Branches torsadées, écorce colorée s’exfoliant en lambeaux, feuillage persistant gris bleuté au parfum de menthol et floraison en jolis pompons, les eucalyptus ou gommier ne laissent pas indifférent. Dotés d’une croissance rapide, même en sol pauvre, ils poussent haut et forment un arbre élancé en quelques années, de 60 cm pour les plus petits à plus de 70 m de haut pour 10 m de circonférence pour les géants. Ils s’utilisent en isolé, en bosquet, en haie brise-vent, en fond de massif ou même en pot. Si certains sont réservés aux régions clémentes, bien adaptés à nos climats méridionaux atlantiques ou méditerranéens, d’autres particulièrement rustiques prospèrent sous des climats plus rudes. Ils ont cette capacité à résister au soleil, même brûlant, et à s’adapter, pour la plupart, à tout sol, même médiocre. Il existe d'innombrables espèces et variétés d’Eucalyptus, plus de 800. En ce début d'année, notre catalogue s’est enrichi de nombreuses nouvelles variétés d’Eucalyptus. Découvrez une petite sélection parmi ces pépites très décoratives par leur écorce et leur feuillage, ainsi que nos conseils pour les associer !

Pour tout savoir sur leur culture, n'hésitez pas à consulter notre fiche complète "Eucalyptus : planter, tailler, entretenir".

L'Eucalyptus ou gommier des neiges du 'Mont Bogong'

L'Eucalyptus pauciflora subsp. niphophila ‘Mt Bogong’ est sans doute le plus rustique de tous ! Venu du Mont Bogong situé en Nouvelle-Galles du Sud qui culmine à 1986 m d'altitude, ce cultivar est capable de supporter des froids jusqu'à -15°C, parfois jusqu’à -18°C une fois bien établi dans un sol drainé. Une belle rusticité qui permet de le planter dans la plupart de nos régions. Cet Eucalyptus forme un arbre relativement compact d'environ 7 à 8 m de haut pour 3,5 à 4 m de largeur. Il se distingue par la beauté de son écorce toute lisse, dans des tons clairs, où se mêlent le gris, le blanc et le crème. On l’apprécie aussi pour son feuillage qui persiste toute l’année, de couleur verte à vert bleuté, ovale quand il est jeune, plus allongé avec l’âge. De juin à juillet, la floraison prend la forme de petits pompons blancs. Très conciliant, il pousse dans tout sol même un peu calcaire, tolérant aussi un sol plus sec. Il redoute en revanche les terres trop humides. Parfait pour les petits jardins, il pourra être planté pour arborer un massif en compagnie d’autres arbustes à l’écorce toute aussi décorative, comme l'Arbousier de Chypre (Arbutus andrachne) ou le Prunus maackii 'Amber Beauty', selon la rigueur de votre climat.

Comment associer l'Eucalyptus 'Mont Bogong'
Prunus maackii 'Amber Beauty', Eucalyptus 'Mont Bogong' et Arbutus andrachne

L'Eucalyptus dalrympleana ou gommier blanc des montagnes 

Voici un eucalyptus majestueux, qui attire tous les regards avec son écorce lisse et immaculée. Distingué par la Royal Horticultural Society en Angleterre, le gommier blanc des montagnes se distingue par son écorce magnifique, toute lisse et blanche. Il forme un arbre élancé haut de 15 à 20 m de hauteur pour 4 à 8 m d'envergure, ce qui le destine à une plantation dans les grands jardins. Son feuillage bleu-vert odorant au froissement, typique des eucalyptus, a des accents de cannelle. Sa floraison précoce au printemps en petits pompons blancs est un autre de ses nombreux attraits. Rustique jusqu'à -15°C, il se plait dans tous les jardins en tout sol pas trop calcaire. Pour l’accompagner, misez sur un Lilas des Indes qui possède une très belle écorce lisse, qui s’exfolie également dans des teintes douces allant du jaune irisé, au cannelle, au rose, en passant par le vert amande, le gris souris ou encore le crème. Vous pouvez compléter la scène avec un Choisya ‘Aztec Pearl’ au feuillage décoratif et dont la floraison blanche prendra le relai.

Inspiration pour associer l'Eucalyptus dalrympleana
Eucalyptus dalrympleana, Lagerstroemia indica (photo : Uliako Auzo Elkartea), Choisya ternata 'Aztec Pearl'

L’Eucalyptus leucoxylon ‘Rosea’ ou Gommier à fleurs roses

L’Eucalyptus leucoxylon ‘Rosea’ se distingue de ses congénères par une floraison flamboyante, ce qui lui confère un charme fou et donne beaucoup de relief à son feuillage. Il forme assez lentement un petit arbre atteignant 7 à 9 m de hauteur, habillé d’un houppier de feuilles bleu-vert devenant gris-vert mat avec le temps, et très aromatiques, sublimé tout l’été par des fleurs en pompons rouges ou roses, très attractives pour les abeilles. Les fleurs sont particulièrement lumineuses lorsqu'elles sont pleinement épanouies. Plutôt frileux (jusqu’à - 5 °C), cet eucalyptus nécessite une place bien ensoleillée et abritée. Il s’accommode de tout type de sol, même légèrement calcaire. Il donnera la touche exotique dans un jardin méditerranéen aux côtés d’Arbousiers (Arbutus unedo), d’Oliviers (Olea europaea), ou de Mimosas.

Inspiration pour associer l'Eucalyptus leucaxylon 'Rosea'
Eucalyptus leucoxylon 'Rosea', Arbutus unedo, Acacia retinodes (photo : Forest and Kim Starr), Olea europaea

L'Eucalyptus coccifera ou gommier des neiges de Tasmanie

D’une rusticité honorable (de l’ordre de -10 à -12° C) héritée de ses origines montagnardes, ce gommier ne redoutant ni la neige, ni le froid, peut être cultivé dans une bonne partie de notre pays. L’Eucalyptus coccifera cumule les qualités. Il possède une personnalité qui ne passe vraiment pas inaperçue, surtout lorsqu’il déploie sa silhouette tortueuse ! À terme, il pourra s’élever à 15 m de haut pour une emprise au sol de 5 à 6 m. Ses branches torsadées, recouvertes d’une sublime écorce marbrée d’un mélange de gris clair et de blanc crème, rehaussé de rose, supportent un houppier de feuilles au parfum de menthe poivrée, d’un joli bleu-vert. Il accepte les sols humides, mais pas détrempés, ne craignant qu’une sécheresse excessive et les terres desséchées. Vous renforcerez la couleur bleutée du feuillage de cet eucalyptus en l’associant à l’agapanthe ‘Midnight Blue’, et jouerez les contrastes en le rapprochant de Crocosmias et Kniphofias dans la teinte complémentaire orange, pour donner du relief à un massif surprenant.

Comment associer l'Eucalyptus coccifera
Eucalyptus coccifera (photo : Doug Beckers), Crocosmia, Kniphofia 'Fiery Fred' et Agapanthe 'Midnight Blue'

L'Eucalyptus subcrenulata ou gommier jaune alpin

L'Eucalyptus subcrenulata ou gommier jaune alpin est une espèce méconnue, mais facile à acclimater ! Encore un eucalyptus bien rustique (-15°C), qui peut être planté dans quasiment tous nos jardins. Son tronc est robuste, avec une écorce rugueuse qui se desquame en laissant apparaître des patchs de couleurs variées. Le gommier jaune se démarque par sa belle écorce où se mêlent le gris, le brun et du jaune plus ou moins vert. La desquamation révèle des couches inférieures de l'écorce, créant un effet multicolore et texturé, splendide en hiver lorsque le jardin est dénudé. Il forme un arbre de taille moyenne, de 15 à 20 m de hauteur, habillé par un feuillage persistant, beau toute l'année, d'un vert brillant. Autre atout : il tolère relativement bien les sols calcaires et une terre momentanément sèche, ne supportant juste pas les excès d'eau. Il étoffera parfaitement un fond de massif et pourra s’entourer de quelques pieds de Phormiums, tel que le Phormium tenax 'Yellow Wave' au feuillage panaché de jaune pour un bel effet coloré. En climat pas trop froid, pensez aussi à l’Arbutus andrachne à l’écorce rouge orangé et dont les fruits comestibles en petites boules jaunes, puis rouges, semblables à des fraises, feront écho aux teintes bigarrées de sa belle écorce.

Associer l'Eucalyptus subcrenulata
Eucalyptus subcrenulata (photo : Doug Beckers), Arbutus andrachne et Phormium tenax 'Yellow Wave'

L’Eucalyptus pulverulenta ou gommier argenté des montagnes

Cet eucalyptus trop rare en culture étonne par sa luminosité et mérite qu’on lui fasse une place de choix au jardin. L’Eucalyptus pulverulenta additionne les atouts : il présente un développement modeste (3 à 8 m de hauteur), tolère le froid jusqu'à -10/-12° C, est très ornemental et est moins exigeant en matière de sol que la plupart des Eucalyptus. Le plein soleil et un sol bien drainé suffisent à son bonheur. Il peut rester plus petit en culture en pot ou lorsqu'il est régulièrement taillé. Ce gommier reconnaissable à son port un peu anarchique se distingue également par un feuillage unique semblant poudré de blanc au printemps. Les jeunes feuilles, de couleur bleu-vert argenté, se couvrent alors d'une fine couche de duvet qui leur donne un aspect velouté. Ce feuillage est souvent utilisé dans les arrangements floraux pour sa texture et sa teinte métallique. Une floraison printanière en pompons blanc crème et une écorce d'un blanc grisâtre annelée de brun finissent par nous séduire immanquablement. Pour compléter une scène à dominante blanche ou argentée assez fantastique, associez-le à des vivaces au feuillage gris argenté, telles que l’Euphorbia ‘Glacier Blue’, ou encore l’Artemisia stelleriana ‘Boughton Silver’.

Plus d’idées dans notre page inspiration : « Jardin blanc argenté » 

Comment associer l'Eucalyptus pulverulenta
Eucalyptus pulverulenta (photo : Patrick Janicek), Euphorbia characias 'Glacier Blue' et Artemisia stelleriana 'Boughton Silver' (photo : P. Laughton)

Le Corymbia ficifolia ou gommier rouge

Le gommier rouge est remarquable pour sa floraison incandescente qui met littéralement le feu au jardin. Assimilé à un Eucalyptus, cet arbre se couvre en fin de printemps et en été de fleurs en bouquets d'étamines rouge vif, promptes à dissimuler presque entièrement le feuillage. De taille moyenne, assez compact, il forme un petit arbre d'environ 8 m de haut, surmonté d’une fronde dense et persistante en hiver, constituée de fines feuilles vert foncé évoquant celles de certains Ficus. Seul bémol à sa beauté flamboyante, ce gommier est peu rustique (jusqu'à -4°C/-5°C) et ne s’acclimatera que dans les jardins de la Côte d'Azur où il s’imposera dans des scènes hautes en couleur auprès d’un Cassia floribunda, à la floraison jaune ou de ses cousins les Callistemons, aux goupillons d'un rouge insolent, rares arbustes capables de rivaliser avec sa flamboyance !

Associer le Corymbia ficifolia
Corymbia ficifolia (photo : John Robert McPherson), Callistemon citrinus et Cassia floribunda