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Graphiose de l’Orme : identification et traitement

Graphiose de l’Orme : identification et traitement

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Mis à jour le 11 Février 2020  par Eva 4 min.

La Graphiose de l’orme ou Maladie hollandaise est une maladie tristement célèbre qui a littéralement ravagé les populations  européennes d’ormes adultes en forêt comme le long des routes, dans les haies bocagères ou même sur les places des villages.

Elle fait son apparition aux Pays-Bas en 1917 et atteint l’Amérique du Nord vers 1940 avant de revenir en Europe de l’ouest dans les années 70. Les champignons responsables de la Graphiose Ophiostoma ulmi ou O. novoulmi (en Angleterre) bouchent les vaisseaux conducteurs de sève brute et provoquent le dépérissement rapide des Ormes. Ils sont transmis par des insectes coléoptères, les Scolytes, qui viennent effectuer leur ponte sous l’écorce,  en particulier lorsque l’arbre est soumis à un stress.

Difficulté

Quelles sont les espèces sensibles à la Graphiose ?

L’orme d’Angleterre (Ulmus procera) qui se reproduit végétativement (par rejets ou bouturage) a totalement disparu en Angleterre en l’espace de 10 ans. Cette espèce a été beaucoup plantée le long des routes en France par Sully (1559-1641) sous le règne d’Henri IV conscient de la nécessité de restaurer les forêts d’ormes abattues pour les besoins de l’artillerie, mais aussi pour retenir la terre le long des routes et pour bien d’autres usages (bois, fourrage…). Comme l’espèce possède le même matériel génétique, aucun spécimen n’a résisté au parasite même en France.

Les deux autres espèces européennes d’orme Ulmus glabra et minor n’ont pas totalement été décimées grâce au brassage génétique. Les repousses de certains sujets depuis la souche ont été épargnées mais jusqu’à quand ? Toujours est-il que des hybrides qui semblent se montrer résistants à la Graphiose ont vu le jour comme :

  • Ulmus LUTECE® ‘Nanguen’ (Issu de la fécondation croisée de 6 variétés françaises, une anglaise et une chinoise),
  • Ulmus RESISTA® ‘Sapporo Gold n°2’,
  • Ulmus VADA® ‘Wanoux’,

et que la petite espèce chinoise Ulmus parvifolia, souvent employée dans l’art du bonsaï, se montre aussi tolérante.

Comment reconnaître la Graphiose ?

  • On observe au printemps ou en été, le jaunissement brutal suivi du dessèchement de branches du sommet de l’arbre. Ces dépérissements progressent vers le bas jusqu’à ce que la totalité de l’arbre ait perdu ses feuilles et meurt en moins d’une année. Les feuilles restent attachées aux branches pendant un certain temps et chutent en juillet-août. Chez les sujets âgés, les extrémités des branches se recourbent en crosses appelées « houlette de berger ».
  • L’année suivante, seuls quelques bourgeons débourrent émettant des feuilles réduites, l’écorce éclate parfois et se détache en longues plaques.
  • En coupe transversale du tronc ou d’une branche morte, on peut voir des plages colorées limitées par les cernes avec parfois des petits points noirs au niveau des vaisseaux du bois.
  • Sous l’écorce décollée de troncs ou branches mortes, un dessin caractéristique est gravé dans le bois représentant une ligne verticale d’où partent des galeries plus ou moins sinueuses de part et d’autre de cette ligne centrale. Ce réseau est creusé par la femelle scolyte puis par les larves issues de sa ponte qui se nymphosent et ressortent par des trous de 2-3 mm visibles sur l’écorce.

Remarque : La plupart des scolytes que l’on trouve chez les fruitiers (Olivier,  Figuier, Amandier, Pommier…) ou les forêts de résineux (Pin, Epicéa, Mélèze…) ne transmettent pas forcément de maladie mais stoppent la circulation de la sève par le creusement des galeries dans le cambium (couche de cellules générant les nouveaux vaisseaux conducteurs de sève) et le bois, conduisant parfois à la mort de l’arbre.

Graphiose : symptomes, dégâts, traitement

Les facteurs favorisant la Graphiose

La Graphiose est transmise en Europe par deux espèces de scolytes qui sont de petits coléoptères noirs rayés de gris ou noirs, s’attaquant soit au tronc et grosses branches pour le Grand scolyte de l’Orme (Scolytus scolytus), soit aux jeunes rameaux pour le Petit scolyte de l’Orme (Scolytus multistriatus).

Il existe une autre espèce de scolyte, vectrice de la Graphiose en Amérique du Nord Hylurgopinus rufipes. Ces petits coléoptères de 2 à 7 mm de long s’attèlent le plus souvent à décomposer le bois mort en association avec des champignons microscopiques. Il suffit que l’arbre souffre de sécheresse pour qu’il émette des substances appelées phytohormones, qui attirent l’insecte tout comme l’odeur de bois fraîchement coupé ou de bois morts. Ce sont donc généralement des arbres affaiblis par des sécheresses répétées qui attirent les scolytes.

Lutte et traitement contre la Graphiose

Les traitements insecticides ou fongicides sont inefficaces une fois que le scolyte est bien abrité sous l’écorce et a infecté le bois tendre. L’arrêt de la circulation de la sève ayant engendré la mort des branches peut cependant être suivi par l’apparition de rejets depuis la souche qui permettent de prolonger la vie de l’orme, au moins jusqu’à ce que le tronc atteigne 20 cm de diamètre.

Pour lutter contre la graphiose :

  • Coupez les branches mortes ou faibles des ormes qui attirent en priorité le scolyte.
  • Éliminez bien entendu  les rameaux qui se dessèchent brutalement et brûlez-les rapidement de manière à tuer les éventuelles larves.
  • Veillez à bien arroser l’arbre en cas de sécheresse prolongée et à lui apporter du compost à l’aplomb de la limite de la couronne où se situent les racines absorbantes, de façon à lui donner de la vigueur.
  • L’installation de pièges à phéromones pour détourner les scolytes adultes et les empêcher de pondre peut être efficace. Il en existe pour détourner à la fois les Xylébores et les Scolytes destinés notamment à protéger les fruitiers.

Le saviez-vous ?

Il s’avère que les populations d’ormes ont déjà connu un déclin significatif dans le nord-ouest de l’Europe il y a près de 6000 ans d’après ce qu’indiquent des études sur les pollens. Ce phénomène est sans doute provoqué par une maladie comparable à la Graphiose. Aussi certains botanistes pensent que la plantation limitée à des clones résistants d’ormes pourrait avoir de plus graves conséquences sur la préservation de l’orme que la conservation de nombreux spécimens plus ou moins tolérants à la maladie.

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