Comme de nombreux foyers, nous tendons, doucement, mais sûrement, vers le zéro déchet.

À la maison, nous sommes encore loin de l’exemplarité (allez donc expliquer à un ado que le shampoing solide ne se conserve pas en eau stagnante), mais, au jardin, je peux crâner un peu car nous y sommes presque !

Ne prenez pas la fuite, je ne fais partie d’aucune brigade verte et l’idée n’est pas de vous asséner un énième discours moralisateur, mais plutôt d’explorer les pistes de ce qui peut être fait, concrètement, pour concilier jardinage et écologie.

Le déchet vert : biodégradable, mais pas sans incidence

Tout d’abord, faisons le point : le déchet vert est biodégradable, cela va de soi. Collecté au sein des déchetteries ou même à domicile dans certaines communes, il peut paraître sans incidence. Recyclé, il est valorisé, ce qui est globalement positif. Néanmoins, il faut savoir que tout cela a un coût. Outre le transport (aïe, le bilan carbone !), la valorisation des déchets verts à grande échelle exige l’installation de plates-formes de compostage qui respectent les normes en vigueur pour éviter tout risque de pollution. Bref, cela coûte cher et c’est chacun de nous qui paie la note !

Déchets verts : le traitement des déchets verts

Les petits ruisseaux font les grandes rivières... Ici, dans une plate-forme de compostage - Photo : Jean Weber

Rappelons aussi, au passage, que dans une majeure partie de la France, il est désormais interdit de brûler les déchets verts

À la question : « peut-on avoir un jardin et ne jamais aller à la déchetterie ? », je réponds oui. Mieux, je recycle même les tontes de mon voisin ! Comment ? En adoptant le mode « mulching » pour ma pelouse et en paillant le potager avec gazon de mon voisin. Les tailles des arbustes passent au broyeur et rejoignent les massifs de vivaces ou sont laissées, en menus morceaux, au pied des haies. Les déchets verts excédentaires et ceux de la cuisine partent au compost… ou servent de nourriture aux poules. Mais, nous en avons souvent parlé, je ne m’attarde pas !

zéro déchet, la solution compost

Un espace de compostage bien organisé permet de traiter les déchets organiques excédentaires de façon efficace.

Le meilleur déchet : celui qu’on ne produit pas

Le meilleur déchet (même vert) est celui que l’on ne produit pas. Cela doit donc être étudié en amont, anticipé. D’ailleurs, savez-vous pourquoi, désormais, le règlement de nombreux lotissements interdit la plantation de Thuya et de Laurier palme ? Parce que ça pousse vite, que cela requiert des tailles fréquentes et surtout, parce que ces déchets se décomposent très lentement.

La solution est dans le problème : évitez les végétaux à croissance trop rapidetaillez moins, voire pas du tout ! Sachant que la plupart du temps, les tailles sont destinées à limiter la croissance de l'arbre ou arbuste, essayez, à chaque plantation, de réserver l’espace nécessaire à leur croissance naturelle. Une autre option consiste à se tourner vers des variétés naines (leur nom comporte souvent "nana", "nanum", "compactum"... ou "dwarf". Par exemple : le Betula nana Golden Treasure, Pittosporum tobira Nanum ou encore le Viburnum opulus compactum.

Qui n’a jamais pesté contre un gazon qui poussait trop vite et rêvé d’une pelouse à la croissance moins « dynamique » ? Et bien, sachez que l’herbe qui pousse lentement, ça existe. Certains mélanges de semences sont étudiés pour. Pensez-y si vous êtes amené, un jour, à refaire votre pelouse !

Zéro déchet : non au jetable, oui au durable ! Et vive le biodégradable !

des outils solides et durables

Solides, ces outils sont forcément durables

Le jardin est un marché où le jetable n’a pas trop percé. L’on pourrait s’en féliciter si les outils de jardin de piètre qualité n’étaient pas si nombreux. Pour moins de 3 euros, vous pouvez acheter un plantoir. Bien qu’il ne soit pas étiqueté comme jetable, il tiendra une demi-heure si votre sol est comme le mien. Recommencez l’opération avec toute la panoplie du parfait jardinier et vous aurez rempli votre poubelle en même temps que vous aurez vidé votre porte-monnaie.

Peu ergonomiques, fragiles et non réparables (contrairement aux bons outils traditionnels), ce type de matériel est à bannir. Faites plutôt un tour sur Le Bon coin ou en recyclerie, achetez d’occasion et remettez en état. Si vous optez pour le neuf, investissez sérieusement : vous y gagnerez au final et la planète aussi !

Du côté des consommables, misez sur les matières naturelles, biodégradables comme le jute, le raphia pour la ficelle. L’idée est de bannir le plastique ! Pour le débroussaillage, j’ai pris l’habitude d’utiliser, chaque fois que c’est possible, la lame au détriment du fil. (Attention, il existe désormais des fils oxobiodégradables, mais il semble fort qu’ils n’aient pas encore fait leurs preuves).

Concernant le paillage, évitez absolument les bâches ou toile de paillage en polypropèline tissé (j'en parle ici) : elles se dégradent au fil du temps et forment des micro-plastiques qui filent droit vert la mer.

Pour les semis, j’ai quelques terrines depuis de nombreuses années. Et pour les salades, je sème en mini mottes, confectionnées grâce à une… mini motteuse ! Mais il est tout à fait possible d’utiliser les rouleaux de papier toilette, ou de faire des petits pots en papier journal. Je ne vous ferai pas l’affront de vous signaler que l’on peut semer dans un pot de yaourt, ou dans une brique de lait coupée en deux… et dans des godets de récupération, bien sûr !

Zéro déchet : misez sur le biodégradable

La ficelle naturelle pour les haricots grimpants ou les rouleaux de cartons : tous biodégradables !

Traitements :  fabriquez-les vous-même !

Efficaces, les décoctions et purins sont naturels et écologiques. Comme les produits ménagers, vous pouvez les fabriquer vous-même. La matière première se trouve dans votre jardin et elle y retourne en n’engendrant aucun déchet. Si vous utilisez du Ferramol, du soufre ou de la bouillie bordelaise : optez toujours pour de la poudre à diluer (l’emballage carton ira rejoindre le compost, une fois découpé en petits morceaux) plutôt qu’une préparation toute prête vendue en bouteille plastique. Et si vous êtes du genre casse-pied ou militant (on me dit que ça va souvent ensemble), suggérez donc à votre jardinerie de proposer du vrac !

Zéro déchet : soigner son jardin avec les plants (purins ou décoctions)

Ortie, Prêle, Tanaisie, Consoude : les plantes pour fabriquer des traitements naturels au jardin.

Pour conclure, sachez que chez Promesse de Fleurs, nous faisons aussi notre possible pour réduire au maximum les déchets plastiques. Pour en savoir plus sur notre cheminement, je vous invite à découvrir l'article de Pascal : "Promesse de Fleurs, le plastique et la chimie : une longue histoire de désamour".