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Comment avoir des récoltes abondantes au potager malgré un sol humide ?

Comment avoir des récoltes abondantes au potager malgré un sol humide ?

Les secrets pour un potager réussi même en sol humide

Sommaire

Rédigé le 7 Février 2024  par Olivier 7 min.

Un sol humide présente des défis et des opportunités uniques pour le jardinage. Sa tendance à retenir l’eau peut être problématique, créant un environnement propice aux maladies cryptogamiques et pouvant s’avérer asphyxiant pour les plantes qui ne tolèrent pas un enracinement constant dans un milieu humide. De plus, ce type de sol a tendance à se réchauffer plus lentement au printemps, retardant ainsi le début de la saison de croissance.

Cependant, avec les bonnes techniques et une sélection judicieuse de plantes, il est tout à fait possible de cultiver un potager florissant sur un terrain humide. Dans cette fiche conseil, nous allons explorer des astuces et conseils pratiques pour transformer un sol humide en un atout pour votre jardin, vous permettant de réussir votre potager malgré les défis initiaux.

Difficulté

Comment savoir si son sol est humide ?

Si la question ne se pose pas vraiment aux abords d’un lac, d’un étang ou d’un ruisseau, ce sera parfois plus compliqué de le deviner. Il faudra alors user de son sens de l’observation ou effectuer quelques tests simples.

Observer la topographie

Le relief du terrain peut contribuer à retenir l’eau de pluie. En effet, si le terrain est en pente, elle aura tendance à ruisseler vers le bas de celle-ci, mais si le terrain est une cuvette, se trouve au pied d’une pente ou au fond d’une vallée, alors l’eau aura tendance à s’accumuler ici.

Quant à un jardin relativement plat, il se peut qu’une nappe phréatique ou que des sources souterraines évoluent juste en dessous. On peut parfois l’observer après de fortes précipitations ou bien plusieurs jours de pluie consécutifs : les plaines se couvrent d’eau et les sous-sols non étanches sont inondés. Pour valider ou écarter totalement cette piste, les services d’un sourcier seront nécessaires. On peut également trouver des informations dans le nom du lieu où l’on se trouve. Par exemple, les villes et villages suivants : Lille (une ville autrefois entourée de marécage formant une île), Allennes-les-Marais, Les Hautes-Rivières, Beaulieu-les-fontaines, etc.

Reconnaitre les plantes qui évoluent sur ce type de terrain

Outre la topographie, on peut aussi observer la végétation qui s’y développe naturellement pour en deviner la nature du sol. En effet, une concentration de plantes hygrophytes, c’est-à-dire qui vivent dans un sol constamment humide et parfois même inondé, se révèlera un bon indicateur. Parmi celles-ci, on retrouvera notamment : le Cirse des marais, le cresson de fontaine, le cresson des prés, le Gaillet des marais, la salicaire, des variétés de jonc (épars, aggloméré), l’Iris faux-acore, la Renoncule rampante et la Renoncule flamette, le Lycope d’Europe, la Lysimaque commune, l’Épilobe hirsute et l’Épilobe à petites fleurs, mais aussi l’Aulne glutineux et le Saule cendré.

jardiner en sol humide

Lysimaque commune, aulne glutineux et renoncule rampante

La particularité des sols argileux

Il existe différents types de sol, certains sont particulièrement drainants (forte concentration en sable) et d’autres vont à l’inverse retenir l’eau. C’est le cas des sols argileux qui gonflent en présence d’eau et se rétractent lorsque celle-ci est absente. Ce phénomène est tel qu’en période de sécheresse le terrain forme de petites crevasses alors qu’en hiver le sol est boueux, la terre est très collante.

Une méthode rapide permet de connaitre la composition de son sol : le test du bocal. Pour effectuer celui-ci, vous aurez besoin d’un bocal d’un litre rempli au 2/3 d’eau. Il faudra ensuite prélever un échantillon de la terre que l’on veut analyser et remplir le bocal avec celle-ci. Secouer vivement et laisser reposer quelques heures. Le sable étant l’élément le plus lourd, il se déposera en premier au fond, suivi par le limon et enfin l’argile. Ainsi, plus la proportion de sable sera grande et plus le sol sera qualifié de sableux, plus il y aura d’argile et plus, il sera qualifié d’argileux, etc.
Là encore, l’observation de la végétation pourra indiquer un sol argileux : des plantes facilement identifiables comme le pissenlit, le chardon des champs et le plantain y prolifèrent.
Enfin, une dernière méthode simple permet de vérifier s’il s’agit d’un sol argileux : le test de l’anneau. Celui-ci consiste à humidifier une poignée de terre, de la rouler entre ses mains et de former un anneau. Si cela ne représente aucune difficulté, alors aucun doute, il s’agit d’une terre argileuse.

Creuser un trou

La météo s’annonce pluvieuse ? C’est parfait, c’est le temps idéal pour effectuer un dernier petit test ! Pour celui-ci, il faudra se munir d’une bêche et creuser un trou suffisamment profond et large (au moins 50 cm). Après une forte averse, observer le temps que l’eau met à s’écouler ; plus celle-ci mettra de temps à s’écouler, moins le sol sera drainant. Voici quelques repères : moins d’une heure le sol est trop drainant, au-delà de quatre jours, c’est l’inverse ; l’idéal se trouve donc entre les deux soit un à deux jours.

En quoi cela peut-il être un problème pour le potager ?

Ces sols sont, pour la plupart, soit argileux (ils retiennent les nutriments), soit humifères (composés en grande partie d’humus). C’est un bon point pour l’installation du potager, car ce sont des terrains riches et fertiles, mais l’abondance d’eau apporte aussi son lot d’inconvénients.

Les maladies cryptogamiques

Les maladies cryptogamiques (ou fongiques) sont l’œuvre de champignons ou d’autres organismes parasitaires. Les champignons ont pour la plupart besoin d’humidité pour se développer. C’est vrai pour ceux que l’on consomme (cèpes, truffes, girolles, etc.), les mycorhiziens (ils vivent dans le sol en symbiose avec les plantes) mais aussi les cryptogames.

Près de 90% des maladies qui touchent les plantes sont causées par ces champignons. L’infection se fait en trois étapes : les spores sont déposées dans le potager par le vent ou la pluie ; le champignon se développe et atteint la plante (les symptômes ne sont pas encore visibles) ; et enfin, apparition des premiers signes de la maladie.

Il faudra malheureusement couper les parties infectées pour stopper la propagation et peut-être réussir à sauver la plante. Attention, il ne faut pas composter les plantes infectées, les spores résistent à la chaleur et lors de l’utilisation du compost, on va réintroduire le champignon dans le sol. Il faut agir vite à l’apparition des premiers symptômes, car cela signifie que le champignon prépare ses spores, le risque de contamination du reste du jardin est très élevé.

Parmi les maladies cryptogamiques les plus connues, on retrouve le mildiou, la pourriture grise, la rouille et la fonte des semis. Elles entrainent souvent le pourrissement des racines ou de la plante, cause des retards de croissance, atrophient les fruits et légumes ou empêchent la fructification. Limiter l’humidité constante et la rotation des cultures permettent d’éviter l’apparition de ces maladies.

potager terre trop humide

Des maladies comme le mildiou prospèrent en climat et en terre humide

Une terre froide

Le printemps semble être le meilleur moment pour lancer le potager, mais attention, même si la nature se réveille, il ne faut pas se précipiter. Le mois de mars est souvent synonyme de précipitations abondantes (les fameuses giboulées) et des gelées tardives arrivent encore en mai (les célèbres Saints de Glace). À noter que la terre ne gèle pas, mais bien l’eau qui s’y trouve ; un terrain humide est donc sujet au gel. Au début du printemps, les jours sont encore courts et l’ensoleillement ne suffit pas à réchauffer les sols humides.

De nombreuses variétés de légumes, notamment les légumes fruits (tomates, courgettes, cornichons, poivrons, aubergines, etc.) ont besoin de chaleur pour se développer. Le risque d’une terre froide est donc que la germination ne se fasse pas, trop lentement ou en retard. Les plants seront de mauvaise qualité, la récolte sera incertaine, voire nulle. Pour limiter cela, il est courant de préparer les semis sous serre, en couche chaude et de repiquer des plants un peu plus robustes à la bonne période.

Petite astuce : On peut savoir si la terre est suffisamment réchauffée grâce à deux éléments que l’on observera en grattant superficiellement le sol : la terre ne colle pas à l’outil et les graines des adventices ont commencé à germer.

commencer jardinage terre humide

Le printemps est là, oui, mais il faut attendre un peu plus longtemps en terre humide, qu’elle se réchauffe

Un sol asphyxiant

On sait que les racines des plantes servent à puiser l’eau du sol, mais pas seulement. En effet, elles lui servent aussi à capter les nutriments et minéraux essentiels à sa croissance. Elles « respirent » aussi grâce à l’air présent dans les porosités du sol.

Par conséquent, une terre compacte ou gorgée d’eau sera dite asphyxiante, car peu aérée. La plante sera alors affaiblie par ce manque d’oxygène, en proie aux maladies et ravageurs, la photosynthèse ne se fera pas correctement, les racines n’iront pas explorer profondément et bien sûr la récolte sera faible et de mauvaise qualité.

On parle d’anoxie quand l’asphyxie est totale et d’hypoxie quand celle-ci est partielle. Les symptômes sont les suivants : brunissement et pourriture des racines et/ou de la partie basse de la tige, jaunissement et nécrose des folioles ou des feuilles basses de la plante, croissance ralentie.

Les racines ont besoin d’une teneur en oxygène de 10%. On peut aérer le sol de différentes manières :

  • Le retourner à l’aide d’une bêche ou d’un motoculteur, cela décompactera le sol et créera de petites cavités ;
  • Favoriser le développement des micro-organismes présents dans le sol, ils créeront de nombreuses galeries, ce qui améliorera le drainage du terrain.

Quelles sont les solutions ?

Heureusement, avoir un sol humide n’est pas une fatalité. Il existe des méthodes plus ou moins simples, plus ou moins adaptées à la nature du jardin, pour contourner ou résoudre ce problème.

Mettre en place un réseau de drains

La méthode la plus durable de toutes mais aussi la plus lourde à mettre en place consiste à créer un réseau de drains. Pour cela, il faut creuser une tranchée dans le sens de la pente au milieu du futur potager de même largeur que les sillons vus au-dessus, elle sera en revanche plus profonde : prévoir au moins 70 cm. Ensuite, il faudra créer des tranchées perpendiculaires, tous les 4 mètres environ, légèrement inclinées vers la tranchée centrale. L’étape suivante consiste à installer un feutre épais puis une gaine spéciale drainage dans chaque tranchée. Le feutre empêchera que les gaines ne se bouchent. Il ne reste ensuite plus qu’à combler les tranchées avec une couche de graviers d’au moins 20 cm d’épaisseur puis de terre. Mais, cette fois encore, cette méthode n’est pas adaptée aux terrains argileux.

Creuser des sillons

Pour assécher un terrain trop humide, creuser des sillons à différents points stratégiques du jardin s’avère être une méthode efficace et relativement simple à mettre en place. En effet, il suffit de s’armer d’une bêche et de creuser des sillons dans le sens de la pente (si le terrain n’est pas plat). Ils devront être profonds d’environ 30-40 cm et 20 cm de large. Une fois que les sillons sont creusés, il suffit de les remplir de sable de rivière et le tour est joué. Le sable permettra à l’eau de s’écouler plus facilement. Attention toutefois, cette méthode est inutile dans un sol argileux, car l’argile va naturellement retenir l’eau.

Créer un sol vivant

Une autre idée consiste à amender le sol de façon à le rendre vivant, c’est-à-dire à favoriser la vie des (micro)organismes qui s’y trouvent. Parmi eux, on retrouve notamment des bactéries, des lombrics, des insectes et même des champignons. Leur but est de décomposer la matière organique, créant ainsi des nutriments essentiels à la croissance des plantes. La règle primordiale pour apporter de la vie dans son potager est d’avoir toujours une couverture du sol, soit par un paillage, soit en semant un engrais vert (plante choisie pour ses apports au sol, elle ne sera pas récoltée). On peut également laisser les racines en terre lors de la récolte, elles seront dégradées par les micro-organismes et les galeries qu’elles laisseront faciliteront l’écoulement de l’eau. Cette méthode est plus longue que la première, car il faut laisser à la nature un peu de temps pour faire son travail. Cette méthode s’associe très bien avec la précédente.

La culture hors sol

Plutôt que de résoudre le problème d’eau, la mise en place d’un potager surélevé va permettre de contourner le problème. On s’affranchit ainsi des contraintes du sol en créant le sol idéal à ses besoins. Nombreuses sont alors les options, on peut opter par exemple pour des carrés potagers, des bacs hauts pour faciliter le jardinage ou encore la butte de permaculture. Avant de se lancer et de faire son choix, il est important de définir ses besoins, car il va falloir choisir la matière à apporter pour élever le potager : un mélange de terre végétale, d’humus, de compost (et même de bois mort dans le cas d’une butte potagère) dans des proportions différentes selon la culture que l’on souhaite mettre en place. C’est le gros avantage de cette méthode, on connait parfaitement la composition du sol et il est prêt à accueillir le potager. Un sur-élevage de minimum 40 cm est recommandé pour éviter que les racines se retrouvent trop vite dans le sol initial ; cette proximité permettra les échanges nutritifs entre les deux couches et les plantes auront une réserve d’eau à portée de racine si nécessaire.

La culture de légumes adaptés

La méthode la plus rapide et la plus simple est de ne planter que des légumes adaptés au sol. Ainsi, dans un sol argileux, nous privilégierons la culture d’artichauts, aubergines, blettes (poirées), chicorées, des choux, épinards, haricots, pois, rhubarbe, tomates. Les légumes racines n’aiment pas les sols asphyxiants, mais peuvent tout de même s’adapter aux sols argileux. Enfin, la nature du sol a aussi une influence sur le goût.

Alors que dans un sol bien humifère, il faudra se tourner plutôt vers la culture d’aubergines, cornichons, courgettes et plus largement les courges, melons, piments et poivrons. Si cette solution est la plus facile, l’idée de se contenter de cultiver uniquement les plantes potagères adaptées n’est pas très satisfaisante.

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Surélever, cultiver des légumes adaptés, pailler et creuser des sillons : quelques-unes des astuces pour remédier au sol humide

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