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Le Nostoc commun ou Crachat de lune : qu'est-ce que c'est ?

Le Nostoc commun ou Crachat de lune : qu'est-ce que c'est ?

En tout cas, ce n'est pas une algue ou un champignon !

Sommaire

Rédigé le 24 Février 2022  par Olivier 6 min.

Mais, qu’est-ce donc que cette substance gélatineuse noirâtre, ce drôle de truc gluant vert foncé qui semble être tombé du ciel ? Est-ce un champignon étrange ? Une algue larguée par un oiseau marin ? Non, non, rien de tout ça  ! Vous découvrez à l’instant une colonie de nostoc, une cyanobactérie capable de réaliser la photosynthèse. Est-ce que le « crachat de lune » est dangereux ? Pourquoi est-il apparu soudainement ? Que faire pour remédier à cette « invasion » ? Découvrons cet organisme fascinant qu’est le nostoc !

Difficulté

Nostoc : un peu de biologie

Le nostoc commun (Nostoc commune) ressemble un peu à un champignon et un peu à une algue. Pourtant, ce n’est ni l’un ni l’autre : le nostoc est une cyanobactérie. En réalité, on devrait dire les nostocs, car la famille des Nostocacées rassemble plus d’une centaine d’espèces et on en découvre de nouvelles chaque année.

Pour faire simple, les cyanobactéries (appelées à tort jadis « algues bleues« ) sont des organismes unicellulaires ou formant des colonies réalisant la photosynthèse. Ce ne sont ni des champignons, ni des algues, ni du lichen, ni encore moins des plantes, mais bien des procaryotes : c’est-à-dire des organismes unicellulaires primitifs ne présentant pas de véritable noyau cellulaire et ne pratiquant pas la reproduction sexuée.

nostoc commun, crachat de lune

Nostoc commun (© Eric Burton)

Reproduction du nostoc

La reproduction du nostoc est sous forme asexuée : division des trichomes (sorte de poils), morcellement de la colonie (via les hormogonies) ou via les akinètes, des cellules dormantes à la paroi épaisse qui résistent au froid, à la chaleur, à la dessiccation et aux UV. Les akinètes sont capables de rester en dormance durant des années.

Écologie du nostoc

Le nostoc réalise la photosynthèse, ce qui lui apporte le carbone nécessaire à sa survie. Il est aussi capable de capter l’azote atmosphérique et de le transformer en azote assimilable : nitrates et ammonium.

Les nostocs sont des organismes pionniers qui se développent au soleil sur des sols pauvres et relativement alcalins : roches, allées pavées, graviers, voire du bitume ou une terre très peu végétalisée. Le nostoc permet ainsi de limiter le phénomène d’érosion de certains sols par l’eau et le vent. De plus, le nostoc fixe l’azote durant sa croissance et permet d’enrichir le sol en se dégradant. Le nostoc a donc un rôle primordial dans la colonisation d’un milieu par d’autres espèces végétales. De plus, certains nostocs vivent en symbiose avec d’autres organismes (champignons, fougères, bryophytes…).

Les nostocs sont des organismes fascinants capables de se développer sur des milieux extrêmement pauvres et alcalins. De plus, ils  résistent à la chaleur ou au froid extrême, à la dessiccation complète, aux UV et même à la radioactivité.

On appelle couramment le nostoc : crachat de lune ou crachat du diable (ou encore plus rarement « merde de coucou »). Mais, les anglophones lui préfèrent le nom, plus poétique, de « Star Jelly », gelée d’étoile. En vérité, le nostoc ne tombe pas du ciel, mais persiste sous forme déshydratée et invisible à l’œil nu une bonne partie du temps : des mois, parfois des années. Puis surgit une forte pluie ou une période très humide, le crachat de lune reprend dans ce cas du volume en se développant à vitesse folle. Le nostoc prend alors la silhouette qu’on lui connait bien : une masse gélatineuse vert foncé à noirâtre.

Nostoc au jardin : danger ou pas ? Faut-il s’en débarrasser ?

Le nostoc commun n’est pas dangereux ni pour nous, ni pour les animaux, ni pour les plantes alentours. Il a d’ailleurs un rôle important de fertilisation et de protection du sol.

Les seuls soucis rencontrés après l’apparition du nostoc au jardin sont principalement d’ordre esthétique. Ajoutons à cela que le nostoc se révèle glissant lorsqu’il apparaît sur les allées, les pavements…

On a tort de croire que le nostoc va détruire le gazon ou d’autres plantes parmi lesquelles il surgit. En réalité, s’il apparaît quelque part, c’est qu’il y a un problème au niveau du sol : trop compact, mal drainé et/ou trop pauvre. Il faudra donc corriger cela avant d’incriminer ce pauvre crachat de lune qui ne fait finalement que son travail.

Si vous souhaitez néanmoins l’éliminer :

  • La seule réelle solution : Agir au niveau du sol. En apportant de la matière organique et  en améliorant le drainage. Il faut faire en sorte que le sol s’améliore au niveau de sa texture et sa fertilité pour que le nostoc n’ait plus de raison de rester. En effet, la seule chose qui fait « reculer » le nostoc est la concurrence avec les plantes. Si les plantes poussent bien, le nostoc ne sait plus s’implanter ;
  • À ne surtout pas faire !! : Évitez les désherbants, car ce n’est pas une plante, évitez les fongicides, car ce n’est pas un champignon et évitez les algicides, car ce n’est pas une algue. Évitez aussi l’eau de javel, qui fonctionne localement sur le nostoc certes, mais détruit tout le reste par la même occasion ! ;
  • Un apport de cendre peut agir sur une courte durée en asséchant la colonie de nostoc qui, par conséquent, semblera disparaitre (il n’en est rien !). Cependant, dès que l’humidité sera suffisante pour les nostocs, ceux-ci reviendront ;
  • Seul un désherbeur thermique ou un nettoyeur haute pression seront efficaces, mais uniquement sur une allée ou une terrasse.

Nota bene : certains nostocs sont consommés par l’Homme en Asie et en Amérique du Sud. Bien que riches en éléments nutritifs, la plupart des nostocs contiennent pourtant des toxines et présentent un risque si consommé régulièrement. Évitez donc de grignoter les substances gluantes qui trainent au sol…

nostoc commun, crachat de lune

Nostoc commun (© Lukas Large)

Pourquoi ne pas utiliser le nostoc de son jardin ?

Le nostoc est un engrais vert riche en azote. Vous pouvez le récolter et en déposer sur la terre nue ou l’enfouir légèrement dans le sol. En se dégradant, le nostoc va apporter de l’azote, un peu de carbone et quelques acides aminés au substrat.

Le nostoc est aussi un excellent bio-indicateur de sol mal drainé et pauvre. Sa présence est donc utile pour alerter le jardinier que son sol présente un ou des problèmes.

Nota bene : La récolte intensive du nostoc en Chine est l’une des causes d’augmentation de l’érosion et de la dégradation de certains sols. Cependant, on le laisse pousser dans les rizières : le nostoc peut ainsi fertiliser l’eau des cultures de riz.

Commentaires

  • Armelle Michel, le 28 Décembre 2022

    Bonjour votre site est vraiment génial, on passe d'un article à un autre par curiosité et envie d'en apprendre encore plus. Simple mais pas trop pour ce qui on déjà quelques notions. Bravo à vous bonne continuation et bonne fêtes de fin d'année à vous

nostoc