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Risque d'incendie : 10 plantes inflammables à éviter au jardin

Risque d'incendie : 10 plantes inflammables à éviter au jardin

Des végétaux qui brûlent vite et intensément, à éviter dans les zones à risques

Sommaire

Mis à jour le 24 Juillet 2023  par Marion 7 min.

Avec le dérèglement climatique, les incendies se font plus fréquents partout dans le monde, favorisés par les vagues de chaleur, canicules et périodes de sécheresse. En France, l’été dernier nous a bien rappelé à quel point certaines de nos forêts pouvaient être fragiles. Le triste record de plus de 62 000 hectares brûlés avait déjà été atteint sur notre territoire avant même la fin de l’été.

En Gironde, les forêts de pins maritimes se sont enflammées comme de vraies allumettes, engendrant un incendie qui dura pendant plusieurs jours. Toutes les plantes sont inflammables, mais ces végétaux font partie des espèces les plus sensibles, brûlant rapidement et intensément.

Si vous vivez dans une région considérée comme à risques d’incendies (vérifiez les risques naturels liés à votre commune sur le site Géorisques), il peut donc être intéressant d’éviter ces essences qui peuvent favoriser les feux. Voici notre liste de 10 arbres ou arbustes considérés comme particulièrement inflammables.

Difficulté

Le cas des plantes pyrophytes ou pyrophiles

Les feux brulent et impactent fatalement la végétation, mais certaines plantes peuvent tout à fait survivre aux flammes, voire en tirer profit. On distingue ainsi les végétaux pyrophytes passifs, capables de résister au feu, et les végétaux pyrophytes actifs, qui favorisent le départ des feux.

Certaines plantes ont en effet besoin d’un incendie pour se multiplier ou se renouveler. Elles poussent d’ailleurs spontanément dans des zones sèches connaissant fréquemment des incendies d’origine naturelle, comme en région méditerranéenne. Elles disposent souvent de tissus coriaces, d’organes de réserves bien protégés ou de fruits qui ne libèrent leurs graines qu’en cas de fortes chaleurs. C’est par exemple le cas du ciste, dont la capacité germinative augmente avec la température. Seulement 10% de ses graines germent habituellement, contre 90% en cas d’incendie. Même constat chez le joli Callistemon ou rince-bouteille, dont les fruits peuvent rester longtemps sur l’arbre, dans l’attente patiente d’un incendie. Les flammes permettront en effet aux graines d’exploser et de se disperser dans la nature. Du côté du pin d’Alep, ce sont les cônes qui s’ouvrent lorsqu’ils sont soumis à la forte chaleur d’un feu, permettant de libérer et éparpiller les graines.

Le pin maritime

Nous en parlions en introduction : les pins maritimes (Pinus Pinaster) sont des arbres particulièrement inflammables, comme beaucoup de résineux. Ils font partie des principales essences composant les massifs landais dans le sud-ouest, particulièrement sensibles aux feux de forêt. Ce conifère est un bel arbre au tronc vertical, cultivé plutôt dans les grands jardins, en isolé ou en fond de massif. De croissance rapide, il peut atteindre près de 30 mètres en quelques dizaines d’années.

Ce sont leurs petites aiguilles et leur écorce produisant de la résine (servant à la fabrication d’essence de térébenthine), qui flambent facilement. Les aiguilles créent également une litière sèche au sol, qui met du temps à se dégrader et s’enflamme facilement.

Pinus pinaster

Le cyprès

Les cyprès (Cupressus) sont des conifères très appréciés dans les jardins pour leur sobriété et leur croissance rapide. Il en existe différentes espèces, variables par leur forme et leurs exigences de culture. Mais les plus connus sont les cyprès d’Italie ou de Provence, les cyprès de Lambert et les cyprès de Leyland. Ils sont généralement plantés en groupe, par exemple pour constituer une haie bien dense et opaque.

C’est leur feuillage persistant aromatique qui est particulièrement inflammable. Quand les feuilles meurent, elles ont aussi l’inconvénient de rester dans l’arbre, en s’accumulant au fil du temps. Cela forme une biomasse particulièrement favorable au feu et fait du cyprès l’un des végétaux redoutés par les pompiers.

cypres

Le feuillage du Cupressus arizonica

Le thuya

Les thuyas (Thuja) sont également des conifères au feuillage persistant, très adaptables et faciles à cultiver. Ils sont très populaires dans les jardins, en particulier pour la conception de longues haies brise-vue ou brise-vent.

Ici encore, c’est leur feuillage riche en essence aromatique qui est hautement inflammable.

thuja

L’eucalyptus

L’eucalyptus, aussi appelé gommier, est un bel arbuste ou arbre au feuillage persistant très esthétique. Il dégage un parfum aromatique et ses feuilles sont riches en huiles essentielles, prisées en phytothérapie.

Cette plante est connue pour émettre des vapeurs hautement inflammables, favorisant la progression des feux. Le feuillage met également beaucoup de temps à se décomposer, créant une litière sèche favorable à l’embrasement. Il s’agit d’une plante pyrophyte active, qui profite du feu pour éliminer la concurrence végétale autour de lui. Certaines espèces disposent d’ailleurs d’un lignotuber (renflement de réserve portant des bourgeons dormants), leur permettant de repartir rapidement après un incendie.

eucalyptus

Le mimosa d’hiver

Le mimosa d’hiver (Acacia dealbata) est ses adorables pompons jaunes fait partie des plantes emblématiques de la côté d’Azur. De croissance rapide, ils peuvent même se montrer envahissants.

Ces végétaux sont considérés comme des espèces inflammables, favorisant la propagation des incendies. En crépitant, le feuillage projette en effet de nombreuses étincelles en tout sens et brûle de façon très intense.

mimosa

Le bambou

Les bambous sont appréciés pour leur silhouette élancée et élégante, ainsi que pour leur style exotique. Ils sont capables de coloniser rapidement l’espace, grâce à leurs drageons, parfois particulièrement envahissants. Ils sont généralement utilisés pour créer de vrais écrans végétaux au jardin.

Le feuillage très fin s’enflamme facilement et se consume rapidement, surtout lors des périodes de sécheresse. Les hautes tiges sèches et leur densité naturelle vont également favoriser la propagation d’un incendie, tout comme leur feuillage mort restant en paillage sur le sol.

bambou

Le laurier sauce

Les lauriers sauces (Laurus nobilis), aussi appelés lauriers vrais ou lauriers nobles, font partie des plantes à forte sensibilité au feu. Ces arbustes faciles de culture, tolérants et multifonctions sont presque des incontournables dans les jardins. Ils sont cultivés en isolés, mais surtout en haies, facilement opacifiées et délimitées par leur feuillage persistant.

C’est la présence d’essences naturelles dans leur feuillage (terpènes, phénols) qui les rend particulièrement inflammables, surtout en période de sécheresse. S’ils sont touchés par un incendie, ils brûlent longtemps, avec une forte intensité, et dégagent même des gaz nocifs.

Les lauriers roses ou lauriers tins sont également sensibles, mais un arrosage régulier en cas de sécheresse permet de limiter les risques.

laurier sauce

Le fusain

Les fusains (Euonymus) regroupent des espèces qui peuvent être très différentes, variant selon leur silhouette, leur taille, leur coloris ou encore leurs fruits. Ils sont appréciés pour leurs qualités ornementales et leur facilité de culture.

Ici encore, c’est le feuillage qui brûle avec intensité et peut contribuer à propager un incendie vers une habitation ou une forêt.

fusain

Le romarin

Nous l’apprécions pour son feuillage aromatique, qui parfume nos plats ou nous permet de concocter des infusions aux nombreuses vertus. Les romarins (Rosmarinus officinalis) sont des plantes appréciant les conditions sèches, que l’on retrouve naturellement dans le bassin méditerranéen.

Leur feuillage gorgé d’huile essentielle est particulièrement inflammable.

romarin

Le genêt à balais

Le genêt à balai (Cytisus scoparius) nous enchante avec sa généreuse floraison colorée au printemps. Il a l’avantage de bien supporter les conditions de sécheresse, mais aussi d’être très rustique.

C’est sa haute teneur en huile qui le rend facilement inflammable et conducteur d’incendie.

genet

Cultiver et entretenir des végétaux à risques

Si vous disposez déjà de ces végétaux dans votre jardin ou que vous souhaitez tout de même en cultiver certains,  quelques précautions vous permettront de limiter les risques en cas d’incendie.

Misez sur la diversification

Les parcelles en monoculture, tout comme les haies mono-espèce, seront plus dangereuses qu’un mélange de résineux et feuillus de plusieurs variétés. Ces derniers sont en effet davantage chargés en humidité, ralentissant la progression des feux. Pour constituer une haie, préférez donc par exemple les modèles de haies fleuries ou champêtres.

Associez vos arbustes ou arbres réputés inflammables avec des végétaux moins sensibles. Pensez par exemple aux plantes grasses ou succulentes, dont les tissus gorgés de sucs brûlent difficilement, comme chez les cactus et agaves. Le figuier de barbarie est, pour sa part, considéré comme une plante coupe-feu.

D’autres végétaux disposent d’écorces épaisses, qui ralentissent la combustion. C’est le cas du chêne-liège ou du séquoia, dont certaines parties aériennes ou bourgeons dormants sont ainsi protégés, permettant une régénération rapide. Il s’agit de plantes pyrophytes passives, qui possèdent une résistance naturelle au feu et peuvent être utilisés comme retardataires de flammes. L’olivier fait également partie de ces végétaux qui bénéficieraient de qualités ignifuges.

plantes coupe-feu

Des plantes qui résistent davantage aux flammes : agave, figuier de barbarie, olivier et chêne-liège

Veillez à l’entretien de vos végétaux

Entretenez régulièrement vos végétaux à risques, en éliminant les branches mortes, particulièrement inflammables. Ramassez les feuilles tombées ou aiguilles sèches, qui peuvent rapidement former un tapis au sol favorisant la propagation des incendies. Le débroussaillage est d’ailleurs obligatoire en France dans certaines régions, justement pour diminuer l’intensité des incendies et limiter leur propagation.

Coupez régulièrement la végétation herbacée et élaguez vos arbres s’ils sont situés à proximité d’habitations. Retirez tous les branchages qui sont en contact avec un bâtiment et peuvent favoriser la propagation du feu.

Brisez les continuités et respectez certaines distances

La disposition de nos plantes ornementales peut créer de vrais chemins conduisant les flammes vers les habitations ou zones boisées. Maintenez une distance suffisante entre vos haies et les constructions considérées comme inflammables (clôtures en bois ou de brande, cabanons en bois, etc.).

Idéalement, évitez de cultiver des arbres à forte combustion dans un rayon de moins de 10 mètres des habitations.

Évitez aussi la présence de plantes grimpantes (considérées comme « combustible échelle ») à proximité de végétaux sensibles au feu. Leur hauteur favorise en effet la montée du feu vers les cimes.

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