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Les maladies et ravageurs du melon

Les maladies et ravageurs du melon

Reconnaître, prévenir et traiter naturellement les maladies et parasites du melon

Sommaire

Mis à jour le 2 Décembre 2022  par Pascale 4 min.

De toutes les cucurbitacées, le melon (Cucumis melo) est apprécié pour sa chair sucrée et désaltérante au cœur de l’été. Ce légume-fruit apprécie les régions au climat clément mais peut se cultiver partout en France à condition de choisir une variété précoce. À cette condition s’ajoutent des conditions culturales précises : un emplacement baigné de soleil et de lumière et abrité des vents froids, une terre légère, bien drainée et riche en matières organiques, des arrosages réguliers renforcés par un paillage et des tailles pour aider à la fructification. Au-delà de ces conditions de plantation et de culture, le melon devra être surveillé car il peut se montrer sensible à certaines maladies et attirer quelques ravageurs voraces. On vous explique comment reconnaître, prévenir et traiter naturellement les maladies et ravageurs du melon.

Difficulté

Le mildiou du melon, courant en été humide

Le mildiou du melon, une maladie assez récurrente lors des étés particulièrement pluvieux et doux, est dû au champignon Pseudoperonospora cubensisUne fois installée, la maladie est difficilement éradicable. Tout réside donc dans la prévention.

Symptômes

La maladie sévit en général entre juin et la fin du mois d’août. Des taches huileuses apparaissent sur le dessus des feuilles, à commencer par celles les plus proches du sol. Rondes au début, ces taches deviennent anguleuses, brunissent puis se nécrosent. Un feutrage grisâtre à brunâtre se développe au revers des feuilles. Ensuite, les feuilles se dessèchent entièrement. Les melons se développent mal, restent petits et se déforment.

melon - mildiou

Mildiou sur feuilles de melon (©Jerzy Opiola)

Prévention

  • Assurer une bonne aération entre vos plants de melon en les plantant suffisamment espacés les uns des autres
  • Arroser au pied sans mouiller le feuillage ou installer un arrosage au goutte-à-goutte
  • respecter scrupuleusement une rotation des cultures pendant 4 ans
  • Préventivement, lors des étés humides, on peut faire une pulvérisation de bouillie bordelaise par semaine
  • Une pulvérisation de décoction de prêle diluée à 20 % est aussi efficace. À faire toutes les deux semaines.
  • Éliminer systématiquement les feuilles présentant des premiers signes de maladie en les brûlant.

L'oïdium du melon, surtout par fortes chaleurs

Sur les plants de mon, l’oïdium est dû à deux champignons le Sphaerotheca fuliginea et l’Erysiphe cichoracearum. Cette maladie du blanc se développe essentiellement par fortes chaleurs, à une température d’au moins 26 °C, dans une atmosphère quelque peu humide.

Symptômes

L’oïdium se repère facilement au feutrage blanc qui apparaît sur les deux faces des feuilles. Cette sorte de poudre blanche recouvre aussi parfois les tiges et les melons. Finalement, les feuilles se rabougrissent et se dessèchent. Les plants peuvent mourir.

melon - oidium

Une feuille de melon touchée par l’oïdium

Prévention

  • Assurer une bonne aération entre vos plants de melon en les plantant suffisamment espacés les uns des autres
  • Éviter les excès d’engrais trop chargés en azote
  • Arroser régulièrement les plants de melon en évitant de mouiller le feuillage. Appliquer un paillage.
  • Préventivement, faire des pulvérisations de décoction de prêle toutes les deux semaines.

Lutte

Si l’oïdium est installé sur vos plants de melon, il est impératif de supprimer et brûler toutes les parties de la plante atteintes. Ensuite, mettre en œuvre l’un de ces traitements naturels est envisageables :

  • le soufre mouillable en pulvérisations à raison de 7.5 g pour un litre d’eau
  • le bicarbonate de soude à raison de 5 cuillères à soupe diluées dans 5 litres d’eau
  • le lait de vache écrémé est très efficace contre l’oïdium (un volume de lait pour un volume d’eau)

Plus de détails sur l’oïdium ou la maladie du blanc en consultant la fiche conseil de Virginie.

L'anthracnose ou nuile rouge du melon

L’anthracnose ou nuile rouge du melon est une maladie cryptogamique due au champignon Colletotrichum lagenarium ou orbuculare

anthracnose melon

L’anthracnose sur fruit

Elle se retrouve aussi sur le concombre ou le cornichon. Cette maladie se manifeste lors des périodes humides avec des températures de 19 à 24 °C.

Symptômes

Des taches brunes ou noires entourées d’un cercle plus clair apparaissent sur les feuilles. Ces taches se propagent ensuite sur les fruits, elles deviennent noires et se creusent. Les melons finissent par pourrir.

Prévention et lutte

  • Eviter les excès d’engrais azoté
  • Assurer une bonne aération des cultures en espaçant les plants lors de la plantation
  • Arroser en évitant de mouiller le feuillage ou utiliser un goutte-à-goutte
  • Nettoyer et désinfecter les outils de jardinage
  • Appliquer une rotation stricte des cultures de plusieurs années
  • Faire des applications préventives de bouillie bordelaise ou de décoctions de prêle toutes les deux semaines.
  • Supprimer et brûler toutes les parties de la plante atteintes.

Vous voulez en savoir plus sur l’anthracnose ? Eva vous explique tout dans sa fiche conseil sur cette maladie cryptogamique 

La cladosporiose ou nuile grise du melon

Là encore, c’est un champignon qui est la cause de la cladosporiose. Il s’agit du Cladosporium cucumerinum. Cette maladie provoque une perte et une dégénération des melons. Ce champignon vit dans le sol et hiverne sur les débris de culture. Il se développe par temps humide.

Symptômes

Des taches vitreuses et entourées d’un halo jaunâtre apparaissent sur les feuilles. Elles brunissent ensuite et se nécrosent. En parallèle, les tiges et les fruits se couvrent de lésions chancreuses qui évoluent vers un liège cicatriciel recouvert de duvet vert olive.

Prévention

  • Eliminer systématiquement tous les résidus de culture
  • Sarcler et biner régulièrement les plants de melons en supprimant les adventices
  • Supprimer et brûler les parties atteintes par la maladie.

La fusariose, une maladie assez courante sur le melon

La fusariose est due au champignon Fusarium oxysporum qui peut demeurer de longues années dans le sol. Elle apparaît surtout par temps chaud et humide.

Symptômes

Les nervures des feuilles jaunissent puis le limbe flétrit et se dessèche. Ce sont ensuite les tiges qui se couvrent de nécroses longitudinales d’où s’écoulent des gouttes de gomme brune. Cette tige se nécrose, le plant de melon meurt.

Prévention et lutte

  • Pratiquer une rotation stricte des cultures de 4 à 5 ans
  • Limiter l’apport d’engrais azoté
  • Arroser sans mouiller le feuillage
  • Nettoyer et désinfecter les outils de jardinage
  • Éliminer par le feu plante et système racinaire des plants de melon atteints de la maladie.

D’autres informations sur la fusariose ? Consultez la fiche de Eva, la fusariose, prévention et traitement 

La mosaïque des cucurbitacées s'en prend aussi au melon

La mosaïque des cucurbitacées est un virus qui touche essentiellement le concombre mais qui peut s’attaquer au melon. Elle est transmise par les pucerons.

Symptômes

Des taches chlorotiques, jaunes ou vertes, et évoquant la mosaïque, apparaissent sur les jeunes feuilles, que l’on retrouve sur les fruits. Les plants de melon ne se développent pas normalement.

Prévention et lutte

  • Protéger la culture des pucerons
  • Sarcler et biner régulièrement les plants de melon en éliminant les adventices qui peuvent abriter le virus
  • Éliminer les premières plantes infectées.

La bactériose du melon, une pourriture du melon

C’est la bactérie Pseudomonas syringae qui provoque la bactériose du melon. Des températures de 20 à 25 °C favorisent le développement de la maladie bactérienne transmise par les graines et le sol.

Symptômes

Des nécroses brunes légèrement visqueuses apparaissent sur les feuilles et les melons. Des croûtes blanches peuvent aussi se former sur les feuilles. Les fruits sont couverts de taches rondes vert foncé puis brunes. La chair se creuse se creusent de cavités

Prévention et lutte

  • Utiliser des graines parfaitement saines ou faire tremper ses graines dans un extrait d’ail pendant 20 minutes
  • Appliquer une rotation des cultures d’au moins 3 ans
  • Éliminer avec soin les feuilles malades

Les différents ravageurs amateurs de melon

Ils sont nombreux les insectes parasites à s’attaquer au melon, provoquant des dégâts de différente ampleur.

Les pucerons

Ce sont essentiellement deux types de pucerons qui s’en prennent au melon : l’Aphis gossypii et Myzus persicae. Non seulement ils sucent la sève des plantes et les affaiblissent mais sont souvent vecteurs de maladie comme la mosaïque. La meilleure solution de lutte contre une attaque de pucerons passe par la pulvérisation répétée de savon noir dilué. Pensez également à planter des plantes mellifères pour attirer les prédateurs naturels des pucerons.

Les tétranyques tisserands

tétranyque tisserand

(©Gilles San Martin Namur-Belgique)

Souvent appelés araignées rouges, les tétranyques tisserands sont des acariens piqueurs et suceurs. Ils se développent dans des atmosphères chaudes et sèches, de l’ordre de 35 °C et se voient grâce aux minuscules toiles d’araignées. En général, des arrosages abondants sur le feuillage suffisent à éradiquer les tétranyques tisserands. Des pulvérisations d’infusion de tanaisie peuvent être faites préventivement les étés très chauds.

Les aleurodes ou mouches blanches

Ces insectes piqueurs suceurs ailés sont minuscules et leur corps semble saupoudré de cire blanche. Ils se développent souvent dans les serres et se cachent sur la face inférieure des feuilles. Il suffit souvent de bien aérer les serres et les châssis et de maintenir le sol humide par des arrosages ou un paillage. En cas de forte attaque, faire une pulvérisation d’infusion de tanaisie.

aleurodes

Les aleurodes ou mouches blanches

Olivier vous en dit un peu plus sur l’aleurode dans sa fiche conseil pour l’identifier et la traiter

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