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5 façons d'obtenir des plantes gratuitement

5 façons d'obtenir des plantes gratuitement

Semis, Bouturage, Marcottage, Division de touffe, Greffage, comment choisir ? Explications, avantages et inconvénients

Sommaire

Mis à jour le 5 Mars 2024  par Eva 12 min.

Les plantes se multiplient bien plus facilement qu’on l’imagine et il existe un grand nombre de techniques faciles qui permettent d’obtenir des plantes gratuitement pour aménager et fleurir son jardin.

Certaines de ces techniques, comme le bouturage, le marcottage, le drageonnage permettent de produire des plantes identiques, elles sont regroupées sous le terme de multiplication végétative. Le semis, lui, ne permet généralement pas de conserver les caractères exacts de la variété sélectionnée mais réserve souvent de bonnes surprises !

Voici donc, en détail, 5 techniques qui vous permettront de multiplier vos plantes (arbres, arbustes, vivaces, annuelles…) facilement et à moindre frais.

Difficulté

Le semis

Principe

Reproduire ses plantes par semis consiste à récupérer les graines de fleurs ou de fruits pour les semer. Les graines peuvent être semées immédiatement ou séchées et stockées dans un lieu sec et sombre de façon à pouvoir la conserver de quelques mois à plusieurs années.

multiplier ses plantes par semis

Niveau de difficulté

Semer ses graines est généralement facile. Néanmoins, il faut savoir que certaines graines comme celles des acacias ou les protéacées sont très dures et ont parfois besoin du passage du feu pour être libérées du fruit puis pour germer, d’un ramollissement de leur cuticule par des microbes en milieu humide, du passage dans l’intestin d’un animal. D’autres graines ont besoin d’être stimulées par le froid pour se réveiller et germer… Enfin, les conditions de levée des graines sont parfois délicates à créer : humidité, température…et certaines demandent de la patience car la levée peut prendre quelques jours à plusieurs mois.

Avantages et inconvénients

•    Ce mode de multiplication est très bon marché car une plante est capable de produire des milliers de graines en une saison.
•    Le stockage des graines prend peu de place et peut durer plusieurs années mais, attention, la durée de germination d’une graine varie énormément selon l’espèce mais aussi selon les conditions de conservation.
•    La plante produite par semis peut comporter quelques différences par rapport au pied-mère qui l’a porté. Les différences sont parfois invisibles et positives comme la résistance à un parasite, une meilleure adaptation à un sol sec ou humide. Parfois, la différence est très visible comme la couleur ou la taille des fleurs. Les semis inopinés d’asters horticoles ou de courges donnent rarement la même plante, par exemple.
•    Un arbre issu d’un semis mettra plus d’années à parvenir à maturité, c’est-à-dire à fleurir et fructifier qu’un individu né d’un bouturage ou greffé mais son implantation dans le sol sera meilleure en raison de la présence d’un pivot issu de la radicule qui s’enfonce très profondément dans le sol et sa durée de vie plus longue que celle d’un plant bouturé ou greffé.

Principales plantes concernées par la technique

•    les plantes annuelles comme les cosmos, tournesols, nigelles de Damas..
•    les bisannuelles ou cultivées comme telles comme les myosotis, primevères et bégonias,
•    les plantes vivaces comme les ancolies, les rudbeckias, les lupins
•    certains arbres et arbustes comme les albizia, l’hêtre, l’érable, le ginkgo
•    les plantes potagères et aromatiques comme les tomates, les haricots, les betteraves, l’aneth…

multiplier ses plantes par semis

Semis à chaud

Le saviez-vous ?

Ce qui définit l’espèce ou « espèce type » voire une sous-espèce comme Prunus lusitanica ssp. azorica correspond à une forme sauvage qualifiée de « race pure » qui conserve globalement ses caractères lorsqu’elle se ressème c’est-à-dire lorsqu’elle effectue une reproduction sexuée par le biais de ses fleurs transformées en fruits et semences. Ce mode de reproduction permet finalement à la plante d’évoluer très lentement et de s’adapter au gré du hasard et de la sélection naturelle à de nouvelles conditions.

Pour en savoir plus

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Le Bouturage

Principe

Multiplier ses plantes par bouturage consiste à prélever un morceau de la plante(tiges, feuilles, racines, bulbilles) et de le mettre à raciner dans des conditions favorables.  La plante a cet avantage par rapport aux animaux de pouvoir reconstituer un individu complet à partir d’un fragment de tissu végétal (hormis la fleur ). Alors profitez-en pour augmenter le nombre de vos plantes sans frais !

Niveau de difficulté

L’enracinement d’une portion de tige dans un verre d’eau montre combien le bouturage peut être un jeu d’enfant. Cependant, sa réussite varie en fonction de la plante : les plantes  grasses ou succulentes (Kalanchoé,  Sedum), le saule, l’hortensia, le laurier-rose, les rosiers botaniques… se bouturent très facilement contrairement aux Camélia et Rhododendron. Le succès d’un bouturage dépend aussi de la saison, de la température, du degré d’humidité, de l’organe prélevé (tige, feuille, racine).

Avantages et inconvénients

  • Pour le jardinier amateur qui cherche à obtenir quelques plants, un seul pied-mère (plant sur lequel vous prélevez les boutures) peut suffire, mais le pépiniériste a parfois besoin de cultiver beaucoup de pieds-mères pour obtenir un nombre suffisant de boutures.
  • Les boutures se conservent peu de temps, quelques jours au frais, dans un torchon humide ou un verre d’eau.
  • La culture des boutures peut se montrer délicate dans certains cas et nécessiter un suivi attentif de l’arrosage, de la température et de l’aération pour ne pas engendrer de pourriture.  Cependant les boutures de bois secs à l’automne, de rosiers, d’hortensias, de cistes peuvent se faire dehors dans un coin de terre travaillée et mi-ombragée sans aucune difficulté. Des plantes peu ramifiées ou à bois dur seront plutôt multipliées par marcottage aérien (voir ci-dessous).
  • Si le pied-mère est porteur d’un virus, un champignon ou une bactérie, les jeunes plants obtenus ont toutes les chances d’être infectés. A ce sujet, en horticulture, la culture in vitro a révolutionné la donne en permettant d’obtenir de nouveaux plants garantis indemnes de maladie grâce à la culture de quelques cellules contenues dans les bourgeons. Le nombre de plants obtenus est aussi beaucoup plus important qu’avec le bouturage de tiges mais il est réservé aux professionnels car il nécessite un laboratoire et une période de sevrage délicate pour transposer le plant de son tube à essai rempli de gel à un pot rempli de terre !
  • La durée de vie d’un arbre bouturé est moins longue que celle issue d’un semis, sa vigueur et résistance à la sécheresse est souvent moindre.
  • Sa maturité est plus vite atteinte.

Principales plantes concernées par la technique

La majorité des plantes cultivées pour l’ornement sont des cultivars que l’on multiplie par bouturage de tiges. Il  s’agit essentiellement :

  • des plantes vivaces (plantes d’intérieur et autres),
  • des arbustes (rosiers anciens ou paysagers, hortensia, forsythia…) en raison aussi de leur haute valeur ajoutée par rapport à des plants forestiers ou maraîchers.
multiplier ses plantes par bouturage

Bouture enracinée de rosier

Le saviez-vous ?

Le clonage naturel permet parfois de prolonger la vie d’un arbre sur des millions d’années comme le peuplier faux-tremble (Populus tremuloides), situé à l’ouest des États-Unis dans l’Utah qui  forme une colonie de 40 000 troncs couvrant une surface de 44 ha et dont l’âge est estimé à 80 000 ans !

Pour en savoir plus

N’hésitez pas à consulter ces articles :

La division de touffe et ses dérivés

Principe

La division consiste à partager une touffe de vivaces, de graminée ou d’arbustes en plusieurs éclats munis de racines. Certaines plantes facilitent ce type de multiplication en produisant des organes « détachables » comme les stolons du fraisier, les drageons du Kolkwitzia ou du robinier faux-acacia que l’on sépare ou détache pour les mettre à raciner en terre.

Niveau de difficulté

Diviser une plante demande un certain effort physique et doit être pratiqué à l’automne ou au printemps pour diminuer le stress de la transplantation. Sachez, d’ailleurs, qu’il est souvent plus pratique de déterrer toute la souche quand elle n’est pas trop importante.

Avantages et inconvénients

  • Comme pour le bouturage, si la plante est infectée, les rejets le seront également.
  • Le pied-mère subit le stress d’une transplantation et se trouve diminué d’une partie de son volume initial.
  • Le nombre de nouveaux sujets est assez limité mais ils sont bien plus vigoureux et moins fragiles qu’une jeune bouture.

Principales plantes concernées par la technique

La division de touffe se pratique :

  • avec les vivaces en général comme les asters, les iris des jardins,
  • avec certains arbustes comme le Kolkwitzia, le lilas (non greffé), l’Aralia elata…

Les arbres sont généralement exclus de ce mode de multiplication sauf s’ils drageonnent, comme le peuplier.

multiplier ses plantes par division

Division d’une touffe de primevère

Pour en savoir plus

Quelques articles qui traitent de la division :

Le marcottage

Principe

Le marcottage consiste à provoquer la formation de racines sur une portion de tige aérienne que l’on enterre ou que l’on confine à l’aide de mousse humidifiée entourée d’une feuille plastique. La marcotte reste rattachée au pied-mère le temps nécessaire à la production de racines.

Niveau de difficulté

Le marcottage est une technique facile, les plantes grimpantes se multiplient bien ainsi car leurs longues tiges flexibles peuvent facilement s’enterrer au voisinage du pied-mère. Cette technique est est utilisée lorsque le bouturage est difficile ou que l’on dispose de temps et souhaite obtenir un second sujet sans trop se casser la tête.

Avantages et inconvénients

  • La méthode nécessite de longs mois (6 à 12 mois) mais le taux de réussite est très élevé .
  • Le nombre de plants obtenu est réduit.
  • Le marcottage classique a l’avantage de se pratiquer en extérieur sans matériel, directement en pleine terre ou dans un pot enterré.
  • Les soins sont limités : le risque de pourriture rencontré dans le bouturage est absent, l’arrosage ne demande pas d’attention particulière.
  • Enfin la plante-mère n’est pas endommagée par le prélèvement de rameaux comme dans le cas du bouturage.

Principales plantes concernées par la technique

  • Les plantes grimpantes comme les chèvrefeuilles, clématites, glycines et rosiers sarmenteux,
  • les arbustes à fleurs de printemps comme les forsythias et viornes, l’hortensia se prêtent bien au marcottage en terre.
  • Chez les Rhododendron, Magnolia, Hamamelis, Edgeworthia chrysantha, Arbre à mouchoir, Hibiscus, Caoutchouc, le marcottage aérien est plus facile à réaliser que le bouturage.
multiplier ses plantes par marcottage

Marcottage aérien

Pour en savoir plus

Découvrez notre fiche conseil : « Le marcottage : comment faire ?« 

La Greffe

Principe

Greffer consiste à accoler un rameau ou seulement un bourgeon (greffe en écusson) de la variété désirée sur un jeune franc, issus de semis, ou sur un arbre fruitier bien installé dont on veut changer la variété ou renouveler la ramure. Les techniques de greffe sont variées, on parle de greffe en fente, en couronne, en écusson à œil poussant ou œil dormant, à l’anglaise compliquée, par plaquage, par approche, en oméga à la machine…

Niveau de difficulté

La greffe est une technique assez difficile à réussir car il faut à la fois que le porte-greffe soit poussant, soit compatible avec le greffon et que les tissus soient bien ajustés pour qu’ils puissent se souder. De nombreuses années d’expérimentation sont souvent nécessaires pour maîtriser cette technique.

Avantages et inconvénients

  • La greffe permet de cultiver avec plus de facilité n’importe quelle variété dans des sols parfois inadaptés – calcaires, humides, secs – à condition de bien choisir son porte-greffe.
  • L’arrivée à maturité de la variété est souvent plus rapide  que dans le cas d’un semis.
  • La vigueur de l’arbre peut être modifiée par le type de porte-greffe ce qui permet  d’obtenir des plants nains, de faible ou moyenne vigueur, plus faciles à intégrer dans nos jardins.
  • Le greffage sert aussi à donner des ports différents comme un rosier sarmenteux greffé sur un rosier rigide afin d’obtenir un rosier-tige.
  • Le point de greffe souvent renflée, reste une zone de fragilité qui peut favoriser l’entrée de parasites.
  • Les arbres greffés vivent en général moins longtemps qu’un franc.

Principales plantes concernées par la technique

  • Les arbres fruitiers,
  • certains cultivars d’arbres ornementaux comme le mûrier platane, les arbres pleureurs, les rosiers sur tige…
multiplier ses plantes par greffage

Réalisation d’une greffe sur un abricotier

A-t-on le droit de multiplier toutes les plantes ?

Oui et non !

Les nouvelles obtentions qui ont obtenu un certificat d’obtention végétale (COV) après une demande opérée auprès du Comité pour la Protection des Obtentions Végétales, sont protégées par la loi pour une durée de 25 à 30 ans. Le COV est une sorte de Brevet dédié uniquement aux variétés végétales. Depuis 2006, il est aussi possible en France de protéger une variété par le dépôt d’un Brevet, comme pour les inventions, dont la validité est de 20 ans.

Cette certification garantit la nouveauté, l’homogénéité et la stabilité de ce nouveau cultivar et oblige le pépiniériste à verser une redevance à l’obtenteur s’il souhaite reproduire la plante dans un but commercial. Cependant le particulier conserve le droit d’effectuer la multiplication de quelques pieds dans un cadre privé, pour son propre compte ou pour les offrir à sa famille ou ses amis du moment que cela ne fait pas l’objet d’un commerce.  La variété protégée peut aussi s’utiliser librement pour obtenir une nouvelle variété ou pour faire l’objet de recherches.

Vous pouvez facilement savoir si la plante est protégée en lisant le nom complet : ce certificat conduit au dépôt d’une marque signalée en lettres capitales suivie d’un R dans un rond ou un COV en exposant.  Le nom officiel de la plante se compose donc d’un nom de genre éventuellement suivie du nom d’espèce tous deux en italique, suivis du nom de la marque et entre guillemets d’un nom de cultivar qui en général est moins usité que le nom de marque : Rosa ASTRONOMIA ® ‘Meiguimov’ est désigné le plus souvent sous le nom Rosa ASTRONOMIA

Vous pouvez donc vous adonner à la multiplication végétative ou au semis des plantes de vos jardins sans contrepartie ! C’est gratuit même si cela requiert parfois un peu de patience, de technicité et de matériel (châssis, plaques de culture, terreau sain…).

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