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Tsuga, Pruche : planter, tailler et entretenir

Tsuga, Pruche : planter, tailler et entretenir

Sommaire

Rédigé le 28 Mars 2019  par Eva 10 min.

Le Tsuga ou Pruche, en quelques mots

  • Les Pruches sont des conifères persistants à port pyramidal majestueux, pourvu de longues branches joliment retombantes, d’aiguilles plates douces au toucher et de nombreux petits cônes pendants.
  • Ces arbres de 20 à 30 m de haut sont à croissance lente et de parfaits sujets pour une exposition au nord, bénéficiant d’un climat froid et humide comme au Canada, en sol humifère, peu calcaire.
  • Ce sont surtout les cultivars de Tsuga canadensis qui sont proposés pour orner des jardins modestes ombragés avec des ports pleureurs, en nid d’oiseau, en boule…
Difficulté

Le mot de notre experte

Les Tsuga ou Pruches sont des arbres ou arbrisseaux assez rares et originaux qui ont emprunté des caractères un peu à tous les genres de conifères. De loin, ils peuvent évoquer un cèdre de l’Himalaya (Cedrus deodara) avec leur flèche retombante, leur port pyramidal doté de longues branches légèrement retombantes. Cependant les aiguilles plates et souples à bouts émoussés sont insérées une par une tout autour du rameau contrairement aux cèdres qui possèdent des aiguilles en touffes et implantées sur un coussinet comme chez les Epicéas. Elles sont parfois ramenées sur un plan comme chez la Pruche du Canada évoquant ainsi le rameau d’un sapin (Abies) ou d’un if (Taxus) qui lui possède des aiguilles aussi courtes mais vert clair au revers au lieu d’être blanches. Elles produisent de petits cônes ligneux pendants évoquant ceux du Sapin de Douglas (Pseudotsuga menziesii) mais l’absence de bractées à 3 dents entre les écailles du cône permet de les distinguer ainsi que l’odeur caractéristique proche de la ciguë qui s’oppose au parfum de citronnelle du feuillage du Douglas.

La pruche désignée par le terme hemlock en anglais sont des conifères persistants de la famille des Pinacées comme les sapins, épicéas et cèdres mais ils sont dotés d’une croissance lente et d’un port souple un peu désordonné qui s’opposent aux autres conifères et leur confère un charme particulier.

Ils apprécient l’ombre ou la mi-ombre, les sols frais à humides, acides à légèrement calcaires. Ils peuvent côtoyer des feuillus et même pousser sous leur ombrage, s’épandre sur le sol pour servir d’abri à la faune, servir de couvre-sol sur un talus ou retomber gracieusement par-dessus un muret ou un bac. Ils s’intègrent parfaitement aux jardins japonais pourvus d’arbres miniatures comme des bonsaïs avec un sol tapissé de mousse.

pruche

Tsuga canadensis

Description et botanique

Fiche d'identité

  • Nom latin Tsuga
  • Famille Pinaceae
  • Nom commun Pruche, Tsuga, Sapin du Canada
  • Floraison avril ou mai
  • Hauteur entre 0,30 et 20 m en culture
  • Exposition mi-ombre ou ombre
  • Type de sol tout sol frais acide à neutre
  • Rusticité Excellente (-40 à -20°C)

Les Pruches ou Tsuga en latin, sont originaires des régions tempérées d’Amérique du nord, de l’Himalaya et de l’est de l’Asie et comprennent près d’une dizaine d’espèces dont 3 sont natives du Canada et 3 de Chine. La plus répandue dans les jardins est Tsuga canadensis qui pousse entre le Lac supérieur et l’île du Cap-Breton, au sein de forêts mixtes et les érablières, toujours à l’ombre, souvent sous le couvert des autres arbres sur un sol tapissé de mousse. Elle atteint des dimensions moyennes de 25 à 30 m de haut sur 8 à 10 m de large, avec un diamètre de tronc de 1 m, seulement 20 m en culture . Sa longévité atteint 600 ans. Elle se trouve être à l’origine de plusieurs cultivars nains formant de gracieux monticules de rameaux souples comme chez Jeddeloh (80 cm de haut sur 120 cm de large) ou Pendula (3,5 m de haut si on le tuteure sur 5 m de large). La croissance est lente dans tous les cas excepté chez la pruche de l’ouest (Tsuga heterophylla).

Les jeunes Pruches ont une cime dense conique ou colonnaire terminée par une flèche oblique inclinée dans le sens du vent et une ramure horizontale ou légèrement retombante. En vieillissant, l’architecture devient plus désordonnée avec des branches irrégulièrement espacées, des branches mortes qui demeurent longtemps sur le tronc et une cime inégale ce qui confère à l’arbre un port plus souple et gracieux que celui d’un sapin ou d’un épicéa. Les racines sont superficielles et étalées. L’écorce devient cannelée et écailleuse dès son plus jeune âge et affiche des rayures violettes juste après la coupe. Initialement gris brun ou argentée et lisse chez Tsuga canadensis, elle dessine ensuite de larges crêtes et des sillons virant au brun rougeâtre, au brun rouille chez heterophylla.

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Le feuillage persistant est constitué d’aiguilles plates et flexibles, à bout rond ou échancré, assez courtes, ne dépassant pas 22 mm de long. Elles restent 3 à 10 ans sur l’arbre avant de chuter. Le limbe étroit se rétrécit brusquement à la base en un court pétiole prolongé par un coussinet de 3 mm appliqué le long du rameau comme chez le genre Picea.

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Tsuga canadensis – illustration botanique

Les aiguilles disposées en spirale autour du rameau paraissent insérées sur 2 rangs avec quelques aiguilles courtes sur le dessus chez Tsuga canadensis et heterophylla alors que chez la Pruche subalpine (Tsuga mertensiana), elles sont disposées en brosse tout autour du rameau. Les bandes blanches de stomates marquent bien le revers des aiguilles ce qui permet de les différencier des Taxus (if) à bandes vert clair. Les jeunes rameaux sont grêles, flexibles et pubescents tandis que  les bourgeons sont petits (2 mm), ovoïdes, contrairement aux bourgeons très pointus des Pseudotsuga, et non résineux.

Les cônes mâles et femelles apparaissent sur un même arbre. Les chatons mâles globuleux d’environ 3 mm paraissent dans la partie inférieure de la couronne, à l’aisselle des aiguilles des rameaux de l’année précédente, et sont portés par un étonnant pédoncule écailleux. Ils libèrent leur pollen au printemps avant de flétrir. Les cônelets femelles rosâtres, un peu plus gros que les mâles, paraissent en bout de rameaux courts de l’année précédente dans la partie supérieure du houppier. Les cônes pollinisés juste avant la nouvelle pousse du feuillage, puis mûrissent dans l’année et pendent abondamment en extrémité de branches jusqu’à l’été suivant alors que les graines ailées ont été libérées en fin d’année. Chez Tsuga canadensis et heterophylla, les cônes aux écailles arrondies d’un joli brun violacé mesurent  seulement entre 12 et 25 mm, alors que chez Tsuga mertensiana, leur taille atteint 30 à 80 mm.

Le bois de Tsuga, jaune orange pâle, est sans canaux résinifères et relativement dur comparé à la plupart des conifères, sauf celui de l’espèce canadensis qui est plutôt tendre et dont on exploitait autrefois l’écorce riche en tanins.  Le bois diffuse une bonne odeur juste après le sciage. La Pruche de l’ouest (Tsuga heterophylla), originaire de la côte ouest et des montagnes d’Amérique du Nord  (Sierra Nevada) jusqu’à 1500 m d’altitude , est en revanche une importante essence forestière utilisée pour la production de bois d’œuvre (parements intérieurs, traverses de chemin de fer), de contreplaqué et de pâte à papier, etc. , que l’on exploite aussi dans les zones les plus arrosées d’Europe occidentale. Sa croissance est plus rapide que celle de Tsuga canadensis. Tsuga heterophylla et chinensis (à jeunes pousses vert doré et port arbustif) sont aussi de très belles espèces pour l’ornement des jardins. Les Tsugas sont importants comme source de nourriture (feuillage et graines) et abri pour la faune.

Les principales variétés de Tsuga

Variétés originales

Pruche du Canada - Tsuga canadensis Pendula

Pruche du Canada - Tsuga canadensis Pendula

Conifère de taille modeste, à croissance lente, prenant la forme d’un dôme opulent, étalé et bas. Les aiguilles vertes et brillantes sont implantées le long de rameaux invariablement pleureurs, semblables à des draperies, conférant à l'arbuste une exceptionnelle valeur ornementale. En sol frais, neutre à acide, et en exposition pas trop brûlante, abritée du vent.
  • Hauteur à maturité 3,50 m

Variétés naines

Pruche du Canada - Tsuga canadensis Cole's Prostrate

Pruche du Canada - Tsuga canadensis Cole's Prostrate

Pruche naine formant un petit dôme prostré et rampant formant un excellent couvre-sol pour l’ombre fraîche. Au fil du temps un beau contraste se forme entre l'écorce blanche des branches au centre et le vert foncé des aiguilles. Il est idéal pour couvrir la base d’un talus ombragé, courir entre les pierres d’une rocaille ou déborder d’un muret.
  • Hauteur à maturité 30 cm
Tsuga canadensis Jeddeloh - Pruche du Canada

Tsuga canadensis Jeddeloh - Pruche du Canada

Conifère nain prenant la forme d’un hémisphère aplati, au centre déprimé, comparable à un nid d’oiseau en forme d’entonnoir. Les extrémités des rameaux étagés retombent en touchant à peine le sol.
  • Hauteur à maturité 80 cm

Plantation

Où planter la Pruche ?

Très rustiques, les Tsuga apprécient une exposition au nord ou largement ombragée, à l’est ou au sein d’un bosquet, bénéficiant d’une abondante pluviosité ou bien les abords d’un étang, d’un cours d’eau ou d’un marécage. Pensez à les éloigner d’un bâtiment ou d’une allée car les racines sont superficielles et très étalées. Plantez-les dans un sol profond riche en matière organique et humide car ils ne supportent pas la sécheresse. Évitez le soleil direct de l’après-midi ainsi que la pollution urbaine et le vent. Tsuga canadensis Jeddeloh accepte cependant le plein soleil en sol frais.

Le Tsuga peut s’utiliser en haie libre ou taillée car il tolère bien la taille.

Quand planter ?

Préférez l’automne octobre-novembre pour installer le Tsuga ou bien février-mars.

Comment planter ?

Cette plante est de culture facile en conditions fraîches ombragées. Pour créer une haie de Tsuga, espacez les plants de 1,50 (taillée) à 3 m (port libre).

  • Plongez le pot dans un seau d’eau pour bien l’humecter.
  • Creusez un large trou au moins 3 fois plus large que la motte car les racines restent assez superficielles et s’étendent largement.
  • Ajoutez quelques poignées de sable et graviers afin d’assurer un bon drainage autour des racines qui n’aiment pas être noyées. Optez pour une plantation sur butte ou au sein d’une rocaille le cas échéant.
  • Apportez de la matière organique et une dose de corne broyée si la terre est sableuse.
  • Installez la plante dans le trou de plantation.
  • Replacez la terre et tassez légèrement.
  • Arrosez et paillez copieusement.
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Cônes de Tsuga sinensis

Entretien

  • Arrosez abondamment le Tsuga au cours des trois premières année puis en cas de sécheresse prolongée.
  • Le Tsuga a besoin de très peu d’entretien vu sa croissance lente et sa robustesse face aux ravageurs et maladies. S’il est en bac, apportez tous les ans, en avril, un engrais spécial conifère et binez la terre en été afin de limiter l’évaporation de l’eau du sol ou paillez. Attention cependant aux acariens si l’atmosphère est trop sèche. Bassinez le feuillage si les aiguilles se décolorent.
  • Contentez-vous d’éliminer le bois mort qui devient abondant si l’on n’intervient pas. Son port naturellement retombant ne nécessite pas de taille mais elle  peut se réaliser au printemps.

Multiplication

La multiplication la plus simple consiste à bouturer le Tsuga en été-automne ou à le semer au printemps.

Bouturage

  • Préparez un pot profond en le remplissant de terreau mélangé à du sable.
  • Prélevez des extrémités de rameaux semi-aoûtés de 10 cm de long munies d’un talon.
  • Supprimez les feuilles situées près de la base de la bouture et trempez la base dans de l’hormone de bouturage.
  • Piquez celles-ci sur les 2/3 de leur longueur en évitant qu’elles ne se touchent.
  • Placez-les à l’étouffée à l’ombre, en posant, par exemple, une bouteille en plastique transparent recoupée, par-dessus.
  • Au printemps, séparez les boutures racinées et plantez-les en godet que vous maintenez sous châssis jusqu’à l’automne.

Semis

Semez les graines dans un mélange sableux et placez-les sous un châssis froid.

Utilisations et associations

Les espèces types forment de très beaux sujets en isolé avec leurs branches retombantes vert foncé d’aspect léger un peu comme chez le cèdre de l’Himalaya. L’avantage est que l’arbre ne va pas chercher à pousser en hauteur pour trouver la lumière. Si vous habitez près d’une forêt, les chevreuils préfèreront brouter le Cèdre plutôt que la Pruche.

Les Tsuga forment de belles associations comme dans la nature avec des bouleaux, hêtres, érables à sucre, pins de Weymouth (Pinus strobus),  Epicéas comme  Picea sitkensis, l’Epinette rouge (Picea rubens) ou blanche (Picea glauca), Séquoia sempervirens… Il existe des formes à feuillage doré comme Tsuga canadensis ‘Aurea’ plus compactes que le type pouvant éclairer les zones ombragées.

Des sujets comme Tsuga canadensis Pendula créent l’événement au milieu d’une pelouse, d’une grande rocaille ou au sommet d’un muret, formant un grand dôme pleureur, étalé et bas, ou bien véritablement rampant si on le laisse croître naturellement. Doté d’une croissance lente, s’il pousse sans l’intervention du jardinier, il ne dépassera pas 1 m de hauteur pour 5 à 6 m d’envergure à maturité. Si, en revanche, on guide sa croissance vers le haut, il atteindra 3 à 4 m de hauteur pour 5 m de diamètre.

Le Tsuga supporte bien la taille si bien qu’on peut l’utiliser comme décor somptueux à l’arrière d’un massif ou pour marquer la lisière d’un bosquet, car il apprécie l’abri que lui procurent les grands sujets.

Son feuillage fin d’un vert sombre brillant s’accorde bien avec les grosses pierres d’une rocaille qui accueille d’autres conifères nains et où l’on peut jouer avec les volumes et les couleurs. La Pruche peut également participer au décor d’un bassin naturel ou d’un point d’eau.

Le saviez-vous ?

Le nom scientifique de la pruche, Tsuga est à l’origine le nom japonais qui désigne cet arbre.

Pour aller plus loin

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