Jardiniers dans l'âme, notre joyeuse équipe édito revient cette année encore vous raconter leurs petites histoires de jardin. Découvrez nos coups de cœur pour cette année 2020 !

Elisabeth : Le Buddleja davidii 'Nanho Purple', petit mais costaud et… très parfumé !

C’est par l’irruption dans ma vie d’une petite grappe de fleurs pourpres et parfumées, rapportée comme un trophée  par mon époux qui revenait de la boulangerie, que le Buddleia 'Nanho Purple' a trouvé le chemin de mon cœur, puis celui de mon jardin. Si simple, si modeste, devenue presque brune en séchant, la fleur de l’inconnu embaumait encore des semaines plus tard, abandonnée sur un coin du buffet.

Une reconnaissance près de ladite boulangerie, sous la chaleur accablante du mois d’août,  m’a fait découvrir celui qui l’avait portée : un Buddleia atteignant tout au plus 1.20 m en tous sens, aux fines tiges gracieusement arquées, vêtu d’un menu feuillage de saule gris-vert et paré de nombreuses petites panicules penchées, richement colorées de carmin violacé et très agréablement odorantes. Les présentations étaient faites, je ne pouvais de craquer !

D’une grande finesse, ce Buddleia 'Nanho Purple' est aussi une plante robuste et particulièrement sobre et bien plus économe en eau que ses grands cousins les Buddleja davidii classiques. Une qualité supplémentaire qui fait de lui une variété beaucoup mieux adaptée à mon jardin provençal, qui n’est pas immense et surtout très sec en été.  De mon point de vue, ‘Nanho Purple’ est aussi le plus réussi de cette série de Buddleias nains, qui se décline aussi en blanc ('Nanho White') et en mauve bleuté ('Nanho Blue').

Buddleja 'Nanho Purple'

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Olivier : Le Berberis thunbergii 'Admiration', compact et des couleurs incroyables

C'est amusant comme les goûts changent au fil des années quand on jardine. Je m'entends encore dire il n'y a pas si longtemps : « beurk, les feuillages panachés, ça fait maladif ! », « jamais de conifères dans mon jardin, on en a soupé !» et même « bof, les Berbéris, on en a vu un, on les a tous vu ! ». Et pourtant... Me voilà désormais avec une petite collection de conifères, quelques arbustes à feuillage panaché et... tout plein de Berbéris au jardin. Et notamment mon petit préféré pour cette année : le Berberis thunbergii 'Admiration'.

Je suis tellement sous son charme que, une fois n'est pas coutume, je l'ai gardé dans un beau pot et bien placé pour pouvoir « tomber dessus » dès que je sors au jardin.

C'est un arbuste épineux, pas trop encombrant (1,25 m en tous sens) et au feuillage caduc comme tous les Berberis thunbergii. Ces arbustes sont très rustiques et poussent dans n'importe quel sol restant frais pourvu qu'il soit bien drainé. Concernant l'exposition : du soleil dans la moitié nord du pays, de la mi-ombre pour le reste et ce sera parfait.

Mais pourquoi 'Admiration' me diriez-vous ? Parce qu'il est incroyable ! C'est tout ce que vous devez retenir... Plus sérieusement, sa floraison jaune est assez discrète mais ce n'est clairement pas le cas de son feuillage. Au printemps, les feuilles prennent rapidement une teinte rouge vif pour s'empourprer peu à peu et virer carrément à l'orange en automne. Mais ce n'est pas tout ! Durant une bonne partie de la saison, chaque feuille s'offre le luxe d'être marginée d'un liseré jaune-crème. Bref, 'Admiration' est un véritable petit bijou végétal qui impose sa présence une grande partie de l'année.

Berberis thunbergii 'Admiration', feuillage pourpre qui vire peu à peu à l'orangé en automne

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Virginie T. : Le Lonicera caerulea kamtschatica 'Eisbär', des baies au délicieux goût de myrtille

Dans mon jardin tout neuf, il n'y a quasiment rien. Un grand tapis de pelouse bien verte certes, mais bien nue, ceint d'une clôture toute aussi tristounette seulement égayée par deux trois arbustes à petits fruits. Dans une autre vie, j'ai longtemps eu des potagers, mini, maxi, opulents ou certaines années sans, totalement désolants !

Devant le peu de gratitude de mes rangs de légumes si soigneusement plantés et chouchoutés, j'ai décidé de faire une pause côté cultures potagères : elles me le rendaient mal ! Que faire ? Me tourner vers la création d'un verger ? Pourquoi pas. Mais, ne présumais-je pas de mes forces ? Ne voyais-je pas un peu grand ? Il me fallait d'abord retrouver un peu de confiance en moi. Je décidais donc de faire d'une pierre deux coups : habiller ma clôture si peu accorte avec d'autres fruitiers, me faire la main sur des sujets faciles, dociles et généreux !

L'idée de planter tout simplement un chèvrefeuille m'a traversé l'esprit, par flemme peut-être. Mais ça sent si bon ! Quand soudain : « Il » s'est imposé à moi : le Lonicera caerulea kamtschatica ! Un chèvrefeuille à baies comestibles !  Aussi appelé « baie de mai » ou « camérisier bleu », il nous gratifie de fruits bleu nuit, les camérises, aux allures et au délicieux goût de myrtille. À moi, ces petites baies bourrées d’antioxydants !  Des promesses de confitures, gelées, sorbets, ou autres "jus santé" s'offraient à moi. Bon à condition de planter au moins deux cultivars différents de camérisiers bleus à proximité l’un de l’autre pour une bonne pollinisation et une récolte de fruits optimale !

Mon choix s'est porté sur les Lonicera kamtschatica 'Eisbär' et 'Sweet Myberry', deux variétés à haut rendement, donc à haut potentiel. Je les ai intégrés dans ma haie gourmande, en mélange avec les framboisiers, et groseilliers déjà in situ. Ils vont former à maturité, deux beaux buissons de 1,20 m à 1,50 m de hauteur. Moins ingrat qu'un rang de choux bouffé par la chenille, au printemps, le chèvrefeuille bleu est le tout premier petit arbuste à produire des fruits, bien avant les framboisiers ou les groseilliers.

En prime, d'origine sibérienne, le Camérisier possède une excellente rusticité (-40°C !), et s'acclimate donc sans problème dans mon jardin du nord de la France. Et au printemps, comble de la gratitude, il dispense une abondante floraison blanc crème délicatement parfumée, c'est un chèvrefeuille, ne l'oublions pas !

Les baies de mai

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Alexandra : le Gloriosa superba 'Rothschildiana', une floraison estivale exceptionnelle !

Cela fait presque trois ans que j’ai planté le Lys de malabar, Gloriosa superba 'Rothschildiana', et que je profite de sa floraison estivale exceptionnelle ! J’adore le côté volubile des plantes grimpantes, et celle-ci m’offre un véritable spectacle chaque année. Comme il s’agit d’une plante gélive, je l’ai installé dans un grand pot, et je la rentre sous abri en automne, dès qu'elle entre en dormance.

Cette année, en raison du confinement suivi d'un déménagement, je n’ai pas eu d’autre choix que de la stocker dans un garage, en attendant de pouvoir la sortir à nouveau. Dès mon emménagement cet été, j’ai mis le pot en extérieur, sur ma terrasse, sans trop y croire : je me disais qu’il n’aurait sans doute pas apprécié un aussi long séjour en garage... Et pourtant, presque aussitôt, j’ai vu émerger de la terre deux grosses tiges, bien épaisses. Il n’attendait que d’être sorti et arrosé pour ressurgir ! Ensuite, tout est allé très vite, le Gloriosa est une plante qui pousse vraiment rapidement ! J’adore voir son évolution de jour en jour. Il déploie un feuillage juste parfait, d’un beau vert tendre, avec au bout de chaque feuille de ravissantes vrilles qui s’entortillent autour de leur support. Je lui ai donc installé une structure que j’ai fabriqué avec des branches de noisetier que j’ai coupé, plantées et réunies au sommet par de la ficelle pour former une arche. Le Gloriosa s’accroche très rapidement à tout ce qui est à portée de vrille !

Lorsque mon Gloriosa arrive au sommet de la structure, il ralentit sa croissance, pour se concentrer sur la floraison ! Je vois alors apparaitre des boutons floraux, qui grossissent de jour en jour, puis finissent par s’ouvrir, les uns après les autres. Les fleurs sont d’abord vert jaune, puis on les voit se déployer et prendre des couleurs de plus en plus vives : jaune, orange, rouge vif ! Elles sont grandes et très élégantes, et ressemblent à des fleurs de lys. Elles sont formées de grandes et longues étamines jaunes, surmontées par des pétales rouges à maturité, bordés de jaune, et joliment ondulés sur les bords. Ces fleurs ressemblent à des « drones » d’après mon colocataire ! Elles sont dans tous les cas très aériennes. Moi qui d’habitude n’apprécie pas les grandes fleurs aux teintes vives, j’adore celles du Gloriosa pour leur légèreté et leur graphisme. J'aime aussi la succession progressive des fleurs : chaque fleur fanée étant vite éclipsée par une fleur épanouie. Ensuite, une fois la floraison terminée, le feuillage du Gloriosa se dessèche progressivement, car la plante entre en dormance... Une fois bien sec, je le coupe et rentre le pot sous abri hors-gel. J’attends avec impatience les beaux jours pour en profiter à nouveau !

Jolie fleur de Gloriosa rothschildiana

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Gwenaëlle : Persicaire amplexicaulis 'Golden Arrow', un véritable rayon de soleil

J’aime les persicaires pour leur côté à la fois naturel et très ornemental. Cette année, c’est la Persicaire 'Golden Arrow' qui m’a conquise ! Ayant dégagé un grand espace en dessouchant un Cupressus, et après avoir libéré une zone ingrate anciennement recouverte de chardons, de lierres et autres adventices peu sexy, je voulais créer un massif foisonnant amenant à une partie plus naturelle du jardin.

Un seul petit godet planté fin avril cette année m’a gratifié d’un merveilleux coussin vert acidulé, compact et bien touffu, d’environ 60 cm de haut, aux fleurs roses foncé. Les fleurs se détachent particulièrement bien sur les superbes feuilles vert chartreux. Cette croissance rapide m’a surprise car le sol n’était pas aussi frais qu’une persicaire l’exige, mais l’apport de paillage et les arrosages du départ ont été efficaces.

J’adore la luminosité que cette persicaire apporte au milieu de ses petites copines  'Alba' et 'Donald Lowndes', et des lysimaques cletroïdes. Elle illumine vraiment ce massif de mi-ombre, et son feuillage prend une belle couleur orangée à l'approche de l'hiver.

Les persicaires ont fleuri jusqu’en novembre ici en Anjou, il y en a même encore en ce moment en décembre dans ce massif, c’est ce que l’on appelle une longue floraison ! Il faut dire que cette belle vivace nous vient de l’Himalaya, autant dire qu’elle va surmonter la douceur angevine haut la main, et qu’elle reviendra j’en suis sûre enchanter ce massif dès la fin du printemps !

Ma petite touffe lumineuse de Persicaria 'Golden Arrow'

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Virginie D. : L'Araucaria araucana ou "Désespoir du singe", un grand conifère qui ne manque pas de piquant !

C’est un grand conifère persistant, à la silhouette certes très originale et graphique mais, assez rigide de stature et doté de petites feuilles acérées... un petit côté sergent major qui me faisait grincer des dents. De plus, je trouvais que son aspect géométrique n’allait pas dans n’importe quel jardin. Mais aujourd'hui, il a trouvé grâce à mes yeux, dans mon nouveau jardin. En effet, avec les années, il prend une forme élégante qui me convient beaucoup mieux, un peu comme un parasol, plus élancé, avec des rameaux retombants. D’ailleurs, en y regardant de plus près, c’est un chef-d’œuvre architectural à lui tout seul ! En effet, ses branches sont disposées en hélices, de façon étagée et, chaque rameau est constitué de petites écailles pointues, densément imbriquées les unes dans les autres. Visuellement, c’est plutôt fascinant. Sans oublier que le tronc rappelle étrangement la peau ridée d’un éléphant.

Nous sommes bien loin de l’Amérique du Sud, sa contrée d’origine, pourtant il se plaît beaucoup sur le littoral normand où il atteint allègrement les 20 m de haut. L’Araucaria est peu exigeant quant à la nature du sol, une bonne terre de jardin, bien drainée et qui ne se dessèche pas. Il aime le soleil et même s’il est relativement rustique, il préfère nettement les climats doux et humides. A contrario, il redoute la sécheresse et la chaleur estivale. Une fois bien installé, il ne demande absolument aucun entretien. De croissance lente les premières années, il suit son petit bonhomme de chemin puis se rattrape par la suite.

J’ajouterais que c’est un arbre autonettoyant, au fur et à mesure des années, les branches basses meurent, se détachent et il est courant que je ramasse de longs rameaux bruns tombés au sol. D’où cette allure d’échassier qu’il prend avec l’âge. Vous l’aurez compris, j’ai appris à aimer cet ovni de la nature, comme quoi il ne faut jamais désespérer.

Araucaria araucana dans mon jardin !

Et vous chers lecteurs, dites nous quelles plantes vous ont conquis cette année ?