Préparer son jardin pour l'hiver

Pelouse et gazon : nettoyer et tondre avant l'arrivée du froid

 Après avoir traversé les chaleurs estivales, les pluies d’automne ont permis à votre gazon de reprendre des forces pour affronter la mauvaise saison. A l’approche de l’hiver, la pelouse cesse de croître.

• Avant l’arrivée du froid et du gel, procédez à une dernière tonte, assez haute, aux alentours de 4 cm.
• A cette période, il n’est pas rare que le sol soit couvert d’un tapis de feuilles mortes. Par temps sec, les feuilles peuvent facilement être broyées et aspirées par la tondeuse. Si le temps est humide, elles sont trop lourdes, tassées les unes sur les autres : mieux vaut les ramasser avec un râteau à feuilles. Dans tous les cas, ne les laissez pas au sol trop longtemps car elles privent l’herbe de lumière et d’air et peuvent alors laisser place à des zones nues, très inesthétiques.Découvrez comment valoriser cette ressource dans l’article d’Ingrid : Les feuilles mortes, comment les utiliser au jardin ?

Massifs et plate-bandes : désherber, amender et pailler

Les massifs, qui se dégarnissent peu à peu, peuvent sembler un peu brouillons et inesthétiques.

1. Procédez au désherbage des massifs. Arrachez les herbes indésirables, en privilégiant des méthodes manuelles et naturelles.
2. Griffez superficiellement le sol, puis répandez un amendement naturel. Découvrez tous les avantages d’une fertilisation naturelle du sol.
3. Étalez une bonne couche de paillis sur l’ensemble du massif, sur une dizaine de centimètres d’épaisseur. Des feuilles mortes, de la paille, du BRF (Bois Raméal Fragmenté), des écorces de pin (pour les plantes acidophiles comme les rhododendrons par exemple) ou un paillis naturel du commerce font très bien l’affaire. Cette couverture isole le sol du froid, et elle limite aussi le phénomène de battance et de lessivage par les pluies hivernales. Lisez les conseils de Michael qui vous explique quand et pourquoi pailler.

Mon conseil : ne tardez pas trop pour le désherbage, plus vous avancez vers l’hiver, plus vous risquez d’être gêné et de blesser les bulbes à floraison précoce (crocus, muscaris, narcisses…), qui peuvent commencer leur croissance assez vite à la fin de l’année s’ils ont été plantés l’année précédente.

Désherbez, amendez et paillez !

Vivaces, rosiers, annuelles : nettoyer, protéger et hiverner

Toutes les plantes de votre jardin ne présentent pas le même degré de rusticité. Certaines peuvent affronter l’hiver sans broncher, d’autres ont, en revanche, besoin d’attentions spécifiques. Retenez que la durée du gel, le vent, l’exposition ainsi que la nature de votre sol sont autant de paramètres à considérer pour évaluer la rusticité d’une plante. Consultez l’article d’Élisabeth qui vous explique tout ce qu’il faut savoir sur la rusticité des plantes. Ingrid vous donne également toutes les méthodes et astuces pour protéger les plantes du froid et du gel en hiver.

Arbustes qui restent en pleine terre

• Vérifiez que les racines sont protégées par un épais paillis.
• En cas de froid intense annoncé, enveloppez les parties aériennes d’un voile d’hivernage, en veillant à ce que l’air circule entre les feuilles et cette protection. La confection d’un cadre en bois permet de tendre le voile sans qu’il entre en contact avec les parties vertes. Vous pouvez également renforcer cette protection en y insérant des feuilles mortes. Pensez à ôter le voile en cas de redoux (températures positives).
• Les rosier peuvent être taillés légèrement, d’environ 1/3 de leur hauteur et leur pied ‘butté’ jusqu’au printemps : ramenez de la terre autour du pied afin de former une petite butte qui protège alors le point de greffe. La taille de fin d’année est un vaste sujet, et les approches varient. Pour vous faire votre opinion, lisez l’article plein d’humour de Virginie sur la taille des rosiers en fin de saison.

Vivaces et annuelles en fin de saison

• Arrachez les annuelles défleuries, qui peuvent alors rester sur le sol ou rejoindre le tas de compost.
• Épargner les vivaces défleuries ou séchées offre plusieurs avantages ! Certaines conservent une belle présence en hiver, que ce soit par leur port, leur inflorescences fanées ou leur fructification, et quand le givre souligne leur graphisme, les tableaux ainsi formés peuvent être superbes ! D’autre part, elles offrent gîte et couvert à une faune très variée. Enfin, leurs parties aériennes protègent le cœur de la plante et participent au développement d’un micro-climat dans le massif. Chacune créé en effet, à son échelle, un rempart contre le vent pour ses voisines, adoucissant donc la morsure du froid. Je vous conseille donc de les laisser en place, à l’exception de celles qui ont perdu tout intérêt esthétique ou s’affalent sans aucune tenue.

Fleurs fanées et fruits givrés et décoratifs

Plantes en pots : protéger ou abriter hors gel

Vos plantes en pot sont plus sensibles au froid que celles en pleine terre. Leur racines sont plus exposées (air et vent qui refroidissent les parois des contenants, froideur du sol).

• Si vous les laissez à l’extérieur, rapprochez-les des zones les plus protégées (mur, haie de persistants ensoleillée…). Retournez les soucoupes avant d’y poser à nouveau votre contenant. Vous pouvez aussi simplement surélever le pot à l’aide de petites cales. Paillez la surface du pot et installez un voile d’hivernage si le froid s’annonce particulièrement rude, voile que vous enlèverez dès que le thermomètre repasse en positif.
• Certains végétaux ne peuvent affronter de températures négatives. Ces plantes gélives doivent impérativement être rentrées, dans un abri hors gel (serre froide, garage…). Si les arrosages sont plus espacés en hiver, il vous faudra cependant vérifier que le substrat ne sèche pas totalement.

→ Pour tout savoir sur l’hivernage des plantes en pot, consultez l’article d’Ingrid sur le sujet.

Que faire des bulbes frileux en hiver ?

Certains bulbes supportent très bien de rester en terre toute l’année, et le froid leur est même nécessaire pour rythmer leur cycle de croissance et initier leur redémarrage au printemps. D’autres en revanche (Dahlias, Cannas…) sont susceptibles de ne pas résister à l’hiver, selon la rigueur du froid, sa durée ainsi que la nature de votre sol. Si vous hésitez entre les arracher pour les stocker ou les laisser en pleine terre, suivez les conseils d’Ingrid dans son article : Hivernage des Dahlias, faut-il les arracher ?

Bassins et poissons : des gestes simples pour un hiver serein

Le bassin abrite lui aussi une flore et une faune qui peuvent souffrir des rigueurs de l’hiver. Quelques précautions sont donc à prendre :

• Enlevez les dernières feuilles et les débris tombés dans l’eau, avant qu’ils ne coulent au fond et pourrissent. Leur présence peut générer des problèmes sanitaires, l’apparition d’algues et ils forment à terme une vase dans le fond du bassin, d’autant plus problématique si ce dernier est constitué d’une bâche.
• Taillez et nettoyez les plantes du bassin et de ses berges, au même titre que celles qui poussent dans vos massifs.
• La majorité des plantes aquatiques peuvent résister à l’hiver, à condition que leur souche ne soit pas prise par le gel et qu’elles poussent donc dans un bassin de taille suffisante. Attention toutefois aux Thalias, Nénuphars exotiques et Papyrus, plus sensibles au froid. Il est exceptionnel que chez nous l’eau gèle sur plus de quelques centimètres, mais par précaution, assurez-vous que les plantes qui poussent dans des paniers soient recouvertes d’une cinquantaine de centimètres d’eau. Dans le cas de mini- bassins, comme ceux que vous présente Olivier, mieux vaut, si vous habitez dans une région froide, hiverner vos plantes dans un seau d’eau, conservé dans un local hors gel. Pour les plantes flottantes, comme les Laitues ou les Jacinthes d’eau, vous pouvez vous amuser à essayer de les conserver, en les déposant à la surface d’un récipient rempli d’eau et placé à environ 15°C, mais le taux de réussite reste aléatoire.
• Si votre bassin héberge des poissons (Carpes Koï, poissons rouges, Shubunkins…), vous aurez pris soin de leur apporter une nourriture plus riche en protéines et en graisse à l’automne et, dans tous les cas, vous cesserez progressivement de les alimenter en début d’hiver.
• Sortez les pompes et filtres, nettoyez-les et remisez-les hors gel, soit en les replaçant dans le bassin, à une profondeur suffisante pour qu’ils ne risquent pas d’être pris dans la glace, soit en les immergeant dans un seau d’eau stocké dans un local.

Mare gelée en hiver

Réseaux d'arrosage : prévenir la casse due au gel

Toutes les infrastructures et le matériel qui permettent d’arroser le jardin peuvent subir de sérieux dommages dû au gel. Les bons gestes, effectués avant que le froid ne s’installe vraiment, vous mettent à l’abri des mauvaises surprises, dont on ne se rend finalement compte que quand il est trop tard, à savoir au dégel.

• Fermez le robinet d’alimentation et ouvrez l’embout de votre tuyau d’arrosage, pour évacuer toute l’eau. Rangez ensuite le tout dans un local pour l’hiver.
• Si vous le pouvez couper le circuit en amont, vidangez également la tuyauterie en laissant les robinets ouverts jusqu’à ce que l’eau cesse de s’écouler. Sinon, enveloppez les tuyaux extérieurs ainsi que les robinets, à l’aide de cartons ou de plastique à bulles par exemple. Recouvrez l’ensemble d’un plastique pour abriter votre installation de la pluie.
• Vidangez votre système d’arrosage automatique, démontez les différents tuyaux et goutteurs et faites-les tremper dans de l’eau tiède additionnée de vinaigre, puis rincez-les avant de les enrouler pour les ranger dans un local.
• Démontez les programmateurs, nettoyez-les de la même façon, ôtez les piles et stockez-les également.

A faire également à l'arrivée de l'hiver

Enfin, encore quelques petites choses sont à faire :

• Videz le réservoir à essence des équipements thermiques dont vous n’allez plus vous servir (tondeuse, débroussailleuse, tronçonneuse…) et rangez-les à l’abri des intempéries. C’est aussi le bon moment pour procéder à leur entretien (affûtage, nettoyage des bougies…). Si vous confiez cette tâche à un professionnel, n’attendez pas le printemps car les délais d’attente sont alors parfois très longs.
• Les végétaux se mettant au repos, tout apport d’engrais doit avoir cessé assez tôt, pour ne pas encourager l’émission de nouveau tissus tendres qui seraient alors très vulnérables au froid.
• Placez de la nourriture et de l’eau pour aider les oiseaux à traverser cette saison où les ressources se font rares. A ce propos, découvrez tous les conseils de Virginie dans son article : Nourrir les oiseaux en hiver.

Votre jardin ainsi paré pour l’hiver, il ne vous reste plus qu’à vous installer confortablement dans un fauteuil au coin du feu, pour lire un bon livre…sur les jardins bien sûr → Si malgré tout votre jardin vous manque, rassurez-vous ! Je vous propose toute une palette de travaux à poursuivre pendant l’hiver !