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Comment lutter contre la mouche méditerranéenne des fruits ?

Comment lutter contre la mouche méditerranéenne des fruits ?

Traitement et mesures prophylactiques contre Ceratitis Capitata

Sommaire

Créé le lundi 26 mai 2025  par Pascale 6 min.

Certaines mouches ont une prédilection ciblée sur les fruits. C’est ainsi le cas de la mouche de la cerise (Rhagoletis cerasi) ou de la mouche de l’olivier (Bactrocera oleae). Il en existe une autre qui peut causer de graves dégâts au verger dans le sud de la France. Il s’agit de la mouche méditerranéenne (Ceratitis capitata) qui a la capacité de s’attaquer à de nombreux fruits, des agrumes au pêcher, en passant par les pommiers, les abricotiers, les figuiers… Très voraces et particulièrement prolifiques, les larves de cette mouche peuvent ruiner une récolte en une seule saison.

Découvrez tout ce que vous devez savoir sur la mouche méditerranéenne des fruits pour mieux la combattre et éviter son invasion. 

Difficulté

Comment reconnaître la mouche méditerranéenne des fruits ?

Originaire d’Afrique tropicale, la mouche méditerranéenne (Ceratitis capitata) est un diptère de la famille des Tephritidés. C’est d’ailleurs la seule représentante de cette famille sur le continent européen. Aujourd’hui présente sur tout le pourtour méditerranéen et la Corse, elle y a trouvé les conditions climatiques idéales. Mais le changement climatique et le réchauffement des températures risque de la faire remonter doucement vers le nord.

Parfois appelée cératite, cette mouche adulte se reconnaît à sa tête jaunâtre, ponctuée d’yeux vert émeraude, à son corps jaune grisâtre et aux dessins jaune orangé sur ses ailes. Les larves sont d’un blanc qui tire vers le jaune, avec deux yeux noirs, un crochet buccal très visible, et les pupes marron rougeâtre. Les adultes mesurent entre 4 et 5 mm, les larves font 8 mm. mouche méditerranéenne des fruits traitement

Cet insecte ravageur cause d’importants dégâts sur les cultures fruitières du sud de la France, tant dans les vergers des professionnels que des amateurs.

Quel est le cycle de vie de Ceratitis capitata ?

Si les conditions climatiques lui conviennent, la mouche méditerranéenne se développe très rapidement. Au point de connaître 6 à 7 générations par an si les températures sont comprises entre 25 et 32 °C. Il faut dire qu’une larve peut achever son développement en deux semaines !

Mais tout commence au printemps, à partir du mois de mai, lorsque les jeunes adultes sortent de leur repos hivernal (la diapause) et s’accouplent. Dès lors, les femelles pondent leurs œufs sous l’épiderme des fruits qu’elles percent avec leur ovipositeur. Elle peut produire jusqu’à 600 œufs au cours de sa courte vie. Trois jours après la ponte, les larves naissent et commencent à se nourrir de la pulpe des fruits. Sachant que plusieurs femelles peuvent déposer les œufs dans le même fruit, l’invasion peut être sévère.

Une fois gavées, les larves se nymphosent (elles se transforment en chrysalides). Puis, elles se laissent tomber au sol où elles s’enfoncent de quelques centimètres. Et une nouvelle génération naît. C’est d’ailleurs dans cet état que la mouche méditerranéenne hiverne, si les températures sont supérieures à 2 °C. Si le thermomètre descend en dessous pendant au moins une semaine, elles meurent.

Comment savoir si les fruits sont touchés ?

Comme les larves se développent à l’intérieur du fruit, lorsqu’on s’en aperçoit, le mal est déjà fait. En effet, une tache apparaît autour d’un point de piqûre, puis grandit et s’étend assez rapidement. Pendant ce temps-là, les larves continuent leur travail de sape, la chair des fruits finit par se décomposer. La pourriture gagne le fruit entier qui tombe. 

Les fruits sont impropres à la consommation. Et, bien évidemment, ils ne peuvent pas être stockés pour conservation.

Cette mouche méditerranéenne est particulièrement crainte, car elle est polyphage. Elle s’attaque en effet à pratiquement tous les fruitiers, des agrumes aux pommiers, cognassiers et poiriers, en passant par les pêchers, les abricotiers, les pruniers, les cerisiers, les Actinidias (qui produisent les kiwis), les figuiers, les grenadiers, les oliviers, les néfliers, les plaqueminiers qui produisent des kakis, la vigne, voire les fraisiers…

mouche méditerranéenne des fruits lutte

La mouche méditerranéenne des fruits s’attaque presque à tous les fruits.

Comment lutter contre la mouche méditerranéenne ?

Aucun traitement curatif naturel n’est disponible pour éliminer les larves ou les adultes. En revanche, il est possible de contrer les invasions avec des méthodes de lutte biologique. L’essentiel étant d’agir au tout début du printemps pour empêcher les femelles de pondre :

  • Le piège chromatique englué jaune : les insectes volants, et plus particulièrement les mouches, sont attirés par le jaune. Ces pièges englués se montrent attractifs, les insectes s’y collent et ne peuvent plus s’échapper. Ces pièges permettent surtout de détecter la présence de la mouche méditerranéenne, mais, pour plus d’efficacité, il est conseillé de l’utiliser en lien avec les pièges à phéromones.

    mouche méditerranéenne des fruits lutte biologique

    Le piège englué jaune permet de détecter la présence de la mouche méditerranéenne des fruits.

  • Le piège à phéromones spécial mouches des fruits : il est constitué d’un piège en plastique jaune, une couleur très attractive pour ces insectes, et de capsules de phéromones qui attirent les mâles en reproduisant synthétiquement les hormones sexuelles femelles. Les mâles restent bloqués dans la coupelle et ne peuvent pas assurer leur descendance. Ces pièges à phéromones se placent directement dans les arbres à partir d’avril et jusqu’à la fin des accouplements, soit en septembre-octobre suivant les conditions climatiques.
  • L’adaptateur pour les pièges maison à base d’une bouteille : en forme d’entonnoir, cet adaptateur se fixe sur une bouteille d’eau classique. Avec sa couleur jaune, il attire les mouches qui se retrouvent coincées dans la bouteille, attirées par un appât à base de phosphate diammonique.

Sans oublier la prévention

Pour éviter ou limiter les attaques de mouche méditerranéenne, il vaut mieux miser sur les méthodes prophylactiques :

  • Ramasser avec soin tous les fruits mûrs tombés au sol, et jetez-les à la déchèterie. Ne les mettez pas au compost. Ces fruits peuvent potentiellement abriter des larves qui risquent de poursuivre le cycle de vie.
  • Supprimer les fruits tachés qui sont encore sur l’arbre. Avant de les jeter, n’hésitez pas à les ouvrir pour vérifier la présence de larves. Si ce n’est pas le cas, consommez-les sans problème.
  • Sur les petits arbres, la pose de filets anti-insectes à mailles fines peut empêcher les femelles d’accéder aux fruits.
  • Le binage du sol en hiver permet de faire remonter les pupes (une sorte de chrysalide) qui, exposées à la moindre petite période de froid, meurent. Si vous avez des poules, vous pouvez aussi les lâcher, car en grattant, elles vont faire remonter ces pupes qui se trouvent à quelques centimètres sous le sol.

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