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Mal secco des agrumes : tout savoir sur cette maladie

Mal secco des agrumes : tout savoir sur cette maladie

Symptômes, causes et solutions contre la maladie

Sommaire

Créé cette semaine  par Marion 5 min.

Il existe différentes maladies qui peuvent toucher nos plantes et qui provoquent parfois, malheureusement, jusqu’à leur dépérissement. Le Mal secco, parfois appelé mal sec, en fait partie. Cette maladie grave touche les agrumes, en particulier le citronnier. Voyons comment l’identifier, comment prévenir les risques d’infection et s’il existe des traitements naturels à appliquer pour sauver ses fruitiers.

Difficulté

Le Mal secco : qu’est-ce que c’est ?

Le Mal secco est une maladie qui touche les agrumes : elle est particulièrement virulente chez le citronnier, mais le pamplemousse, l’oranger, le clémentinier et le mandarinier y sont aussi sensibles de façon moins intense. C’est une maladie cryptogamique ou fongique, c’est-à-dire qu’elle est causée par un champignon. Ce sont les maladies les plus répandues au jardin, que ce soit au potager, au verger, au jardin d’ornement ou même en intérieur. Elles apprécient souvent les conditions chaudes et humides, qui leur permettent de bien se développer. Ce sont des maladies contagieuses, dont les spores peuvent persister plusieurs mois dans le sol. Si vous souhaitez en apprendre plus au sujet des plus fréquentes d’enter elles (mildiou, oïdium, rouille, botrytis…), découvrez notre article : Tout savoir sur les maladies cryptogamiques.

Chez le Mal secco, le champignon responsable de la maladie est le Plenedomus tracheiphila (anciennement Phoma tracheiphila). Il se propage principalement via des blessures, qui créent de vraies portes d’entrée pour les agents pathogènes.

La maladie serait apparue pour la première fois à la fin du XIXᵉ siècle dans des îles grecques. Les régions méditerranéennes, dans lesquelles poussent de nombreux agrumes (zone de l’oranger notamment), sont de plus en plus infectées. La disparition de certains vergers dans les environs de Menton serait d’ailleurs due à cette maladie. La période de développement de la maladie dépend des conditions climatiques, qui semblent optimales entre  20 et 28°C. Seuls l’Espagne, le Portugal et le Maroc semblent pour le moment indemnes de la maladie (peut-être du fait des températures régulièrement très chaudes qui y limitent le développement des spores, qui s’arrête au-delà de 30°C).

mal secco reconnaitre

Culture en terrasse de citronniers sur la côte amalfitaine

Les symptômes du Mal secco

Le Mal secco bloque la circulation de la sève dans les vaisseaux du bois. Les premiers symptômes touchent d’abord les feuilles et les rameaux, puis s’étendent à l’arbre au complet.

Vous remarquerez alors :

  • une chlorose foliaire, c’est-à-dire des taches jaunes qui apparaissent sur le feuillage et une décoloration des nervures ;
  • un dessèchement, puis une chute du feuillage ;
  • un dépérissement des rameaux par les extrémités, qui finissent par sécher entièrement ;
  • une décoloration rouge ou orangée des branches (observable lorsqu’elles sont coupées).

À terme, l’arbre peut en mourir. La maladie peut progresser plus ou moins rapidement, de quelques mois à quelques années. Parfois, le fruitier atteint va émettre de nouvelles pousses à la base du tronc.

Phoma tracheiphila

Citronnier atteint de mal secco

Comment prévenir les risques de maladies pour mes agrumes ?

Comme pour toutes les maladies fongiques, quelques gestes permettront de limiter l’apparition du Mal secco.

Choisir un emplacement sain

Évitez de cultiver un agrume dans une zone qui a été préalablement infectée par la maladie. Car, nous l’avons dit précédemment, les spores sont capables de rester longtemps dans le sol.

Si vous cultivez vos agrumes en pot pour pouvoir les hiverner, désinfectez préalablement le contenant s’il a servi à une autre plante. Utilisez de l’eau tiède et du savon noir, puis un peu de vinaigre blanc, avant de rincer.

Placez vos agrumes en exposition chaude et ensoleillée, mais à l’abri des vents dominants qui peuvent casser les branches et créer des blessures permettant au Mal secco de s’installer.

Désinfecter ses outils de taille

Lors des travaux de taille, utilisez impérativement des outils de coupe préalablement désinfectés avec de l’alcool à 70°C. Vous pouvez vous faire un petit vaporisateur, conservé à proximité des outils, afin de faciliter le nettoyage régulier avant et après chaque taille. C’est un geste qui permet de limiter la propagation de maladies entre les végétaux.

Les travaux de taille seront de préférence effectués lors d’une journée sèche.

Si besoin, appliquez un mastic de cicatrisation sur les plaies.

Pour réussir la taille de vos agrumes, retrouvez nos conseils dans l’article : Agrumes : quand et comment les tailler ?

outils de taille citron

L’utilisation d’outils propres et désinfectés est essentielle chez les agrumes

Soigner les conditions de culture des agrumes

Une plante dont les besoins sont respectés sera naturellement plus résistante aux maladies, mais aussi aux attaques parasitaires.

Pour les agrumes, veillez à leur offrir un substrat riche en matière organique, mais bien drainé (dans lequel l’eau ne stagne pas). Citronnier, kumquat, mandariniers et autres pamplemousses sont en effet des fruitiers gourmands. À l’automne et au début du printemps, vous pouvez faire des apports de potasse (ou de cendres), afin de soutenir la floraison et donc la fructification.

Pensez à garder le sol frais (il ne doit jamais s’assécher totalement). Arrosez dès que la terre est sèche en surface. Préférez l’eau de pluie, moins calcaire que l’eau du réseau. Installez un paillage au pied de vos agrumes, dans le but de limiter l’évaporation naturelle et de mieux conserver la fraîcheur. En pot, les arrosages devront être plus réguliers, puisque la terre sèche plus rapidement qu’en pleine terre. Si vous avez placé une soucoupe sous votre agrume cultivé en pot, pensez à la vider au bout de 30 minutes pour ne pas laisser d’eau stagnante.

Au moment des rempotages ou des surfaçages (remplacement des premiers centimètres de substrat par du terreau neuf), veillez à ne pas blesser les racines superficielles de l’agrume ou ses branches.

Enfin, observez régulièrement vos agrumes afin de repérer tout signe de parasitage (cochenilles, pucerons, araignées rouges…), qui peuvent affaiblir la plante et la rendre plus sensible aux maladies.

action contre mal secco

En pot, attention, les soucoupes doivent être inspectées pour ne pas conserver une eau stagnante

 

Choisir une variété naturellement résistante au Mal secco

Chez le citronnier, la variété ‘Monachello’ est réputée pour être moins sensible au Mal secco, mais elle est aussi moins productive.

Le Mal secco peut-il se soigner ?

Malheureusement, il n’existe aucun traitement curatif contre le Mal secco. Comme pour beaucoup de maladies cryptogamiques, c’est donc la prévention qui sera particulièrement importante.

En début d’infection, coupez les parties atteintes jusqu’à une zone saine, toujours à l’aide d’outils de coupe désinfectés entre chaque taille. Portez les déchets de taille en déchetterie. Ne les laissez surtout pas sur place et ne les mettez pas au compost, au cas où sa température ne suffise pas à éliminer les spores.

Si vous cultivez plusieurs agrumes et que l’un d’eux est malade, il faudra malheureusement l’arracher pour espérer limiter la contagion.

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image générée par IA représentant des feuilles d'un citronnier atteintes par le mal secco (marbrures du feuillage et dessèchement de la tige)