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La courtilière ou taupe grillon

La courtilière ou taupe grillon

Tout savoir sur ce drôle d'insecte

Sommaire

Mis à jour le 18 Mai 2022  par François 4 min.

Autrefois abondante dans la plupart des jardins, la courtilière, que l’on appelle aussi taupe grillon, fait partie des insectes jadis problématiques dans les potagers mais devenu beaucoup plus rare de nos jours. A la fois auxiliaire et nuisible au jardin, cet insecte au look très particulier est en voie d’extinction en Grande-Bretagne et en forte régression sur notre territoire. Découvrez comment cohabiter pacifiquement avec cet orthoptère au mode de vie élaborée.

Difficulté

Qui est la courtilière ?

La reconnaître

Appartenant à la famille des orthoptères (sauterelles, criquets, grillons), la courtilière a une allure vraiment très particulière au sein de son ordre. Mi-grillon, mi-taupe, elle a de quoi surprendre le jardinier qui la rencontre pour la première fois ! C’est d’ailleurs un insecte d’une taille tout à fait impressionnante par rapport à ce que l’on rencontre en Europe habituellement.

Atteignant les 10 cm, la courtilière dispose d’un corps massif, robuste, brun sur le dessus, plus clair, sur le dessous. La tête porte des pièces buccales broyeuses puissantes, deux longues antennes filiformes et deux yeux noirs.

Les pattes antérieures sont très caractéristiques pour la reconnaitre. Celles-ci sont adaptées au fouissage de la terre à la manière d’une taupe. Les ailes développées, transparentes, dépassent l’abdomen au repos. Malgré sa taille et son poids, cet insecte est capable de voler sur de belles distances.  L’abdomen, formé de dix segments, porte deux appendices, ou cerques, effilés.

Où la trouver ?

La courtilière est un insecte affectionnant les sols humides, frais et meubles pour pouvoir y creuser ses galeries facilement. Elle se rencontre dans les zones humides, les tourbières, les bons sols agricoles, les jardins, etc.

C’est une espèce qui est de moins en moins commune à cause de la disparition de ses habitats de prédilections mais aussi des pesticides et de la raréfaction de ses proies. Elle a même été considérée comme éteinte au Royaume-Unis avant qu’une population ne soit redécouverte il y a peu de temps.

Cycle de vie

La courtilière est un animal aux mœurs nocturnes. Elle passera donc souvent inaperçue des yeux du jardinier. Il est pourtant possible de l’identifier à son chant nuptial très caractéristique émis de nuit.

Le cycle de reproduction dure deux ans. La femelle va  pondre 200 à 300 œufs dans une galerie assez profonde (20 à 40 cm). Il s’agit d’un insecte dit « hémimétabole » car  les individus juvéniles  ont le même aspect que les adultes. Néanmoins,  ils n’ont pas d’ailes et subiront deux mues avant l’hibernation. Vers le mois d’avril, l’année suivante, les larves reprennent leur activité et deviennent adultes après trois mues encore. Les adultes se reproduisent au printemps suivant.

Régime alimentaire

La courtilière peut s’attaquer à certaines racines et tubercules présents au potager. Cependant, elle a une préférence pour tout un tas de petits invertébrés présents dans le sol. Parmi ceux-ci, citons les vers de terre, les larves de hannetons, les larves de taupins, de tipules (vers gris), les limaces, les fourmis.

Les indices de sa présence

  • La formation de galeries superficielles, plus ou moins droites, tendant à entrouvrir ou craqueler le sol, parfois sur plusieurs mètres, est un indice fiable pour l’identifier. Un trou d’entrée circulaire d’un diamètre d’environ 6 à 8 mm est également un indice de sa présence. De la terre fraichement décaissée et fine se trouve dans le sillage de l’entrée ;
  • Elle a également un chant nocturne très reconnaissable et bucolique ;
  • Des tubercules et racines grignotées peuvent également vous mettre la puce à l’oreille.

A noter que la courtilière peut être attirée par une lampe durant la belle saison à la manière des papillons de nuit. Elle se trahira donc d’elle-même dans ce cas.

Les courtilières se retrouvent souvent dans les cultures de pommes de terre

Comment vivre avec et "lutter" biologiquement ?

Avant de penser à l’éradiquer, il faut bien comprendre la fonction écologique de cet insecte fascinant. Ses galeries permettent une aération du sol qui est bénéfique à la fertilité des sols. Ces mêmes galeries lui permettent de faire tomber certaines larves nuisibles pour le jardinier : les larves de hanneton, taupins et tipules sont au menu de cette mini taupe. Ce petit prédateur joue donc un rôle de régulation des invertébrés phytophages (se nourrissant de végétaux) du sol. La courtilière peut donc être tout à fait utile au jardinier.

Elle a cependant une fâcheuse tendance à découper tout ce qui se trouve sur son passage pour agrandir son tunnel et y compris les racines et légumes de nos plants potagers.  Les pommes de terres sont une cible courante.

Moyens de luttes préventives

  • Le marc de café ainsi que le purin d’ortie ou de fougère pulvérisé préventivement sur vos cultures sont efficaces pour éloigner ces insectes.
  • Ceux-ci ont aussi de nombreux ennemis au jardin : merles, chouettes, pies et tout un tas de passereaux insectivores  sont très friands de la courtilière ;
  • Favorisez l’installation des hérissons et musaraignes en créant des zones refuges moins entretenues dans votre propriété (les taupes sont également des prédateurs redoutés) ;
  • La courtilière peut également s’installer dans le tas de compost : éloignez-le autant que possible de votre potager pour éviter sa propagation.

La chouette et la taupe, prédateurs bien connus de la courtilière

Moyens de luttes directes

  • Enterrez un bocal avec de l’eau au milieu d’une galerie. Il suffit de faire affleurer le pot et de couvrir d’une petite dalle surélevée par des pierres. L’humidité a tendance à attirer les courtilières et celle-ci seront piégés par les parois lisses du bocal.
  • Il est également possible de placer le bocal à l’entrée d’une galerie ou d’un trou de sortie reconnaissable à son diamètre important. Une fois capturée, relâchez là loin de votre domicile. Enterrez le bocal jusqu’à ce que son ouverture affleure le ras du sol.
  • Un travail superficiel du sol avec un croc ou une binette est efficace pour détruire les galeries et inciter la courtilière à déménager de votre potager.
  • Enfin,  piégez-la en installant dans le potager plusieurs petits tas de compost qui serviront d’appas. Fouillez les petits tas les jours suivant à la recherche de ces insectes, afin de les collecter et de les déménager.

En conclusion

Ces insectes fascinants mais parfois problématiques méritent un peu de notre bienveillance. A l’instar de nombreuses espèces d’insectes, les courtilières disparaissent de nos campagnes. Un jardinier digne de ce nom fera en sorte de respecter ces animaux qui peuvent d’ailleurs lui être utiles. En cas de capture, relâchez-les loin des points sensibles comme dans un marais ou une lisière forestière.

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