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Comment se débarrasser des psylles ?

Comment se débarrasser des psylles ?

Prévention, lutte et traitements naturels

Sommaire

Mis à jour le 30 Juin 2022  par Eva 6 min.

Les psylles sont des insectes piqueurs-suceurs ailés, comparables à des pucerons, qui s’attaquent à de nombreux arbres fruitiers (le psylle de l’olivier étant bien connu) ou d’ornement, ainsi qu’à des plantes herbacées comme le Carotte et le Poireau. Les adultes, mais surtout les larves, sont très voraces et sucent la sève en produisant un miellat et de la cire qui rendent les feuilles poisseuses, les déforment et parfois conduisent à la mort du plant. Découvrez nos conseils pour vous en prémunir, lutter efficacement et naturellement.

Difficulté

Quelles sont les espèces sensibles au Psylle ?

Les psylles appartiennent à la famille des cigales et pucerons et sont assez souvent spécifiques d’une plante hôte ou d’un groupe de plantes hôtes comme :

Chez les fruitiers :

  • Psylle de l’olivier (Euphyllura olivina),
  • Psylle du poirier (Cacopsylla pyri),
  • Psylle du pommier (Cacopsylla mali),
  • Psylle des agrumes (Diaphorina citri),
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Psylle du pommier

Chez les arbres et arbustes d’ornement :

D’autres espèces sont réputées sensibles : acacia, aubépine, mimosa, eucalyptus, Cercis, Rhamnus, Citrus, Ficus.

Chez les plantes potagères :

  • Psylle de la carotte (Trioza apicalis),
  • Psylle du poireau et de l’oignon blanc (Bactericera tremblayi)
  • Psylle de la pomme de terre (Bactericera cockerelli) pour l’instant cantonné à l’Amérique du Nord, le Guatemala et la Nouvelle-Zélande

Comment reconnaître le Psylle ?

Le psylle fait partie de la famille des Homoptères comme la cigale et le puceron mais contrairement à ce dernier, les mâles et femelles gardent leurs ailes durant toute leur vie adulte. Ces insectes, longs de 2 à 6 mm, se déplacent malgré tout en faisant des bonds – on les surnomme les « puces de feuilles » – avec des ailes antérieures qui en position repos forment un toit. Munis de longues antennes et d’une tête bien distincte du corps qui porte un rostre en guise de bouche, ils piquent l’épiderme de la feuille et sucent la sève.

  • Ils sécrètent des amas de filaments cireux et du miellat, qui rendent la surface collante et couverte de fumagine : poussière noire due à un champignon non parasitaire qui occulte la lumière et empêche les tissus végétaux de respirer. L’action conjuguée de la fumagine et du psylle entraîne une déformation des feuilles qui se gaufrent ou se recroquevillent, finissant par chuter et entraîner parfois la mort du végétal.
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Amas de filaments cireux sécrétés par les psylles

  • Plus faciles à observer que les adultes, les larves de psylle mesurent quelques millimètres et sont encore plus voraces que les adultes. Elles ont l’aspect de minuscules limaces au corps aplati jaune, brun ou vert qui portent des ébauches d’ailes sur leur dos et sont peu mobiles. Elles se concentrent sous les feuilles et s’enduisent chez certaines espèces de miellat pour se protéger des attaques extérieures.
  • La présence de fourmis montant le long du tronc sont un indicateur de la présence de miellat qui peut être émis par d’autres insectes piqueurs-suceurs de sève comme les pucerons. Le miellat déposé sur les bourgeons leur donne un aspect brûlé tandis que les jeunes pousses s’enroulent, se déforment voire se dessèchent.
  • Chez l’oignon blanc et le poireau, les larves provoquent un dessèchement du feuillage et la production d’un miellat toxique qui « brûle » les feuilles, accompagné parfois d’un dépôt de fumagine. Chez le poireau, des striures jaunes à la base du fût conduisent au dessèchement des feuilles pouvant aller jusqu’à la disparition totale de la plante.
  • Sur la carotte, le psylle Trioza apicalis hiverne sous sa forme adulte sur divers conifères et migre vers les cultures maraîchères au printemps. Il commet de gros dégâts sur les plantules provoquant la crispation des feuilles et l’arrêt de la croissance en injectant une toxine. Les larves issues des pontes ne  produisent plus cette toxine et leur impact est moindre d’autant qu’il n’y a qu’une seule génération par an.
  • Un dessin en forme de mosaïque jaune peut imprimer la surface du limbe,
  • La croissance de la plante est ralentie.
  • Les fruits peuvent être souillés le cas échéant et difficilement commercialisables.
  • Chez l’aulne et le buis, un enduit duveteux blanchâtre recouvrent les larves sur les pousses et le revers de feuilles.
  • Chez l’albizia, le psylle Acizzia jamatonica vert jaunâtre (brun à l’automne) produit un miellat contenu dans de petites perles givrées qui éclatent et souillent abondamment les voitures situées en dessous, lorsque le feuillage chute.

Remarque : La mort du végétal découle parfois de l’inoculation d’un virus par le psylle comme c’est le cas chez le poirier victime d’un phytoplasme.

Les facteurs favorisant le Psylle

Il est assez difficile de prévoir les attaques de psylles tant le nombre d’espèces est grand. Les dégâts dépendent aussi de la présence ou l’absence des auxiliaires prédateurs de l’insecte.

La ponte a lieu au printemps parfois en hiver, à proximité des bourgeons si bien que les larves se nourrissent ensuite des jeunes feuilles. Différentes générations se succèdent au cours de l’année et même parfois se chevauchent.

Des traitements répétés et uniquement ciblés contre les adultes s’avèrent inutiles. Le chevauchement des cycles et en particulier la présence des œufs permettent la poursuite de l’attaque. Les adultes ou les œufs hivernent dans l’écorce ou sur des plantes hôtes différentes des plantes infectées.

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Psylle (Trioza alacris) sur Laurus nobilis (photo Katja Schulz)

Lutte et traitement contre le Psylle

  • Observez le revers des feuilles entre le début du printemps jusqu’au début de l’été et tentez de déloger les larves au jet d’eau.
  • Si les feuilles sont collantes à cause du miellat, pulvérisez une solution de savon noir (3 c. à soupe de savon noir liquide dans 1 l d’eau) comme pour les pucerons, à renouveler tous les 15 jours. Vous pouvez aussi utiliser la pyréthrine, un insecticide naturel autorisé en agriculture biologique. Évitez dans tous les cas de traiter aux heures du butinage, attendez que le soleil soit couché.
  • Pensez avant tout à favoriser la faune auxiliaire (coccinelle, syrphe, chrysope, anthocorides…) dont les larves, parfois même les adultes consomment les Psylles. Pour cela, plantez des haies ou des massifs d’arbustes à fleurs variés ou semez des prairies mellifères.
  • L’introduction de petites punaises prédatrices Anthochoris nemoralis (4 mm de long) peut soutenir l’action des auxiliaires déjà présents.
  • Si l’attaque est déjà bien avancée, coupez et brûlez les rameaux contaminés.
  • Évitez les excès d’azote dans le sol qui fragilisent la plante face aux agressions.
  • Posez un filet anti-insectes à mailles fines sur les plantes potagères comme les Carottes et les Poireaux,
  • Semez des variétés précoces de carotte car les plants déjà développés résistent mieux aux attaques de Psylles.
  • Les pièges englués jaunes, permettent d’estimer l’arrivée des psylles mais ils peuvent aussi piéger d’autres insectes. Il ne faut donc pas en abuser.
  • Vous pouvez aussi appliquer une huile (colza, ricin, minérale paraffinique) (3,6 ml/m²) en fin d’hiver –  dès janvier chez le Poirier afin d’éliminer les adultes qui sortent d’hibernation et pondent environ un mois après, fin avril-début mai chez le buis – afin d’éliminer les œufs ou autres formes hivernantes présents dans les anfractuosités de l’écorce (Arbre de Judée, Pommier). Les œufs éclosent au bout de 3 semaines et les dégâts deviennent visibles sur le feuillage au bout de 15 jours.
  • Le talc est un moyen préventif homologué chez les arbres fruitiers pour repousser les psylles à raison de 30 g/l en première application, puis de 20 g/l pour les suivantes, espacées de 3 à 4 semaines. (source 2019 ITAB Institut de l’Agriculture et de l’Alimentation Biologique).

Confusions possibles

Les piqûres et la présence de miellat sur les feuilles peuvent être causés par d’autres insectes piqueurs-suceurs comme les thrips, les cicadelles ou les pucerons.

Par exemple, sur l’oignon et le poireau, les thrips créent des plages argentées le long du feuillage et un dessèchement des extrémités. Les insectes allongés de 1 mm sont brunâtres en hiver puis orangés en été. Les œufs et larves jaunâtres du thrips sont difficilement observables alors que les œufs du Psylle Bactericera tremblayi sont orangés et attachés avec un fil sur la feuille.

Chez le poirier, une attaque de pucerons mauves provoquant l’enroulement des feuilles est souvent suivie d’une invasion de psylles qui transmettent un virus. Il est alors important de bien désinfecter vos outils de coupe en passant d’un poirier à l’autre.

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