Connaissez-vous le carpocapse (Cydia pomonella) ? Si vous avez des pommiers ou des poiriers, vous connaissez sans doute sa chenille (que l'on appelle par erreur "le ver de pomme") qui creuse des galeries dans vos pommes, poires, noix et autres fruits. Il existe différents moyens de lutte contre ce parasite, dont le plus naturel est de favoriser la présence de ses prédateurs dans votre jardin. Parmi eux, le perce-oreille se distingue par son efficacité à réguler la population de carpocapses. Découvrez, dans ce tutoriel, comment fabriquer un abri à perce-oreilles pour protéger vos arbres fruitiers.

Le mot de l'auteur : c'est aussi une excellente activité à faire en famille, avec vos enfants ou vos petits enfants, pour les initier à la biodiversité et à l'écologie du jardin. Le tout en pratiquant l'art s'ils choisissent de décorer ces "maisons à perce-oreilles" !

Pour en savoir plus sur ce papillon et sa chenille, lisez notre article : "Le Carpocapse des fruitiers".

Le carpocapse, insecte parasite des fruits
Le carpocapse (Cydia pomonella)

Le perce-oreille, un auxiliaire utile au jardin

Le perce-oreille (ou forficule), souvent mal compris en raison de son apparence (et de son nom), est en réalité un allié précieux pour le jardinier. Appartenant à l'ordre des Dermaptères, ces insectes se caractérisent par leurs pincettes situées à l'extrémité de leur abdomen, utilisées pour la défense et la prédation. Malgré les mythes qui les entourent, les perce-oreilles ne sont pas dangereux pour l'homme et ne s'intéressent pas à nos oreilles.

Ces insectes nocturnes se nourrissent de petits insectes nuisibles et de larves, dont les œufs et jeunes chenilles du carpocapse, mais aussi les pucerons et les psylles. Les perce-oreilles apprécient les espaces humides et sombres, comme les tas de feuille, pour se reposer durant la journée, d'où l'intérêt de leur fournir des abris spécifiques dans le jardin.

Pour en savoir plus sur lui, lisez notre article : "Le perce-oreille, un auxiliaire méconnu pour le jardin".

Forficula auricularia, un auxiliaire utile au jardin
Le perce-oreille (Forficula auricularia)

Choix du matériel

Pour fabriquer votre abri à perce-oreilles, vous aurez besoin du matériel suivant :

  • un ou plusieurs petits pots en terre cuite ;
  • de la ficelle naturelle ;
  • de la paille ou du foin ;
  • un petit bâton de bois ;
  • des pinceaux et de la peinture acrylique pour vos jeunes artistes en herbe ;
  • facultatif : un petit morceau de filet de protection pour les oiseaux
matériel

Astuces :

  • La peinture acrylique résiste bien aux intempéries, mais tache les vêtements. Pensez à protéger les habits des enfants.
  • On peut remplacer les petits pots en terre cuite par des pots en plastique ou des pots de yaourt vides, cependant, ils risquent de chauffer plus vite durant les chaudes journées d'été, offrant ainsi un refuge moins accueillant pour les perce-oreilles.

Les étapes de fabrication de l'abri à perce-oreilles

1- Laissez les enfants peindre le pot en terre cuite avec de la peinture acrylique. C'est l'occasion de les impliquer dans le projet tout en stimulant leur créativité.

peinture abri perce oreille

2- Une fois la peinture sèche, attachez le bâton à l'extrémité de la cordelette, puis passez la ficelle à travers le trou d'évacuation du pot, en veillant à ne pas obstruer complètement le trou (et faciliter l'entrée des perce-oreilles). Ce bâton empêchera la paille de tomber. Faites une boucle à l'autre extrémité de la ficelle pour pouvoir suspendre l'abri.

fabriquer une maison pour perce-oreilles

3- Remplissez le pot avec de la paille qui servira de refuge aux perce-oreilles en journée.

remplir l'abri de paille

4- Accrochez l'abri dans l'arbre fruitier que vous souhaitez protéger.

abri à perce oreille

Conseils et entretien

  • Pour éviter que la paille ne s'échappe malgré le bâton, vous pouvez envelopper le pot avec un petit morceau de filet pour oiseaux.
  • Idéalement, je vous conseille de mettre 2 à 3 abris par pommier ou poirier, voire davantage selon la taille de l'arbre.
  • Vous pouvez aussi mettre des abris à perce-oreilles dans d'autres arbres touchés par le carpocapse : noyer, abricotier, prunier, pêcher et cognassier.
  • Vérifiez périodiquement l'état de l'abri et remplacez la paille si nécessaire. Cela vous permettra également d'observer les perce-oreilles et de vous assurer qu'ils profitent de leur nouvel habitat.