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Le carabe : cet ami méconnu du jardinier

Le carabe : cet ami méconnu du jardinier

un insecte très utile

Sommaire

Mis à jour le 10 Avril 2023  par Olivier 4 min.

Le carabe est un sympathique coléoptère pour le jardinier, beaucoup moins pour ces proies. En effet, c’est un insecte auxiliaire fort utile pour réguler les populations de limaces, d’escargots, de chenilles et tout un panel d’autres ravageurs ou nuisibles au jardin. Véritable ami du jardinier dans la lutte écologique au potager comme au jardin d’ornement, les carabes, dont le Carabe doré, ne demandent pas grand-chose pour s’installer chez vous. Il lui suffit d’un jardin le plus naturel possible. Alors, prêt à lui faire une petite place chez vous ?

Difficulté

Carabe : qui es-tu ?

Les carabes, car il en existe de nombreuses espèces, sont des insectes appartenant à l’ordre des coléoptères et à la famille des carabidées. Cette famille comporte près de 40 000 espèces réparties en plus de 1 800 genres. Chez nous, en France et en Belgique, on ne peut en rencontrer qu’une quarantaine d’espèces. Mais dans nos jardins, le plus répandu est le Carabe doré (Carabus auratus).

Les adultes sont reconnaissables :

  • à leur grande taille (15-40 mm)
  • à leur corps assez allongé porté par de longues pattes fines et agiles
  • à leurs antennes longues en forme de chapelet
  • à leurs mandibules longues et acérées
  • à leurs élytres durs et striés

Les carabes sont généralement de teintes sombres, mais certaines espèces, dont le carabe doré, se distinguent par un très bel éclat métallique. La plupart des espèces de carabes sont aptères (sans ailes) ou possèdent des ailes rudimentaires : les carabes ne volent donc pas, mais courent sur le sol. 

Les larves des carabes sont noires et possèdent trois paires de pattes, un appareil buccal broyeur, un corps aplati dorso-ventralement et une grosse tête. Elles sont agiles et prédatrices.

En France, la population totale de carabes aurait chuté de 85% depuis 1990.

carabe

Carabe doré transportant un lombric (Soebe – Wikipédia) – Carabe en train de s’abreuver

La biologie des carabes

Les œufs sont pondus dans le sol humide soit au printemps, soit en automne en fonction de l’espèce. Les larves qui en sortent sont essentiellement carnivores. Les larves de carabe mordent leurs petites proies et leur injectent des enzymes. Ces enzymes commencent à pré-digérer la proie (un peu comme les araignées) pour que la larve puisse la consommer plus facilement. La larve du carabe passe par différents stades larvaires avant le stade adulte : la métamorphose est complète (holométabole). La larve se transforme en nymphe (nymphose) puis sort de la terre ou d’une cavité naturelle (chez certaines espèces). La plupart du temps, il ne se passe qu’une année entre l’œuf et le stade adulte (imago) mais pour certaines espèces en climat plus rude, cette durée peut s’étendre jusqu’à quatre années.

Les adultes sont souvent omnivores et plus rarement phytophages. Ils ne sortent, pour la plupart, qu’à la tombée de la nuit pour chasser et passent leur journée à l’abri dans un endroit frais et humide. Les carabes chassent leurs proies au sol ou dans la végétation et peuvent pousser des pointes jusqu’à 8 km/h. Ce qui les place parmi les animaux les plus rapides de la terre par rapport à leur taille.

Les carabes peuvent vivre jusqu’à 3 ans. Les populations de carabes mettent d’ailleurs entre 2 et 5 ans pour bien se développer. Ils hivernent dans les tas de bois ou de feuilles, ou au sein d’une vieille souche.

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A gauche, la larve d’un carabe (© Vahe Martirosyan) ; à droite planche botanique de 1876 représentant quelques-unes des nombreuses espèces de carabes

Le carabe est l'ami du jardinier

Le carabe est un maillon essentiel de la chaîne alimentaire en étant lui-même prédateur et… prédaté. Le carabe se révèle être une proie de choix pour les chouettes, des crapauds et des hérissons.

Là où le carabe, adulte et larve, se révèle être un excellent auxiliaire pour le jardinier réside dans le fait que c’est un prédateur efficace contre les limaces et les escargots. Mais il consomme aussi les larves de carpocapses (vers de la pomme), des chenilles, les pucerons, les larves de taupin, les chrysomèles, les doryphores, les nématodes… mais aussi, et là, c’est moins bien, les vers de terre et les araignées. Néanmoins, c’est l’un des insectes auxiliaires parmi les plus efficaces dans la lutte biologique contre les divers ravageurs ou nuisibles de nos jardins.

Certains carabes consomment aussi des graines d’adventices selon une étude de l’INRA de 2011. Ce qui permet de réguler la présence de « mauvaises herbes » au jardin ou dans les cultures.

Selon certains auteurs, la présence de carabe est aussi un bon indicateur de biodiversité d’un milieu dans la nature et au jardin.

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Carabe doré dévorant une limace (© gbohne)

Comment attirer le carabe dans son jardin ?

  • Réduire au maximum le labour ou le travail du sol pour éviter de détruire les œufs des carabes qui se trouvent dans le sol ;
  • Garder un couvert végétal permanent sur le sol au jardin d’ornement comme au potager. En d’autres termes, évitons la terre à nue ! Plusieurs solutions sont possibles : couvre-sol, engrais vert, plantations serrées… et bien sûr paillage. 
  • Laisser pousser les plantes sauvages indigènes : au pied des arbres et des haies, en gardant certaines zones non tondues… À noter, que la présence de phacélie semble favoriser les carabes. Évitons aussi les trop grandes surfaces tondues, car c’est compliqué pour le carabe de circuler sans se faire attraper par l’un de ses prédateurs ;
  • Garder des vieilles souches, des tas de bois, des tas de feuilles mortes ou des tas de pierres : cela permet aux carabes de se protéger la journée ou même d’hiverner ;
  • Oubliez les pièges à limaces, de type pièges à bière, dans lesquels les limaces tombent dans le liquide à la surface du sol. Les carabes, attirés plus par les limaces en souffrance que par la bière, y tombent et s’y noient eux-aussi. (Gardez plutôt la bière pour votre propre consommation !).

Et évidement bannir totalement tous les pesticides, herbicides, insecticides et autres produits en « cides » chimiques ou soi-disant naturels !

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