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Comment transformer un terrain en friche en potager productif ?

Comment transformer un terrain en friche en potager productif ?

Pas à pas, découvrez comment créer un potager sur une friche le plus efficacement possible

Sommaire

Mis à jour le 11 Avril 2024  par Pascale 6 min.

Pour votre plus grand bonheur, vous avez acquis une belle maison construite sur un terrain magnifique. Et forcément très vite vous vient l’envie d’aménager ce terrain avec des massifs, des haies, des bordures…et surtout un potager pour nourrir votre petite famille. Mais pour l’instant, vos rêves d’opulentes récoltes de légumes colorés doivent se confronter à la réalité : votre terrain ressemble plus à une forêt vierge ou à une jungle qu’à un pimpant et soigné petit potager.

Sonnez le rassemblement, retroussez-vous les manches, affûtez vos outils et préparez vos muscles, il va falloir se mettre au travail pour créer le potager dont vous rêvez. Car des efforts, il en faudra mais ils seront justement récompensés par la dégustation des légumes et petits fruits à la saveur inimitable.

Découvrez tous nos conseils, nos astuces et nos petits trucs pour transformer ce terrain à l’abandon en un vaste et productif potager.

Avant de vous lancer dans les grands travaux, n’hésitez pas à lire l’article d’Aurélien : Faire son premier potager – Guide pour les débutants 

et à écouter notre podcast :

Difficulté

Première étape : l'observation et la réflexion

Eh oui, avant de travailler la terre, il va falloir faire fonctionner vos petits neurones et surtout bien observer ce que vous voyez sur ce terrain en friche. En effet, il peut être source d’enseignement pour peu que vous vous penchiez sur sa composition. Au premier abord, vous ne distinguez pas grand-chose si ce n’est des “mauvaises herbes”, des ronces enchevêtrées, des arbustes hirsutes, un tapis de mousse… Mais derrière cet apparent désordre, que l’on pourrait qualifier de friche, se cachent des espèces sauvages, dites indigènes, typiques de la flore locale qui ont poussé spontanément ou des espèces moins sauvages, peut-être plantées par les propriétaires précédents, et dissimulées par les “mauvaises herbes” et les ronces.

créer un potager dans une friche

Avant de débroussailler une friche pour créer un potager, il est essentiel d’identifier les plantes, arbustes et arbres qui y poussent

C’est là qu’intervient mon premier conseil : avant de débroussailler à tout-va, dégainez l’application de reconnaissance des plantes (ou votre encyclopédie en 10 volumes) pour identifier les espèces présentes sur cette friche. Toutes peuvent avoir leur raison d’être. Ainsi, les mauvaises herbes ou adventices qui semblent vous narguer ne sont pas là par hasard. On peut en effet les qualifier de bio-indicatrices. Si elles se sont développées dans votre futur potager, c’est parce qu’elles y ont trouvé les conditions idéales, entre autres en termes de sol. Elles sont en effet porteuses de signification sur la nature du sol, sa texture, mais aussi son état de santé, ses carences… Alors, écoutez-les, elles vous livrent quelques secrets sur votre terrain. Pour tout savoir sur ces plantes, je vous invite à lire mon article : Les plantes bio-indicatrices : qu’est-ce que c’est ? Ces mauvaises herbes qui en disent long sur le sol de notre jardin.  Ce qui n’empêche pas que vous fassiez une analyse précise de votre sol. Cette analyse de sol aura également le mérite de détecter les signes d’éventuelles pollutions aux produits toxiques, aux métaux lourds…

Si vous découvrez également quelques vivaces, arbustes ou arbres, ce serait peut-être une bonne chose de les conserver. En effet, il leur a fallu de longues années pour s’installer et se développer. Certains recèlent peut-être des floraisons exquises, parfumées et généreuses, ou encore une fructification comestible. Certains arbustes peuvent même s’avérer utiles pour créer un peu d’ombrage dans votre potager.

Une fois ce travail d’identification fait, établissez les contours succincts de votre futur potager en tenant compte des espèces conservées. Et ce afin de défricher intelligemment et efficacement.

Deuxième étape : le débroussaillage

On entre maintenant dans le vif du sujet. Finie la contemplation, place à l’action ! Vous avez sélectionné les plantes, arbustes et arbres à conserver, mais il faut faire place nette pour installer votre potager. Et c’est là qu’on va sortir les engins motorisés ou bien simplement les outils de coupe manuels. Le choix vous appartient. Sachez toutefois qu’il n’est pas utile d’acheter tout de suite la parfaite panoplie du jardinier, l’appel à un voisin peut être envisagé (c’est d’ailleurs un excellent moyen de vous présenter à lui en lui expliquant que vous voulez transformer cette friche qui dénature le paysage en coquet jardin) tout comme la location d’un matériel qui risque de vous servir qu’une seule fois.

Pour débroussailler efficacement votre terrain en friche et venir à bout des fourrés inextricables, il vous faut assez logiquement une débroussailleuse ou des outils à main comme la serpe, la faux ou le coupe-branches. Si la débroussailleuse, idéale pour les grandes surfaces, limite considérablement les efforts, elle peut s’avérer dangereuse pour qui ne sait pas la manipuler. Quant à l’usage des outils manuels, ils répondent souvent à des raisons environnementales, éthiques ou écologiques. Là encore, le choix vous appartient, mais les ampoules sur les mains, les douleurs qui vrillent le dos, ou les épines qui vous griffent les bras risquent de vite faire pencher la balance du côté de la débroussailleuse. D’autant que c’est la plus efficace pour venir à bout des amas de ronces. N’hésitez pas à lire l’article d’Olivier pour en savoir plus : Quels outils utiliser pour débroussailler ?

Débroussailler friche pour création potager

La débroussailleuse est idéale pour faire place nette dans une friche, mais elle doit être maniée avec précaution

 

Une fois toutes les herbes sauvages indésirables coupées, faites-en plusieurs tas (n’oubliez pas les gants !). Les ronces seront emmenées à la déchèterie, les herbes et orties mises dans un coin pour alimenter le futur compost, les petits branchages broyés avec un broyeur pour faire du BRF. Si l’investissement pour une débroussailleuse n’est pas obligatoire, il peut l’être pour un broyeur. Jean-Christophe nous explique tout : Broyeurs de végétaux : utilité, différents modèles, choix.

La dernière étape consiste à simplement passer la tondeuse pour égaliser la “prairie” ou faucher qui reste.

Évidemment, j’ai oublié de vous préciser que tout usage d’herbicides, aussi naturels soient-ils, est à bannir pour la fertilité de votre futur potager.

Troisème étape : travailler le sol

  • Cette fois, on arrive à l’étape clé qui consiste à supprimer les derniers restes de friche et à travailler le sol. En la matière, trois solutions s’offrent à vous, à sélectionner suivant votre éthique, votre goût de l’effort ou simplement la saison. L’essentiel étant d’éliminer les dernières mauvaises herbes et leur système racinaire et de préparer le sol pour recevoir les plantations :
  • Si vous avez effectué vos travaux de débroussaillage en automne, la solution la plus simple pour désherber consiste à recouvrir votre zone, pendant tout l’hiver, à l’aide de cartons, d’une bâche en plastique opaque, d’un ancien revêtement de sol, une vieille toile cirée… ou mieux encore d’une épaisse couche de paille qui constituera une couverture occultante. Dès lors, les herbes meurent car elles sont privées d’air et de lumière et se décomposent. Et au printemps, le sol est net
  • Si vous redoutez les maux de dos et les courbatures, ou si votre condition physique ne vous autorise pas le bêchage, le recours au motoculteur s’impose. Il va retourner la terre rapidement et efficacement, et surtout profondément (30 à 50 cm). Pour autant, il présente des inconvénients non négligeables pour la fertilité de la terre. En effet, le motoculteur bouleverse totalement la structure du sol et donc son équilibre, et par là même les micro-organismes comme les vers de terre. De plus, il a tendance à déchiqueter et à disséminer les racines, ce qui peut être un inconvénient de taille pour le chiendent ou le liseron. Pour autant, il reste incontournable pour les vastes superficies à retourner
  • Si vous êtes motivé(e) et plein(e) de courage, la troisième solution est pour vous. Il va vous falloir bêcher manuellement ce futur potager. Pour cela, là encore, il y a différentes écoles. Certains vont utiliser la bêche traditionnelle ou la fourche à bêcher, recommandée pour les terrains lourds, et retourner directement la terre. D’autres décapent la surface d’herbe sur 5 à 10 cm avec une houe, puis utilisent la grelinette ou la biofourche pour aérer le sol sans le retourner, et ainsi préserver son équilibre…et ceux qui l’habitent.

    retourner terre friche pour potager

    Après le débroussaillage, place au travail de la terre, à la fourche à bêcher, à la biofourche (©Giradin Wikimedia) ou au motoculteur

Une fois cette étape achevée, vous pouvez souffler et vous réjouir. Le plus gros du travail est fait ! On vous recommande même de vous reposer au moins deux semaines avant de remettre un pied dans votre potager qui se dessine déjà. Profitez de ces deux à trois semaines de relâche pour :

Quatrième étape : affiner et fertiliser le sol

Au bout de ces deux à trois semaines de repos, il est temps de revenir faire un tour dans votre terrain fraîchement retourné. Car il est grand temps de se remettre au travail. D’ailleurs, quelques (beaucoup) adventices ont fait leur apparition. Donc, la première chose à faire est de désherber à nouveau pour supprimer les plus récalcitrantes. Certes, c’est encore un effort mais plus ce désherbage sera soigné, mieux votre sol sera productif. Profitez-en pour éliminer les cailloux qui peuvent aussi gêner la pousse des plus petites graines.

Ensuite, il va vous falloir préparer ce sol pour qu’il puisse accueillir les premiers semis et plantations. Il faut donc casser les plus grosses mottes, griffez et ratissez pour aplanir et affiner la terre.

aplanir sol friche pour ptager

La dernière étape consiste à désherber, aplanir et nourrir le sol

Vient ensuite l’étape de la fertilisation de ce sol. Un bon apport de compost ou de fumier bien décomposé est important pour enrichir le sol et apporter les nutriments nécessaires à la croissance des légumes. Il suffit de l’épandre sur le sol et de passer un dernier coup de griffe pour l’intégrer à la couche superficielle de la terre. Si vous ne parvenez pas à vous procurer du compost ou du fumier décomposé, il existe du fumier en granulés très simple à incorporer au sol.

Une fois ce travail fait, vous pouvez souffler un bon coup…avant de faire vos premiers semis et de lancer vos premières plantations.

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Créer un potager sur un terrain en friche : conseils et méthode
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