La popularité des jardins exotiques, et donc des bananiers, ne cesse de grandir depuis quelques années. Il faut dire qu’avec sa seule présence, cette herbacée géante confère une indéniable ambiance tropicale à l’espace. D’autant que le bananier profite d’une croissance rapide, qui lui permet de vite devenir l’un des ornements incontournables du jardin.

Si on trouve aujourd’hui des bananiers en jardinerie, il est également tout à fait possible de le multiplier soi-même. Le semis de graines est ainsi envisageable, mais cette méthode demande beaucoup de patience, et peut être aléatoire. De plus, certaines variétés de bananiers ne produisent pas de graines, et notamment les bananiers Cavendish. La manière la plus simple de multiplier un bananier reste donc le prélèvement de rejet. Cette méthode s’avère accessible même aux jardiniers débutants, et elle est également très rapide avec un résultat immédiat.

Voici comment multiplier le bananier en récupérant un rejet.

Comment reconnaître un rejet de bananier ?

Les bananiers sont des plantes herbacées rhizomateuses, ce qui signifie qu’elles produisent des rhizomes. Ces racines traçantes se multiplient à partir du pied mère du bananier, et forment à leur tour de nouvelles pousses, que l’on appelle des rejets. Le plus souvent, les premiers rejets d’un bananier font leur apparition une fois que celui-ci s’est suffisamment développé. Aussi, un bananier en pleine santé, qui profite de bonnes conditions de culture (engraissage, arrosage, etc.) produit immanquablement des rejets !

Pour multiplier un bananier, il faut d’abord être capable d’en repérer les rejets. Rassurez-vous, il n’y a rien de compliqué à cela, il vous suffit de regarder cette photo :

Jeune rejet de bananier

Jeune rejet de bananier © FRUIT – Wikimedia

Vous l’aurez compris, les rejets de la plante mère sont attachés à cette dernière par le biais de ses racines. Pour bouturer le bananier, il vous faut donc séparer la jeune pousse de la plante mère, c’est ce que l’on appelle la division des rhizomes.

Le petit mot de Solenne : si les rejets sont laissés en place, le bananier va peu à peu s’étoffer en une magnifique touffe. Une fois qu’il a fructifié, le pied mère meure et disparaît, et les nouvelles pousses prennent alors sa place, produisant à leur tour de nouveaux rejets.

Quand bouturer un bananier ?

Procédez à la récupération des rejets lorsque le bananier est en pleine période de croissance, c'est-à-dire, lorsque les températures sont suffisamment élevées pour assurer une bonne reprise.

Rejet de bananier prêt à être bouturé

Rejet de bananier prêt à être bouturé © Tony Buser - Flickr

De même, vous devez vous armer de patience afin de laisser le rejet grandir avant de le séparer du pseudo-tronc mère. Dans l’idéal, attendez qu’il ait atteint au moins 40 cm de hauteur, et qu’il ait produit 4 ou 5 belles feuilles. En effet, un rejet d’à peine 10 cm de haut aura bien du mal à prendre une fois séparé de la plante mère car il aura peu de racine. Lorsqu’elle a eu le temps de se développer, la jeune pousse est parvenue à cumuler suffisamment de réserves, et elle a déjà produit quelques racines qui l’aideront à redémarrer rapidement.

Comment séparer un rejet de bananier ?

Avant toute chose, il est utile d’insister sur l’hygiène qu’il est essentiel de respecter tout au long du bouturage du bananier. Veillez donc à nettoyer vos outils et vos pots avant de débuter l’opération, afin de ne pas transmettre de maladie à votre bananier.

Le matériel

La division des rejets

  1. Commencez par retirer une partie de la terre placée tout autour de la jeune pousse que vous souhaitez séparer de la plante mère. De cette façon, vous serez en mesure de vous assurer de la présence et de l’état de ses racines
  2. Si celles-ci sont saines, dégagez délicatement les racines du rejet à l’aide de la binette, jusqu’à ce qu’apparaisse le rhizome
  3. Afin de ne pas blesser les racines du rejet, creusez avec vos mains jusqu’à ce que vous repériez le point de jointure entre le rejet et le pied mère
  4. Munissez-vous alors d’un sécateur ou d’un couteau parfaitement aiguisé et désinfecté, et coupez net au plus près du pseudo-tronc principal
  5. Afin de limiter le phénomène d’évaporation, supprimez toutes les feuilles basales de votre rejet et gardez uniquement ses feuilles centrales
  6. Pour limiter les risques de maladies, saupoudrez l’entaille du rhizome avec de la poudre de cannelle ou de charbon de bois

Le conseil de Solenne : à cette étape de l’opération, il est parfois conseillé de laisser sécher le rejet avant de le remettre en terre. Mieux vaut toutefois éviter de laisser les racines à l'air libre et à la lumière trop longtemps ! Laissez-le donc sécher uniquement le temps de préparer le trou ou le pot de plantation.

Repiquer le rejet

Selon sa rusticité et votre région d’habitation, le nouveau plant de bananier pourra être cultivé en pleine terre ou en pot.

En pleine terre

  • Creusez le trou de plantation à emplacement bien ensoleillé
  • Enrichissez la terre avec une bonne pelletée de compost et de corne broyée
  • Installez le rejet verticalement dans le trou
  • Remblayez et tassez la terre autour du collet
  • Arrosez copieusement, sans toutefois détremper la terre
Boutures de bananier en pleine terre

Boutures de bananier en pleine terre © Tony Buser - Flickr

En pot

  • Munissez-vous d’un grand pot d’au moins 30 cm de diamètre et percé en son fond
  • Ménagez une couche épaisse de billes d'argile au fond du contenant
  • Remplissez le pot avec un mélange drainant composé de terre de jardin et de compost
  • Plantez-y le rejet de bananier et arrosez
  • Installez le pot à emplacement chaud et lumineux
  • Veillez à maintenir le substrat légèrement humide afin d’assurer une bonne reprise
Bouture de bananier en pot

Bouture de bananier en pot © mannewaar - Flickr