
Les maladies et parasites des Nandina
Identification, prévention et solutions naturelles
Sommaire
Malgré leur nom, les bambous sacrés (Nandina domestica) sont en fait des arbustes. Très ornementaux, ils ne manquent pas de qualités : feuillage persistant aux couleurs évolutives, floraison délicate et fructification qui égaye l’hiver.
De plus, ce sont des plantes faciles à vivre, qui ne demandent pas beaucoup d’entretien. Réputés peu sensibles aux parasites et aux maladies, les Nandina peuvent toutefois être victimes de certains problèmes de culture. Voyons quels sont les principaux, comment prévenir les risques et quels traitements naturels appliquer en cas de besoin.

Rarement malades, les bambous sacrés peuvent toutefois subir quelques attaques d’insectes
Les cochenilles
Description et symptômes
Les cochenilles sont des petits ravageurs assez courants au jardin. Ce sont des insectes piqueurs-suceurs qui se nourrissent de la sève des plantes. Il existe différents types, tous assez difficiles à repérer au début d’une infestation.
La cochenille farineuse se reconnaît à sa couleur blanche. Elle est comme recouverte d’une poudre cotonneuse ou cireuse. La cochenille à bouclier ou la cochenille à carapace portent une sorte de coque molle protectrice, de couleur foncée.
Elles apprécient globalement particulièrement les milieux fermés, chauds et humides. C’est pour cela qu’elles se rencontreront surtout sur des Nandina cultivés en ville, sous serre ou en véranda.
En se nourrissant de la sève des plantes, les cochenilles contribuent à l’affaiblir. Mais ce n’est pas tout : certaines, comme la cochenille farineuse, sécrètent un miellat, une sorte de substance collante qui favorise l’apparition d’une maladie cryptogamique (champignon). Il s’agit de la fumagine. Les feuilles prennent alors une couleur noire, comme recouvertes de suie. Elles ne peuvent plus assurer la photosynthèse indispensable à la survie de la plante, ce qui peut, à terme, causer son dépérissement.
Les dégâts résultant de la présence de cochenilles restent toutefois globalement plutôt esthétiques. Les jeunes plants peuvent y être plus sensibles, voyant leur croissance, leur floraison et leur fructification réduites.
La présence de fourmis peut vous mettre la puce à l’oreille : elles se nourrissent en effet du miellat sécrété par les cochenilles et assurent, en échange, leur protection contre les prédateurs. Vous remarquerez les indésirables sur les tiges et sur les feuilles (souvent au revers). En regardant bien, vous pourrez aussi voir des sécrétions blanchâtres comme du coton, des taches brunâtres ou des gouttelettes collantes sur les feuilles.
Prévention et solutions naturelles
Pour prévenir les infestations, il est important d’observer régulièrement ses bambous sacrés. Cela permet d’intervenir dès les premiers signes de ravageurs repérés, avant qu’ils se multiplient et atteignent d’autres végétaux. Car il n’est pas facile de se débarrasser totalement des cochenilles.
En début d’infestation, nettoyez les feuilles à l’aide d’un chiffon humide pour éliminer les indésirables. En complément, vous pouvez appliquer un traitement insecticide naturel à base de savon noir. Pour cela, diluez une cuillère à soupe de savon noir (à choisir pur), ainsi qu’une cuillère à soupe d’huile végétale (de colza par exemple) dans un litre d’eau tiède. Versez dans un vaporisateur. Secouez et pulvérisez sur les parties aériennes de vos Nandina. Procédez plutôt en fin de journée. Renouvelez au bout d’une semaine si nécessaire. Rappelons que cet insecticide, bien que naturel, n’est pas sélectif : si d’autres insectes comme les abeilles ou les coccinelles fréquentent vos Nandina, ils peuvent aussi être impactés. Vérifiez donc qu’ils sont bien absents avant de traiter.
En parallèle, soignez les conditions de culture apportées à vos bambous sacrés. Une plante en souffrance est une plante affaiblie, davantage sensible aux attaques de parasites et aux maladies. Offrez-leur un sol bien drainé, en exposition non brûlante et protégée des vents forts. Évitez tout excès d’azote (fertilisant), qui rend les tiges et le feuillage plus tendres et appétents. Si votre Nandina est cultivé en intérieur, aérez régulièrement et sortez-les si possible pendant la belle saison. N’hésitez pas non plus à lui faire bénéficier d’une petite pluie.
Enfin, au jardin, faites en sorte de favoriser l’équilibre naturel, pour accueillir aussi les prédateurs des ravageurs. Plusieurs gestes peuvent être appliqués pour cela : conservation de coins sauvages au jardin, culture de plantes mellifères, installation d’abris, nichoirs et abreuvoirs, bannissement de tout produit chimique, etc.
Pour en savoir plus, découvrez notre article : « Cochenille : identification et traitement »
Les pucerons
Description et symptômes
Les pucerons sont d’autres petits ravageurs très communs. Verts, noirs, ailés ou non, il en existe différents types. Tous se nourrissent de la sève des plantes. Si leur présence cause rarement le dépérissement d’un Nandina, elle peut impacter sa croissance, provoquer la déformation des feuilles, voire des boutons floraux. Les dégâts sont donc plutôt esthétiques.
Mais comme avec les cochenilles, les pucerons sécrètent un miellat qui sert de substrat à la fumagine. Ils sont aussi protégés par les fourmis en échange.
Prévention et solutions naturelles
Les modes d’action sont les mêmes que pour la cochenille.
- Observation régulière, afin de pouvoir agir dès les premières apparitions de pucerons.
- Élimination manuelle à l’aide d’un chiffon ou d’un coup de jet d’eau.
- Soins portés aux conditions de culture.
- Pulvérisation d’insecticide naturel à base de savon noir en cas de forte colonie.
Le purin de tanaisie est également réputé pour ses vertus répulsives contre les pucerons : à tester.
Pour protéger les cultures, vous pouvez aussi avoir recours aux plantes pièges. Elles permettent d’attirer les ravageurs pour les détourner des plantes que l’on souhaite protéger. Pour gérer les pucerons, c’est notamment la capucine qui est intéressante, puisqu’elle a tendance à les attirer naturellement.
Pour en savoir plus, découvrez notre article : Puceron : identification et traitement
La virose
Description et symptômes
Il s’agit d’un virus qui est transmis par les insectes piqueurs-suceurs, notamment les pucerons et les cochenilles évoqués précédemment. Lorsqu’ils piquent la plante pour se nourrir de sa sève, ces petits ravageurs peuvent en parallèle inoculer des pathogènes (comme les moustiques peuvent le faire en nous piquant). La virose provoque un rabougrissement du feuillage, qui devient plus étroit, plus petit, qui peut même se déformer. Les feuilles peuvent aussi s’enrouler sur elles-mêmes, voire se dépigmenter.

Symptômes de la virose chez le pêcher
Les dégâts sont toutefois quasiment uniquement d’ordre esthétique : il est rare qu’un Nandina meure de cette maladie, sauf si la plante était déjà très affaiblie suite à des conditions de culture non adaptées. Par contre, la virose peut se transmettre d’un Nandina à l’autre si plusieurs plants sont cultivés à proximité les uns des autres.
Prévention et solutions naturelles
En prévention, c’est la surveillance des pucerons et des cochenilles qui permettra d’éviter le développement de cette maladie. Il n’existe pas de traitement.
Vous pouvez éventuellement tester les purins de plante, notamment les purins d’ortie et de prêle, qui sont réputés bénéfiques pour le système immunitaire des végétaux. Ils s’utilisent impérativement dilués dans de l’eau (de pluie idéalement) et en pulvérisation sur les parties aériennes. Vous en trouverez en magasin, mais vous pouvez aussi tout à fait les confectionner vous-mêmes. Pour vous y aider, découvrez nos tutoriels pour faire du purin d’ortie ou pour faire du purin de prêle, ainsi que nos conseils d’utilisation.
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