fLes jardins partagés, on nous en parle souvent, mais savez-vous vraiment ce qu’ils sont ? Les jardins partagés et les jardins familiaux, quelles sont les différences ? Comment fonctionnent-ils ? Comment intégrer un jardin partagé ? Zoom sur ces jardins…

D’abord, mettons au clair les différentes typologies de jardins. Facilement, nous pouvons distinguer les jardins familiaux dont des parcelles individuelles sont mises à disposition par une association pour des jardiniers. Chaque jardinier possède sa propre parcelle. Il s’agit de ce que l’on appelait les jardins ouvriers apparus au cours du XIXe siècle. Ils permettaient aux ouvriers de cultiver leurs propres fruits et légumes même s’ils habitaient en ville. Ils constituaient des lieux de productions indispensables pour la classe ouvrière. Dans ces jardins familiaux, chaque jardinier choisit de venir jardiner sur sa parcelle lorsqu’il le souhaite.

On les distingue les jardins partagés également appelés jardins collectifs ou jardins communautaires. Le jardin partagé est défini comme un jardin créé ou animé collectivement, ayant pour objet de développer des liens sociaux de proximité par le biais d’activités sociales, culturelles et éducatives et étant accessible au public.

L’histoire des jardins partagés

On associe régulièrement la naissance des premiers jardins partagés à celle des community gardens créés par Liz Christy à New York dans les années 70. Elle a commencé par fonder la Green Guérilla pour transformer les parcelles délaissées de la ville en jardins sauvages grâce à des bombes à graines. Le tout premier community garden qu’elle a créé en 1973 à Manhattan est encore visible aujourd’hui et porte son nom, le Liz Christy Garden. Elle fut pionnière en matière de jardins collectifs. Ces community gardens ont non seulement pour objectif de produire des fruits et légumes, embellir la ville, mais sont surtout des lieux de rencontres pour les habitants des quartiers parfois défavorisés.

Jardin partagé ou "community garden" à San Francisco

« Le lien social qui se tisse dans la communauté, c’est le cœur du jardin partagé. »

Les jardins partagés sont des lieux où les échanges et les rencontres avec les autres jardiniers vont vous permettre de découvrir le jardinage et de temps en temps de repartir avec vos propres récoltes. Cependant, dans ces espaces partagés, le plus important ce n’est pas les fruits et légumes que vous ramenez, mais ce sont les personnes que vous rencontrez et avec lesquelles vous échangez. Vous pourrez même y rencontrer un voisin ou une voisine.

En effet, l’enjeu premier n’est pas de produire sa nourriture, mais d’y créer des liens sociaux à travers des activités et événements aussi divers que variés. Il peut s’agir d’une bourse aux plantes, d’une « soupe party », d’une projection de film, d’un pique-nique, d’un chantier participatif, d’un café-bricoleur… Les jardins partagés s’associent de plus en plus à la création de poulaillers urbains, de ruchers ou encore de plateforme collective de compostage. Les activités sont mises en place par l’association qui gère le lieu et elles sont ouvertes à tous, des petits aux plus grands. Les jardins partagés se distinguent nettement des jardins familiaux car les jardins sont gérés ou entretenus par tous les participants, des moments de rencontres sont organisés et le jardinage ne s’effectue pas chacun de son côté, mais tous ensemble. Parfois même, les jardins partagés deviennent des lieux incomparables de solidarité : entraides entre voisins, prêts d’outils, échanges de plantes ou échanges de compétences.

Une prairie sauvage dans un jardin partagé

Au-delà de l’importante création d’un tissu social, les jardins partagés sont un trait d’union entre l’homme et la terre. Ils permettent de retrouver ce lien à la terre que le citadin a largement perdu. Il réapprend des gestes simples comme planter des salades, arroser des tomates et récolter des haricots. Il y est commun d’aborder des techniques de jardinage, la permaculture, les différents types de paillages, les techniques de greffes, les bouturages, la taille des arbustes, le compostage et les semis. Le citadin y sème des graines de radis, les radis germent et les idées aussi. En effet, ces gestes sont l’occasion d’aborder des problématiques liées au développement durable comme manger local, manger bio sans traitement, composter de nos déchets de cuisine et réutiliser le compost au jardin. Le jardin partagé est une première étape pour entamer une réflexion sur notre mode de consommation et d’alimentation. De plus, il est indéniablement le siège d’activités pédagogiques sur la nature et l’environnement. Les enfants y redécouvrent le contact de la terre sur leurs doigts, observent la vie des vers de terre ou apprennent simplement à récolter des tomates quand elles sont bien rouges.

Les jardins partagés ont également un rôle à jouer dans notre cadre vie. Ils embellissent le milieu urbain, permettent de réguler des nuisances urbaines (îlots de chaleur urbain, bruits…) et favorisent la biodiversité grâce aux arbres, plantes et fleurs qui y sont plantés. D’ailleurs, certains jardins partagés ne cultivent pas de fruits et légumes, mais créent de nouveaux milieux naturels. Par exemple, il est possible de créer des mares et des zones humides propices à la flore et la faune comme les grenouilles et les insectes.

A savoir que lorsque vous intégrez un jardin partagé, cela n’est pas définitif. Vous pouvez le quitter, bien entendu et celui-ci peut parfois être temporaire. En effet, l’association qui gère le jardin est en place pour une durée définie avec le propriétaire. Les propriétaires sont généralement des communes, des institutions, des entreprises (Réseaux ferrés de France…) ou des bailleurs sociaux. Parfois, ils mettent à disposition une parcelle en attendant un lancement d’un autre projet, immobilier par exemple. Une fois que le temps s’est écoulé, le jardin peut disparaître au profit d’une autre construction. Cela peut paraître frustrant, mais c’est un bon moyen pour ne pas laisser des parcelles en friche se dégrader ou se faire occuper de manière anarchique. C’est un compromis entre les 2 parties : le propriétaire et l’association qui gère le jardin. Heureusement, certaines villes ou certains bailleurs dédient des parcelles aux jardins et cela de manière permanente.

Les fruitiers s'invitent en ville

Comment trouver un jardin partagé près de chez soi ?

Pour trouver le jardin partagé le plus proche de chez vous, rapprochez-vous des services de votre commune. Ils pourront vous renseigner. Pour certaines villes, il existe même des cartes en ligne indiquant la position des jardins partagés.

Comment intégrer un jardin partagé ?

Chaque jardin partagé est géré par une association ou un collectif. La première étape pour rejoindre le groupe consiste donc à se rapprocher d’eux pour obtenir les procédures d’admissions et prendre connaissance de la charte, qui pose les objectifs, les règles de fonctionnement du jardin. Elles sont propres à chaque association ou collectif.

Comment créer un jardin partagé ?

La première étape est de trouver une association locale qui vous guidera dans votre démarche. Elle peut vous conseiller sur un délaissé urbain, une friche ou un espace vert collectif à utiliser. Elle peut aussi vous indiquer les démarches à effectuer. Il est important de constituer un groupe de personnes motivées et puis vous renseigner auprès du propriétaire de la parcelle pour connaître les modalités de création d’un jardin partagé. En général, il est nécessaire de créer une association pour l’établir.

En plus des jardins partagés et des jardins familiaux, il existe également un troisième type de jardins : les jardins d’insertion. Ces derniers constituent des jardins de réinsertion sociale et professionnelle grâce aux activités de maraîchage ou d’entretien des espaces verts. Les jardins de Cocagne sont les plus connus dans ce domaine.

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