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Mante religieuse - Mantis religiosa : quel est cet insecte ?

Mante religieuse - Mantis religiosa : quel est cet insecte ?

Un insecte fascinant

Sommaire

Mis à jour le 23 Avril 2024  par Olivier 6 min.

La mante religieuse ou Mantis religiosa possède de nombreux de surnoms, comme Prie-Dieu ou Cheval du Diable. C’est un insecte aussi beau qu’étonnant qui se révèle avoir un très grand rôle dans la nature et dans nos jardins. La Mante religieuse n’est pas dangereuse pour l’Homme, mais est une redoutable prédatrice d’insectes, parfois ravageurs, grâce à ses pattes ravisseuses. Véritable ami du jardinier, la Mante religieuse a besoin de zones naturelles touffues (haies mixtes, bandes enherbées, prairies…) et laissées un peu sauvages pour qu’elle puisse y vivre et chasser à l’affût. Découvrons-en plus sur ce sympathique et fascinant insecte dans notre fiche conseil.

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Reconnaissable entre toutes… la mante religieuse

Difficulté

Comment reconnaître une Mante religieuse ?

La Mante religieuse ou Mantis religiosa ou encore Cheval du Diable ou Prie-Dieu est un insecte diurne qui fait partie de la famille des Mantidaes et de l’ordre des Mantoptères (Mantodea). Autrefois décrite et nommée par Linné en 1758 sous le nom de Gryllus religiosus, la Mante religieuse est la seule espèce du genre Mantis (selon la dernière classification).

Mantis religiosa peut être de couleur verte, marron ou beige (ou très rarement jaune), ce qui lui permet de se fondre dans la végétation et de rester à l’affût bien camouflé. Selon des recherches récentes, l’adulte est d’ailleurs capable de changer de couleur de manière incomplète du brun vers le vert en automne pour s’adapter à son environnement. L’insecte mesure entre 6 et 8 cm, le mâle étant plus petit que la femelle de 2 cm et bien plus fin. Les deux sexes sont, théoriquement, capable de voler par petits bonds. Cependant, la femelle est plus lourde à l’approche de la ponte, ce qui l’oblige à ce moment-là à ne se déplacer qu’à l’aide de ses pattes postérieures.  Le mâle arbore aussi de plus longues antennes et 8 sternums (plaques de chitine de l’abdomen) contre 6 pour la femelle.

Les pattes avant (antérieures) sont couvertes de piquants et sont capables de se replier et se détendre à une vitesse folle : on les nomme « pattes ravisseuses« . Les pattes antérieures des mantes permettent de grimper sur la végétation, mais aussi (et surtout !) d’attraper les proies : des insectes, parfois plus gros qu’elle, et parfois des araignées. Des sortes de petites tâches ou ocelles sur la face intérieure des pattes ravisseuses rappellent un peu des yeux, voilà pourquoi la mante les présente devant elle en présence d’un prédateur. Dans le même ordre d’idée, les mantes peuvent ouvrir leurs ailes (munies d’ocelles, des dessins rappelant des yeux) en éventail pour paraître plus impressionnantes.

Excellente prédatrice (comme nous le verrons plus loin), la Mante est dotée d’une formidable vue grâce à ses deux gros yeux à facettes qui lui permettent de voir en relief jusqu’à 20 m (c’est le seul insecte à pouvoir voir en 3D), ses 3 yeux simples ou ocelles et sa faculté à pivoter sa tête triangulaire de 180° sans mouvement du corps. De plus, ses antennes présentent des sensilles, des organes sensoriels permettant encore une meilleure analyse de son environnement, notamment dans le cas des vibrations de l’air occasionnées par un insecte de passage.

Remarque : les mantes ne sont pas venimeuses et ne se révèlent pas dangereuses pour l’Homme. Cependant, si on les manipule sans ménagement, ces petits insectes peuvent nous mordre (ndlr : nous n’avons pas vérifié personnellement la douleur de cette morsure, n’hésitez pas à nous faire part de votre expérience en la matière en commentaire).

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Une sacrée paire de pattes !

Quel est le cycle de vie d'une Mante religieuse ?

Nota bene : les dates du cycle de vie ne sont valables que pour les mantes religieuses vivant en Europe. Certaines différences peuvent être observées en Amérique du Nord ou en Asie.

  • Août à octobre, l’accouplement : approcher la femelle mante lorsqu’on est un petit mâle n’est pas chose aisée. Il y perd parfois la tête. Littéralement. En effet, ce dernier peut être dévoré avant l’accouplement et… pendant. Lorsque ce dernier cas de figure arrive, le mâle, même à moitié dévoré, va continuer à féconder la femelle. On a longtemps cru que la consommation de son amant était un apport protéique supplémentaire pour la femelle. Or, on sait maintenant que la femelle a de toute façon assez de protéines nécessaires pour pondre ses œufs. La femelle dévore le mâle uniquement si elle a faim durant l’accouplement. Ce phénomène n’arrive donc pas à chaque accouplement dans la nature (c’est même relativement rare), cependant il est quasiment systématique en vivarium. Une mante religieuse vit moins d’un an, ce n’est donc pas étonnant que le mâle prenne tous les risques pour pouvoir perpétrer l’espèce quoi qu’il lui en coûte. Les entomologistes pensent aussi que le fait de « distraire » la femelle en offrant sa tête (et le reste !) en pâture permet une plus longue, donc probablement une meilleure fécondation ; 
  • De septembre à novembre, la ponte : la mante va produire une sorte de mousse collante qui, une fois durcie par oxydation deviendra très solide. Avec cette mousse, elle va construire une sorte de structure solide. Cette étonnante structure est l’oothèque et servira à protéger les œufs de mante. La mante peut produire plusieurs oothèques et pondre ainsi entre 200 et 300 œufs. Les oothèques sont collées sur des supports divers : murs, pierres, tiges solides…
  • De mai à juin, l’émergence : une centaine de larves sort de l’oothèque. Elles vont muer une première fois et ressembler déjà à de minuscules mantes : c’est un développement hémimétabole (développement progressif via plusieurs mues, sans stade immobile entre la larve et l’adulte, les larves ressemblent à des adultes sans ailes). Elles vont ainsi muer successivement 6 fois au total pour arriver à l’âge adulte. Entre-temps, elles sont très vulnérables et un grand nombre d’entre elles seront dévorées par leurs prédateurs habituels (oiseaux, araignées, autres insectes comme les fourmis, lézards…).
  • Une mante religieuse vit en moyenne entre 6 et 9 mois. La mante ne passe pas l’hiver, car elle meurt avant celui-ci.
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Oothèque de la mante religieuse

Où peut-on rencontrer Mantis religiosa ?

La Mante religieuse est originaire du bassin méditerranéen. Avec le temps, elle est remontée plus au Nord jusqu’en Bretagne et en Normandie et même à travers toute l’Asie jusqu’au Japon. On peut aussi la rencontrer dans le Maghreb et au Cap de Bonne-espérance, en Australie, ainsi que sur le continent américain. L’espèce a été largement introduite aux États-Unis pour lutter contre des insectes ravageurs. Hélas, la Mante religieuse y est vite devenue une espèce invasive qui pose des problèmes au niveau de l’équilibre de la biodiversité sur le continent.

Au jardin et dans la nature, on la retrouvera dans les hautes herbes, les buissons, les champs en friches et les talus. Bref, dans des endroits un peu sauvage, assez touffu et fourni en végétation pour qu’elle puisse rester à l’affût sans être vue. Inutile de préciser que pour l’accueillir au jardin, il faut jardiner en respectant la nature, planter des haies mélangées et laisser quelques zones en friche par-ci par-là.

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La mante religieuse trouve abri et garde-manger dans la végétation

Quel est le rôle de cet insecte dans la nature et au jardin ?

Manger et être mangé ! Voilà son rôle.

En tant que prédatrice, la Mante religieuse réduit les populations d’insectes, parfois ravageurs des cultures ou prédateurs d’insectes utiles à la pollinisation par exemple. En tant que carnivore-insectivore, elle consomme surtout des mouches, des moustiques, des papillons de jour et de nuit (pour ces derniers, la mante les chasse à l’intérieur des maisons), criquets, sauterelles… La mante attrape l’insecte vivant et, grâce à des pièces buccales de type broyeur, s’attaque d’abord aux ganglions cervicaux puis tout le reste du corps en laissant les parties indigestes pour elle : pattes et certaines ailes. Son activité de prédateur lui a valu le surnom de « tigre de l’herbe ». L’activité prédatrice de la mante adulte est trop courte dans l’année pour réduire significativement les populations de ravageurs, cependant la larve consomme, elle, un grand nombre de proies plus petites comme les pucerons, les thrips ou des moucherons.

En tant que prédatée, la Mante religieuse se révèle être un mets de choix pour les oiseaux, les araignées et les reptiles comme les serpents et les lézards.

Si vous trouvez une mante religieuse dans votre intérieur, capturez-la délicatement à l’aide d’un verre et d’un bout de papier et relâchez-la dehors sur un arbuste. Merci pour elles !

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Mante religieuse mangeant une sauterelle

Commentaires

  • Véronique LELIEVRE, le 16 Juin 2023

    Merci Olivier pour cet article, et tous les autres, je suis fan?

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