où un paillage lui permettra de survivre jusqu’à -15C°.

Si elle pousse très bien à l’ombre, son feuillage lui est plus lumineux dans les coins exposés à la lumière. Ne la plantez quand même pas au soleil car son feuillage brûlerait dès les premiers rayons de l’été. L’idéal étant une exposition à mi-ombre, dans un sol frais, plantée parmi des sceaux de Salomon, des Hakonechloa et des rodgersias. Si la culture vous tente, il y a deux choses à savoir : tout d’abord les limaces l’adorent et la dévorent. Coniogramme et hosta, même combat ! Disposez quelques granulés de Ferramol au printemps à titre préventif sinon vous ne la verrez pas ressortir. Son feuillage caduc redémarre tard. Enfin, il faut généralement attendre le mois de mai, parfois la mi-mai avant que ses nouvelles frondes daignent sortir. Soyez patient !

Coniogramme emeiensis, vivace d'ombre

Coniogramme emeiensis dit "Fougère bambou"

5) L'Astilbe Colour Flash

Pas vraiment printanières ni franchement estivales, les astilbes font partie de ces rares plantes qui fleurissent pendant le creux de la floraison entre juin et juillet. Elles sont donc intéressantes voir indispensables pour donner cette touche colorée dans les massifs quand les autres plantes sont soit fanées soit encore en bouton.

L’Astilbe Colour Flash à ce petit truc en plus que les autres n’ont pas et ce n’est pas du côté des fleurs qu’il faut chercher mais du feuillage.  D’une grande banalité en début de saison, il change progressivement de couleur à mesure que la plante fleurit. Vert tendre au printemps, il se colore de brun jusqu’à devenir rougeâtre en été. Plantez-la en massif dans tout sol frais et associez-lui les feuillages argentés des Brunnera ‘Alexander’s Great’, Pulmonaire ‘Majesté’ ou Hosta ‘Blue Ivory’ pour une association contrastée.

Astilbe arendsii Colour Flash