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Le désherbage... au naturel !

Le désherbage... au naturel !

Limiter les "mauvaises herbes" sans pesticide

Sommaire

Mis à jour le 15 Juillet 2022  par Virginie D. 10 min.

Les « mauvaises herbes », que les jardiniers appellent parfois adventices, sont partout ! On les retrouve dans les massifs, les allées, les trottoirs… Partout ! Le désherbage devient alors l’affaire de tout un chacun et les adventices l’ennemi à abattre. Pour tous ceux qui rechercheraient une solution miracle (vinaigre blanc, purin d’ortie, sel…)  sachez qu’il n’existe pas de désherbant naturel ou désherbant bio qui soit sélectif, total et définitif. 

Par ailleurs, la législation évolue : depuis le 1er janvier 2017, la loi interdit l’usage des désherbants chimiques dont le fameux glyphosate, sur la voie publique, dans les parcs et forêts. Son utilisation par les particuliers est interdite depuis  le 1er janvier 2019. Il est donc grand temps de se pencher sérieusement sur le désherbage naturel et les désherbants écologiques !

Nous savons, d’expérience, que les véritables jardiniers qui utilisent du désherbant sont rares. Néanmoins, nous sommes nombreux a avoir un voisin ou un proche (agaçant !) qui les utilise encore… Voici donc différentes astuces que vous pourrez leur communiquer, mais aussi des techniques qui vous aideront à désherber, sans produit chimique, les différentes zones du jardin.

1. Pissenlit 2. Chiendent 3. Liseron 4. Oseille sauvage 5. Lierre terrestre 6. Chardon 7. Bouton d’or 8. Ortie 9. Prêle 10. Plantain

Difficulté

Le désherbage en zone gravillonnée, sablée ou pavée

Les zones ensablées, gravillonnées ou encore les allées pavées, les terrasses ne sont pas épargnées par la pousse de « mauvaises herbes ». Elles s’y remarquent d’ailleurs particulièrement bien. Ces zones, perméables, ne doivent surtout pas être traitées avec un désherbant : à la moindre pluie, le produit est lessivé et part vers les cours d’eau. Voici quelques solutions pour désherber bio !

Comment désherber ?

  • Le désherbeur thermique
    Utiliser un désherbeur thermique est une bonne solution, à condition d’avoir une bouteille de gaz légère. Il est à utiliser sur les jeunes pousses, surtout au printemps et en début d’automne. Vous pouvez également l’utiliser en hiver, lorsqu’il fait particulièrement froid : la grande différence de température renforce son efficacité. Notez que la chaleur n’affecte pas les racines des plantes adultes : pour en venir à bout, intervenez souvent. Le désherbeur thermique est fort utile dans les allées pavées sans joint où s’infiltrent les adventices. Sachez cependant que la consommation de gaz est importante et qu’il s’agit d’une ressource non renouvelable. Enfin, faites très attention si vous désherbez au pied d’une haie et n’utilisez pas cet outil sur les zones couvertes de broyat… en été ou par temps sec, un départ de feu est vite arrivé !
  • Le déherbage manuel
    C’est un grand classique qui fonctionne très bien ! L’utilisation d’un grattoir vous permettra de déloger les jeunes pousses. Pour les plantes à grosses racines comme le pissenlit ou le plantain, servez-vous d’une binette ou d’un sarcloir.
  • L’utilisation de désherbants naturels
    Les zones minérales sont les seules où l’utilisation de désherbant naturel est possible. En effet, ces derniers n’étant pas sélectifs, il est difficile de les utiliser dans les massifs ou le potager. Le plus efficace est le vinaigre. Voici la recette préconisée par Jean-Paul Thorez, auteur et conférencier bien connu : avec un pulvérisateur de 5 litres rempli de vinaigre blanc pur, vous pouvez traiter 40 m2 de votre jardin. Appliquez ce traitement par temps ensoleillé et rincez ensuite votre pulvérisateur. L’effet est quasi immédiat, le feuillage est détruit mais pour les adventices les plus résistantes comme le pissenlit, le système racinaire n’est pas touché et il peut y avoir repousse. Notez que la plante est tout de même affaiblie. Vous pouvez répéter ce traitement jusqu’à 6 fois par an pour améliorer l’efficacité.

Comment éviter l’apparition de mauvaises herbes dans les allées, etc.

  • En zone ensablée ou gravillonnée, la pose d’un géotextile est à envisager : il évite l’envahissement d’herbes par le sous-sol.
  • Pensez également aux bordures, elles sont très utiles pour éviter que le sable et le gravier ne se sauvent dans l’herbe et pour que l’herbe traçante ne vienne pas coloniser la zone minérale,
  • Engazonnez ! Cette solution vous paraîtra peut-être un peu farfelue mais elle fonctionne très bien pour les grandes zones minérales, très difficiles à entretenir. De nombreuses communes la pratiquent avec succès, après avoir fait un léger apport de terre végétale et en utilisant un gazon à croissance lente. Il faudra tondre, certes… mais c’est beaucoup plus rapide que de désherber !

Le désherbage des massifs du jardin, du pied des haies

Qui n’a pas déjà passé des heures à extirper les herbes indésirables dans les massifs de son jardin ? Voici quelques trucs et astuces pour bien désherber et éviter l’enherbement.

Comment désherber les massifs ?

Comme pour la pelouse, la seule façon naturelle de désherber un massif ou le pied d’une haie, d’un arbre est d’extirper les adventices manuellement. Pour cela, nous vous conseillons de :

  • Utiliser des outils adaptés : une gouge afin d’extirper les racines des plantes qui forment de grandes rosettes, un sarcloir ou une binette pour les plantules.
  • Désherber au bon moment. En terre argileuse, intervenez lorsque la terre n’est ni trop sèche, ni trop collante. En terre sèche, désherbez deux jours après une bonne pluie, la terre est meuble et ressuyée. Ainsi, les mauvaises herbes viennent toutes seules.
  • Prendre soin d’enlever les adventices avant la montée à graines. Pour cela, il est important de connaître ces plantes afin de mieux les maîtriser et d’intervenir au bon moment.
  • N‘attendez pas le mois de mai pour commencer à désherber. À cette époque, les plantes ont développé de forts systèmes racinaires, d’autres ont déjà fait des graines. Commencez dès le mois de mars : on repère bien les mauvaises herbes et elles s’arrachent facilement. Un coup de binette à ras du collet sectionne et tue les annuelles, pas la peine de faire plus d’effort. Pour les herbes indésirables vivaces, en revanche, cela ne suffit pas !

Le désherbage à la gouge : un vrai jeu d’enfant, facile et efficace !

Comment éviter l’installation de mauvaises herbes dans les massifs ?

Pour éviter que vos massifs ne soient rapidement envahis par les herbes indésirables :

  • N’hésitez pas à planter serré : vos plantes préférées vont investir l’espace et cela fera moins de place pour les adventices. Jouez leur jeu et misez sur la concurrence.
  • Plantez des vivaces couvre-sols ou des arbustes couvre-sols s’il s’agit d’occuper un grand espace ou un talus! Ces plantes n’ont pas leur pareil pour combler les vides rapidement et permettent d’éviter la contrainte du désherbage, tout en gardant la fraîcheur l’été. C’est également un refuge pour les auxiliaires du jardinier. Certaines sont caduques, d’autres persistantes et il en existe pour toutes les situations : Lysimachia nummularia, Ajuga reptans, Persicaria affinis, Epimedium, Stachys byzantina, Vinca minor, Phlox subulata, etc…
  • Paillez ! La présence d’un paillis va limiter le développement des mauvaises herbes mais aussi limiter les arrosages et améliorer la qualité du sol. Pour tout savoir sur le paillage, consultez notre fiche conseil : « Paillez, pourquoi ? Comment ?  » .
  • Découpez les bordures : la délimitation des massifs par le passage du dresse-bordure permet d’apporter un aspect soigné, mais surtout de faire barrage aux herbes traçantes.

Tapis de Lysimachia nummularia ‘Aurea’

Au sujet de la toile de paillage ou « bâche de plantation »

Recouvrir le sol d’une bâche peut paraître la solution pour éviter le désherbage d’un massif. Il s’agit d’une solution à très cours terme, car les adventices finissent toujours par se frayer un chemin (voire carrément à pousser sur la toile) et le désherbage manuel devient alors cauchemardesque. Sans oublier qu’une terre pour rester fertile a besoin d’être régulièrement amendée. Au travers de la toile, cela n’est pas possible. Il en résulte un appauvrissement rapide de la terre et les plantes végètent (mais pas les adventices !). Pour plus d’informations, découvrez notre article : « Toile de paillage : pour ou contre » .

Le désherbage du potager

Au potager aussi, le désherbage est une activité courante dont on se passerait bien ! Ces quelques astuces vous permettrons d’alléger votre travail.

Prévenir l’apparition d’adventices au potager

  • Comme dans le jardin d’ornement, enlevez les adventices avant leur montée à graines, sarclez et binez régulièrement.
  • Pratiquez la technique du faux-semis. Pour cela, il suffit de préparer la terre lorsque celle-ci est suffisamment chaude, quelques semaines avant la date prévue pour des plantations ou le semis de légumes. Pour tout savoir sur cette pratique, consultez notre fiche conseil : « Le faux semis, une technique efficace pour réduire les « mauvaises herbes ».
  • Semez ou plantez en rangs droits afin de faciliter le passage du sarcloir.
  • Paillez, dès que possible. En effet, le paillage permanent n’est pas toujours possible au potager car le sol a souvent besoin de se ressuyer au printemps et pour semer, le sol doit être nu. Dès que les plants sont assez développés, utilisez de la paille ou des tontes de gazon séchées pour couvrir le sol autour de vos plantes potagères. En fin de saison, déposez une bonne couche de feuilles mortes, de paille voire de cartons sur les zones exemptes de culture : cette occulation est très efficace pour éviter l’enherbement des parcelles.
  • Pratiquez l’art du compagnonnage. Associer les plantes entre elles a de nombreux avantages. En effet, cette technique permet d’associer les plantes entre elles, qu’elles soient potagères ou non. Cela permet de protéger les légumes contre certains ravageurs et maladies mais aussi d’occuper au maximum le terrain, ce qui laisse alors peu de place aux « mauvaises herbes ». Pour tout savoir :  consultez notre fiche conseil : « L’association des cultures au potager » .
  • Semez des engrais verts entre les rangs, avant ou après une culture. Cela ne comporte que des avantages : ces plantes enrichissent et améliorent la texture de la terre, protègent les sols du lessivage des pluies et de l’érosion. Elles exercent aussi une concurrence vis-à-vis des adventices. On peut citer entre autres la phacélie, le trèfle, la moutarde blanche ou encore le sarrasin. Chaque engrais vert a ses propriétés propres et peut être utilisé selon les effets recherchés. Consultez notre article sur le blog : « Engrais verts : tout savoir !« 
  • N’oubliez pas le dressage des bordures ou alors installez des bordures en bois ou autres matériaux qui permettent de faire barrage aux racines traçantes de l’herbe et ainsi de lui couper l’herbe sous le pied.

Les désherbants naturels

Se passer de désherbant chimique est possible, en grande partie grâce à certaines substances naturelles qui facilitent un peu la tâche sans occasionner de pollution. Parmi eux, on note :

  • Le vinaigre blanc ou acide acétique

Le vinaigre est un produit non toxique, non polluant, biodégradable, très bon marché et efficace ! (D’ailleurs, c’est lui et lui seul qui compose de la nouvelle formule « Speed » du leader du marché des désherbants… seul le prix au litre diffère ! ). Son impact, sur le sol et sa faune, semble très limité étant donné que les doses employées sont négligeables, qu’il est biodégradable et volatile.

  • Un désherbant bio : l’acide pelargonique

Il s’agit d’une substance herbicide naturellement sécrétée par le célèbre géranium des balcons, plus particulièrement du Pelargonium odorant. Autorisé en agriculture biologique, il serait efficace sur les jeunes pousses à raison de deux applications par semaine. La température est un facteur important, elle doit être d’au moins 10°C sachant que l’efficacité sera plus importante à 25°C par exemple. Agissez avec prudence et discernement, un désherbant même bio n’est pas anodin et le recul n’est pas assez important pour juger de la toxicité du produit sur le long terme. N’oubliez pas de le manipuler avec des gants.

  • L’Eau de cuisson bouillante des pommes de terre ou du riz

Les eaux de cuisson bouillantes sont efficaces, mais c’est une solution impossible à mettre en oeuvre dans les massifs. Réservez-la aux zones gravillonnées et évitez d’utiliser cette eau si elle a été salée.

Desherbants bio faits maison : attention aux fausses bonnes recettes !

De nombreuses recettes de désherbant naturel circulent sur internet. Souvent à base de sel ou d’autre substance que l’on trouve facilement, elles ne sont pas sans conséquence sur l’environnement. Voici quelques substances que nous vous déconseillons d’utiliser.

  • Le sel

Attention, contrairement à ce qu’on peut lire souvent, l’usage du sel comme désherbant est tout sauf écologique ! Quelle que soit la dose, il a un impact plus que néfaste sur l’environnement. En effet, l’accumulation du sel pollue les sols, les nappes phréatiques et a des effets destructeurs sur la faune et la flore sauvages sensibles à la salinité du milieu.

  • L’Eau de Javel

L’eau de Javel est écotoxique et corrosive. Et comme chacun sait, c’est aussi un puissant biocide, elle ne doit donc pas être très appréciée des bactéries, des champignons et des autres micro-organismes utiles souterrains.

  • Le purin d’ortie

Le purin d’ortie pur est assez efficace sur les adventices, mais son usage intensif induirait une pollution des sols et des eaux en raison de sa forte teneur en azote.

Consultez notre fiche conseil : « L’ortie, une plante aux nombreux bienfaits » .

  • Le bicarbonate de soude

Il ne faut pas oublier que le bicarbonate de soude (à ne pas confondre avec la soude caustique) est un sel et tout comme le sel, son utilisation, en grande quantité, n’est pas anodine sur l’environnement.

  • Les désherbants chimiques dits « biodégradables »

Ne cédez pas aux sirènes de la publicité promettant un nettoyage immédiat et sans conséquence pour les cultures. Le Round Up, numéro un de ce genre de campagne, a longtemps prétendu être biodégradable. Il s’est vu interdire une telle allégation depuis que l’on a découvert que le glyphosate qui le compose, ainsi que de nombreux désherbants dits « 100% efficaces », se retrouvent dans l’eau potable.

Prenez plutôt votre courage à deux mains, aidez-vous de la gouge, de la grelinette, de la binette, etc… c’est le désherbant le plus efficace et le meilleur pour la santé !

Un autre regard sur les "mauvaises herbes"

Il n’existe pas de mauvaises herbes à proprement parler, mais simplement des plantes spontanées qui poussent rarement à l’endroit où le jardinier les voudrait. Et si nous portions un autre regard sur ces sauvageonnes ?

D’ailleurs, souvent préconisé dans les communes, l’enherbement permet de réduire considérablement l’entretien et par la force des choses l’usage des produits phytosanitaires, tout en végétalisant les zones urbaines.

Les adventices peuvent aussi faire partie intégrante du jardin, même dans les massifs. Et une pelouse parsemée de pâquerettes, de boutons d’or ou de trèfles, c’est joli et les abeilles vous diront merci.

A gauche : Persicaria bistorta et Silene dioïca (compagnon rouge) – A droite : Millium effusum ‘Aureum’ et Lamium galeobdolon (ortie jaune)

Au lieu de vous fatiguer à les éradiquer de votre jardin (ce qui est peine perdue), limitez simplement leur expansion afin qu’elles n’altèrent pas la croissance de vos plantes préférées.

Mises au compost ou directement dans les massifs, elles enrichissent naturellement le sol.

La faune et surtout les auxiliaires du jardinier ont besoin de ces plantes sauvages qui leur procurent abris, nourriture et lieux de reproduction.

Convertissez-vous, il ne s’agit pas d’abandonner son jardin, mais de dédramatiser et de gagner en tolérance. Un jardin avec de « mauvaises herbes » peut être beau ! Alors, réconciliez-vous, apprenez à les connaître pour mieux les utiliser. N’hésitez plus, accueillez la biodiversité dans votre jardin !

Commentaires

  • Françoise MALHERBE, le 28 Mars 2019

    Bonjour,
    j'aime bien vos articles, dommage que le sommaire vienne se superposer au texte, la lecture est un peu acrobatique !

    • Réponse de Ingrid, le 28 Mars 2019

      Bonjour ! Cela arrive parfois, si votre écran n'est pas réglé sur 100 % mais 90 % Cordialement, Ingrid

  • didion serge, le 21 Juin 2019

    Bonsoir, je consulte votre site, j'ai une question ...nous possédons une marre d'environ 25/60m profondeur 100cm .. nous avons disposé sur les berges une toile antiracine tressée et puis nous avons déposé& de gros cailloux ..... resultat super mais bon les mauvaises herbes poussent entre les cailloux , se fixe sur la bache ..... beau milieu aquatique avec canards et grenouilles.... nos chevaux boivent à cette marre, que me conseillez vous comme solution d'entretien des berges .... desherbage manuel ok .... vinaigre ? sel? merci pour votre réponse ...

    • Réponse de Ingrid, le 25 Juin 2019

      Bonjour Serge !

      Le vinaigre est plutôt utilisé pour désherber les allées gravillonnées mais son utilisation au jardin est controversée. Le sel est à bannir, il ne se dégrade pas et détruit les micro organismes. Ces deux substances sont donc déconseillées, encore plus sur les berges d'une mare. Vous l'aurez compris, seul le désherbage manuel est sans risque.

      Cordialement, Ingrid