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Le ver de terre ou lombric : un indispensable allié au jardin

Le ver de terre ou lombric : un indispensable allié au jardin

Tout savoir sur le lombric

Sommaire

Mis à jour le 11 Août 2022  par Olivier 5 min.

Le ver de terre ou lombric est indispensable au jardin, qu’il soit potager ou ornemental. Il aère le sol et participe à la fertilité de celui-ci. Et pourtant,  il fût longtemps mal aimé… à tel point qu’on le considérait comme nuisible il y a de cela encore quelques décennies. Bien évidement, il n’en est rien, c’est même le contraire !

Comment vivent les vers de terre ? Que nous apportent-ils en réalité ? Mais surtout comment faire pour laisser les vers de terre travailler en paix… On vous dit tout sur le lombric !

Difficulté

Qui est donc le ver de terre ?

Lorsque l’on parle du ver de terre, on devrait plutôt dire LES vers de terre car il existe 6000 espèces décrites de par le monde (il en existe sans doute beaucoup plus !) réunies en 13 familles. Mais celui qui nous intéresse le plus au jardin, c’est Lumbricus terrestris L. alias le lombric commun ou tout simplement « ver de terre ».

Commençons par un premier fait étonnant : les vers de terre constituent pas moins 60 à 80% de la biomasse animale des sols. On peut trouver de 50 à 400 individus /m² mais ce nombre dépend beaucoup du milieu. En effet, il y a plus de vers de terre en milieu forestier ou en prairie que sur des sols pauvres. Et on considère que la totalité de ces charmantes bestioles représentent 20 fois le poids de toute la population humaine sur terre.

lombric

D’une longueur de 100 à 300 mm, le lombric est un annélide de couleur rose-brun dont le corps est divisés en segments en forme d’anneaux. Le deuxième segment, de couleur plus foncée, correspond à sa bouche tandis que le dernier segment plus clair que le reste de l’individu constitue son anus.

Le lombric est un animal hermaphrodite. Il est en réalité et tout le temps à la fois mâle et femelle (contrairement à d’autres hermaphrodites, opportunistes, qui changent de sexe en fonction des événements). Lors de la reproduction, deux individus s’échangent le sperme en se maintenant l’un et l’autre à l’aide de leur clitellum respectifs (la partie renflée entre les segments 33 et 37). Par la suite chaque lombric constituera un cocon, toujours via le clitellum, pour préserver les œufs puis donner naissance à près de 400 petits lombrics par an.

La durée de vie d’un ver de terre oscille entre 4 et 8 ans. Ils sont photosensibles et détestent le sec. Les lombrics peuvent fermer leurs galeries à l’aide de turricules ou torillons par temps sec et froid. De plus, ils respirent par la peau, voilà pourquoi ils remontent à la surface s’il pleut car ils risquent de s’asphyxier (se noyer en gros) s’ils restent dans leurs galeries.

On a souvent tendance à mettre tous les vers du sol dans le même panier… Ils sont pourtant différents et peuvent être classés en trois parties, en fonction de leur position dans votre sol :

  • les épigés : en surface du sol. Ce sont des petits vers fins qu’on appelle communément les « vers de compost« 
  • les endogés : à quelques centimètres de profondeur. Ils sont de taille moyenne et tout blanc. On les retrouve près des racines et sont parfois prédateurs d’autres vers.
  • les anéciques : à environ un mètre de profondeur, ce sont nos lombrics. Ils creusent des galeries et contribuent à améliorer votre terre (mais nous en reparlerons plus bas).

Petit mot d’Oli : la science qui étudie les vers de terre se nomme géodrilologie. Hélas, les géodrilologues sont peu nombreux malgré l’importance des vers de terre dans l’écologie.

Le rôle du ver de terre au jardin

Les rôles du lombric au jardin sont multiples :

  • Il remonte les nutriments en surface pour les « apporter » aux plantes. La fertilité su sol est ainsi augmentée.
  • Il dégrade les débris organiques (végétaux surtout et parfois animaux) pour les réincorporer dans le sol. En réalité, il mange les débris qui sont dégradés dans son intestin par des champignons et des bactéries symbiotiques (ne faites pas beurk ! C’est pareil dans votre propre intestin). D’ailleurs, Aristote l’avait déjà compris dès l’Antiquité car il appelait les vers de terre : « intestins de la terre ».
turricule de lombric

Déjection de ver de terre, aussi appelé Turricule

  • Il améliore l’aération du sol.
  • Il participe à un micro-drainage du sol grâce à ses galeries. 
  • Il disperse les métaux lourds, certains polluants du sol, des bactéries et des maladies cryptogamiques. Si tous ces derniers ne sont plus concentrés à un seul endroit, ils deviennent moins problématiques.
  • C’est un bio indicateur de la qualité d’un sol. Plus il y a de ver de terre, plus le sol est en bonne santé. De plus, sa capacité à absorber tous les polluants au sens large permet, en l’analysant, de vérifier les taux de ces polluants.
  • Il sert de nourriture à toute une série d’animaux : oiseaux (merle, pic vert, …), micro-mammifères (musaraignes, taupes, hérissons, …) et insectes (carabe doré).

Comment préserver les vers de terre ?

Jadis, on considérait le lombric comme nuisible au jardin et dans les cultures. C’est Darwin qui tenta de le réhabiliter le premier en prouvant que le ver de terre est indispensable à la bonne santé de nos sols. Donc, vous l’aurez compris, si vous souhaitez obtenir un beau jardin sain et naturel, laissez tranquille les lombrics !

Et c’est assez facile, il suffit de prendre en compte quelques petites choses :

  • Le labour ou le bêchage nuit aux lombrics. En les coupant net parfois mais surtout en mélangeant les couches du sol. Or, vous le savez, les lombrics, comme les autres organismes vivants du sol, vivent dans des couches de sol spécifiques. Si vous mélangez tout, l’équilibre sera rompu. Privilégiez donc des pratiques de jardinage sans labour, en travaillant par exemple à la grelinette ou à la fourche à bêcher. Si vous avez quand même l’envie de bêcher, faites-le en fin d’après-midi ou par temps couvert, lorsque les lombrics seront plus bas dans le sol.
    → à lire, sur le sujet : « Retourner la terre : bonne ou mauvaise pratique ? »
  • Ne laissez plus de terre à nue. Le sol se refroidit plus en hiver, il sèche plus vite en été et les lombrics n’aiment pas cela. Optez pour un paillage de feuilles mortes ou de débris végétaux en tous genres (compostage de surface) qui protégera votre sol tout en nourrissant les lombrics (donc le sol et les plantes aussi !).
    → à lire, sur le sujet : « Pailler, pourquoi ? Comment »
paillage feuilles mortes

Feuilles mortes à épandre dans les massifs en guise de paillage

  • Oubliez toutes formes de pesticides ! (de toute façon, c’est interdit) Même les « bios » comme la bouillie bordelaise qui contient du sulfate de cuivre particulièrement néfaste pour les vers de terre (et pas seulement malheureusement…).
  • N’accentuez pas la prédation naturelle ! C’est très gai de laisser les poules vagabonder dans le potager pour manger les limaces mais… elles ne s’arrêteront pas là. En réalité vous jetez un T-rex dans un enclot de chevreaux. Bon je vous l’accorde, cela reste anecdotique contrairement à la prédation d’une espèce invasive asiatique de plathelminthes (vers plats) qui s’attaquent à nos lombrics et font des dégâts terribles sur les populations.

Le petit mot d’Oli : Non, non et non ! Couper un lombric en deux ne donnera pas deux lombrics qui partiront vivre leur vie chacun de leur côté. Cela donnera simplement un lombric mort coupé en deux. Point ! Ce n’est qu’une légende urbaine stupide colportée depuis des temps immémoriaux. 

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