Coleus en intérieur : prévenir et soigner les maladies et parasites

Maladies et problèmes courants du Coleus en intérieur

Les Coleus sont des plantes non rustiques, bien connues pour leur feuillage spectaculaire, généralement assez faciles à entretenir en intérieur, mais aussi cultivées en extérieur comme annuelles ou comme plantes frileuses à rentrer à la saison froide. Certaines conditions de culture peuvent provoquer des déséquilibres ou favoriser des maladies physiologiques. Voici les signes les plus fréquents à observer en intérieur, accompagnés de leurs causes probables et des solutions recommandées.

Pourriture des racines

La pourriture des racines est un problème courant en cas d’arrosage excessif ou de mauvais drainage. Les racines privées d’oxygène deviennent noires, molles et dégagent parfois une odeur désagréable. La plante flétrit alors, même si le sol semble humide.

Solutions :

• Dépoter la plante, supprimer les racines pourries avec un outil propre et désinfecté.
• Rempoter la plante dans un substrat bien drainant (terreau de bonne qualité et riche, additionné de perlite à raison de 20 % environ).
• Vérifier que le pot est bien percé au fond, afin de ne pas laisser stagner l’eau. Si vous avez la main lourde sur les arrosages, préférez un pot en terre cuite, poreux.
• Réduire éventuellement la fréquence d’arrosage.

Feuilles jaunes

Les feuilles qui jaunissent signalent souvent un excès d’eau, ou éventuellement une carence en nutriments. À l’inverse, cela peut signaler un manque d’eau si vous êtes plutôt irrégulier sur l’entretien. Si les feuilles touchées tombent ensuite, le problème est probablement ancien.

Solutions :

• S’assurer que le substrat est bien drainant.
• Réduire l’arrosage et attendre que le terreau sèche en surface avant d’arroser à nouveau.
• Placer la plante plus près d’une source de lumière vive, sans soleil direct.
• Apporter un engrais équilibré, riche en azote, toutes les quatre semaines en période de croissance.

Croissance étirée

Une croissance faible et déséquilibrée, avec de longues tiges peu feuillées, indique un manque de lumière. Le coléus pousse alors en hauteur pour chercher la lumière, ce qui le rend moins esthétique.

Solutions :

• Déplacer la plante vers un endroit plus lumineux, au plus près d’une fenêtre orientée à l’est ou à l’ouest.
• Utiliser un éclairage horticole d’appoint si la lumière naturelle est insuffisante.
• Pincer (c’est-à-dire couper) régulièrement les extrémités pour favoriser la ramification.

Extrémités des feuilles brunes

Les pointes des feuilles qui brunissent peuvent être dues à un air trop sec, un arrosage irrégulier ou l’utilisation d’une eau trop calcaire.

Solutions :

• Arroser avec de l’eau non calcaire (eau de pluie ou filtrée) à température ambiante.
• Éviter les chocs hydriques en gardant un arrosage régulier, mais modéré.
• Maintenir une atmosphère stable, à distance des courants d’air et des radiateurs.
• S’assurer que l’humidité ambiante est moyenne, de l’ordre de 50 %.

Feuilles molles, tombantes

Des feuilles qui s’affaissent peuvent indiquer un manque d’eau (ou, à l’inverse, une saturation du sol qui étouffe les racines), ou un changement soudain de température.

Solutions :

• Vérifier l’humidité du sol avec le doigt avant d’arroser.
• Adapter l’arrosage selon la saison (moins en hiver, beaucoup plus en période chaude).
• Maintenir la plante dans une pièce à la température stable.

Feuilles brûlées

Une exposition directe au soleil, surtout derrière une vitre, peut provoquer des taches brunes ou sèches. La plante peut avoir toléré des rayons du soleil directs en hiver, puis quand les températures augmentent, griller soudainement, car derrière une fenêtre en plein soleil la température est très chaude !

Solutions :

• Éloigner le coléus d’une fenêtre en plein soleil ou filtrer la lumière avec un voilage.
• Surveiller les heures d’ensoleillement direct dans la pièce.
• Éviter de mouiller le feuillage en plein soleil pour prévenir les brûlures.

Prenez quelques précautions d’arrosage, de qualité de substrat, d’exposition, pour que le feuillage de votre Coléus, par ailleurs peu exigeant, ne s’abîme pas

Parasites du Coleus en intérieur

Même en intérieur, le coléus peut être la cible de parasites qui s’installent facilement dans des environnements chauds et secs. Parmi les plus fréquents : les cochenilles farineuses, les tétranyques (ou araignées rouges) et les aleurodes (ou mouches blanches). Leur présence affaiblit la plante, ralentit sa croissance et peut favoriser l’apparition de maladies secondaires si elle n’est pas traitée rapidement.

Cochenilles farineuses

Ces petits insectes blancs, protégés par une substance cotonneuse, se logent souvent dans les replis des feuilles ou à la base des tiges. Elles se nourrissent de la sève, affaiblissant la plante, et laissent un miellat collant qui peut favoriser la fumagine (un champignon noir).

Solutions :

• Isoler la plante pour éviter la contamination d’autres végétaux
• Retirer les cochenilles manuellement avec un coton-tige imbibé d’alcool à 70°.
• Pulvériser une solution de savon noir dilué (environ 5 % dans de l’eau tiède), additionnée d’une cuillère à café d’huile de colza et d’alcool à 70 %.
• Répéter le traitement une fois par semaine jusqu’à disparition complète.

→ Lire notre article sur les traitements en cas d’infestation de cochenilles.

Tétranyques (araignées rouges)

Très petits et généralement invisibles à l’œil nu, les tétranyques se manifestent par de fines toiles, surtout sous les feuilles, et des points jaunes ou décolorés sur le feuillage.

Ils prolifèrent dans les atmosphères chaudes et sèches.

Solutions :

• Doucher la plante pour déloger les insectes.
• Augmenter l’humidité ambiante (brumisation, humidificateur).
• Nettoyer régulièrement les feuilles avec un chiffon humide.
• Utiliser un acaricide biologique si l’infestation est importante.
• Introduire un prédateur naturel comme Phytoseiulus persimilis.

→ Découvrez nos conseils de traitement dans notre article sur les araignées rouges.

Aleurodes (mouches blanches)

Ces petites mouches blanches s’envolent dès qu’on bouge la plante. Elles se nourrissent de la sève et affaiblissent la plante. Comme les cochenilles, elles produisent un miellat propice au développement de la fumagine.

Solutions :

• Installer des pièges jaunes collants près de la plante pour capturer les adultes.
• Pulvériser un mélange d’eau et de savon noir avec une cuillère à café d’huile de colza sur l’ensemble de la plante.
• Renouveler le traitement tous les 4 à 5 jours pendant deux semaines.
• Éviter de placer trop de plantes serrées les unes contre les autres pour limiter la propagation.
• En cas d’infestation importante, utilisez des insectes auxiliaires.

Découvrez dans notre article dédié nos conseils pour traiter votre plante contre les aleurodes.

Une surveillance régulière est essentielle pour détecter ces parasites dès les premiers signes. Plus une infestation est prise tôt, plus elle est facile à gérer.

Les aleurodes ici visibles de très près

Coleus : Prévention et bonnes pratiques de culture

Pour maintenir un coléus en bonne santé en intérieur, la prévention reste la meilleure stratégie. Une plante bien installée dans un environnement adapté est plus résistante aux maladies, au stress et aux parasites. Voici les bonnes pratiques à adopter au quotidien.

Choisir un emplacement adapté pour le Coleus

Le coléus aime la lumière vive, mais indirecte. Une lumière trop faible provoque une croissance étiolée et ternit les couleurs du feuillage, tandis qu’une lumière directe, surtout derrière une vitre, peut brûler les feuilles. Le Coléus tolère le soleil du matin, mais évitez celui plus fort du milieu de journée.

• Placer le coléus près d’une fenêtre orientée est ou ouest.
• Filtrer la lumière directe avec un voilage léger si elle est trop intense.
• Tourner régulièrement la plante pour assurer une croissance homogène.

Gérer correctement l’arrosage du Coleus

Un des pièges les plus fréquents en culture d’intérieur est l’arrosage excessif. Le coléus n’aime ni la sécheresse prolongée ni les excès d’eau, qui provoquent souvent la pourriture des racines.

• Attendre que le terreau sèche légèrement en surface avant d’arroser, sur les 2 ou 3 premiers centimètres.
• Vider la soucoupe après chaque arrosage pour éviter la stagnation de l’eau.

Fertiliser modérément le Coleus en période de croissance

Une carence en nutriments peut affaiblir la plante et favoriser l’apparition de problèmes. À l’inverse, un excès d’engrais peut brûler les racines, favoriser une croissance trop rapide et déséquilibrée, fragiliser la plante et la rendre sensible aux attaques de parasites.

• Apporter un engrais liquide équilibré (type plantes vertes) tous les 4 à 6 semaines de mars à septembre.
• Réduire, voire stopper la fertilisation en automne et en hiver.

Surveiller régulièrement la plante

Une inspection visuelle fréquente permet de repérer rapidement les premiers signes de stress ou d’infestation, et d’agir avant que le problème ne s’aggrave.

• Vérifier le revers des feuilles et la base des tiges (lieux préférés des parasites).
• Retirer les feuilles abîmées ou tombées qui peuvent favoriser l’apparition de maladies.
• Isoler toute nouvelle plante pendant plusieurs jours avant de l’installer parmi vos autres plantes. Inspectez-la soigneusement.

Hygiène et entretien général du Coleus

Un environnement propre limite le développement de champignons et de nuisibles. Un coléus bien entretenu est plus résistant et décoratif.

• Nettoyer régulièrement les feuilles avec un chiffon doux légèrement humide.
• Enlever les feuilles tombées, présentes sur le terreau.
• Désinfecter les outils de coupe avant et après utilisation.
• Rempoter au besoin pour renouveler le substrat et aérer les racines.