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Idéale pour tapisser un sous-bois ou une zone d’ombre même au sol médiocre et relativement sec, la pulmonaire est en effet une vivace à rhizomes qui s’étend facilement sur 30 à 50 cm de large. Ses feuilles velues parées de poils rêches ou soyeux, forment un tapis de rosettes de longues feuilles lancéolées, éclairées par ces fameuses taches irrégulières blanc argenté qui lui ont valu le nom de pulmonaire. Chez certains hybrides comme Majesté ou Diane Claire, la tache argentée s’étend sur presque la totalité du limbe vert foncé donnant un aspect presque irréel voire futuriste au feuillage.
La plante se pare d’une multitude de grappes de fleurs en clochettes pendantes, pendant près de trois mois entre les mois de mars et juin. Comme les consoudes qui font partie de la même famille des Borraginacées, la teinte des fleurs évolue au fur et à mesure de leur maturité, souvent du rose pourpré au bleu puis au violacé ce qui donne un joli tableau chamaré.
L’aspect physique des pulmonaires accrédita par le passé la fameuse théorie des signatures qui dit que l’apparence, des végétaux en particulier, est censée révéler leur usage et leur fonction. Ainsi grâce à Paracelse, la plante était utilisée au Moyen-Age comme traitement des pathologies respiratoires comme la tuberculose.
Cette plante rustique qui reste souvent persistante en zone abritée est un formidable couvre-sol, qui saura rapidement donner une note colorée au sol épuisé sous les arbres, arbustes, le long des façades ou des allées orientées au nord ou à l’est, au pied des murs sans soleil. Cette plante est une aubaine en climat frais, pour égayer les zones du jardin où peu de plantes acceptent de pousser, comme au pied des conifères.
Le genre Pulmonaria rassemble quelques 14 espèces de vivaces rhizomateuses proches du Myosotis, de la Consoude, du Brunnera, ou encore de la Bourrache (annuelle). Elles sont natives des montagnes européennes comme les Alpes mais peuplent aussi les sous-bois et prairies humides de toute l’Eurasie si bien qu’elles sont assez indifférentes à l’exposition même si elles sont employées pour couvrir le sol des zones peu lumineuses. Leur rusticité et leurs faibles exigences conduisent à les placer majoritairement dans les zones difficiles à fleurir comme le pied d’un arbre ou d’un mur exposé au nord. Elles ont besoin d’un sol frais au moment de leur floraison soit assez tôt au printemps pour les plus précoces d’entre elles, alors que les arbres sont encore dénudés, ce qui n’est guère contraignant. Le feuillage persiste plus ou moins longtemps selon les conditions d’humidité qui suivent. Elles sont autant capables de coloniser un sous-bois de conifères dont le sol est de nature acide et pauvre qu’une terre fraîche, lourde et calcaire. Le feuillage des pulmonaires est d’autant plus luxuriant qu’elles bénéficient de conditions pédologiques humides, fraîches et humifères mais elles tolèrent bien la sécheresse estivale d’un sous-bois.
Les pulmonaires possèdent une souche rhizomateuse traçante qui leur permet de gagner du terrain rapidement essaimant un réseau de rosettes de feuilles persistantes ou caduques. Les feuilles entières, à bords lisses sont généralement très pubescentes comme tout le reste de la plante mais les poils peuvent être rêches comme chez Pulmonaria officinalis, longifolia ou soyeux comme chez Pulmonaria rubra. Certains hybrides ont perdu leurs poils comme Pulmonaria ‘Blue Ensign’. Le limbe des feuilles est ovale à lancéolé (pointu au sommet et brusquement rétréci à la base), mesurant de 10 à 15 cm chez la pulmonaire officinale, jusqu’à 50 cm de long chez Pulmonaria longifolia.
Les grandes feuilles embrassantes sont disposées en rosette basale tandis que de petites feuilles sans pétiole ornent les tiges avec une disposition alterne. Le limbe vert foncé est souvent éclaboussé (P.officinalis) voire saupoudré chez P. saccharata (Pulmonaire saupoudrée) de blanc argenté avec des dessins qui diffèrent selon les variétés, l’âge des feuilles mais aussi en cours de saison. C’est généralement au printemps lorsque de nouvelles feuilles apparaissent puis après la floraison que les taches sont les plus marquées jusqu’à recouvrir toute la surface de certaines feuilles comme chez P. saccharata ‘Silverado’. La touffe se développe surtout après la floraison émettant de nouvelles rosettes qui élargissent la colonie.
Les tiges florales anguleuses, très poilues au sommet et ramifiées portent de courtes grappes terminales de clochettes, accompagnées de quelques bractéoles (petites feuilles transformées) entre les mois de mars et juin selon les espèces. Dans tous les cas, la floraison dure facilement 2 à 3 mois. Les fleurs des Boraginacées sont à 5 pétales soudés formant un tube qui s’évase en entonnoir de 5 à 10 mm. Le calice est également tubuleux, muni de 5 lobes. La coloration de la corolle des pulmonaires évolue souvent du rose pourpré au bleu puis au violacé mais elle peut conserver un aspect monochrome, d’un blanc pur chez P. officinalis ‘Sissinghurst White’, rouge chez P. rubra, bleu marine chez Pulmonaria ‘Blue Ensign’ tandis que P. saccharata ‘Pierre’s Pure Pink’ offre un camaïeux d’inflorescences rose saumon et de rose pastel très romantique. La gorge poilue des fleurs de pulmonaires renferment 5 étamines non saillantes, 1 style simple prolongé à la base par 4 carpelles. La floraison attire beaucoup les abeilles qui peinent à se nourrir en ce début de printemps.
Le fruit présente 4 nucules lisses, sortes de petites noix qui sont en réalité des akènes soudés résidant au fond du calice persistant après la chute de la corolle.
Les pulmonaires sont d’excellentes vivaces couvre-sols pour les climats frais, résistant facilement à -20°C (P. officinalis, rubra et longifolia) voire à -40°C pour les espèces montagnardes comme saccharata et vallarsae. Elles redoutent avant tout la chaleur et la sécheresse qui les rendent sensibles aux maladies cryptogamiques comme le blanc (oïdium). Elles apprécient les sous-bois de feuillus où elles bénéficient d’une lumière suffisante à leur épanouissement avant que les arbres ne bourgeonnent et trouvent aussi de l’humidité printanière nécessaire à leur bon développement, comme elles fleurissent généralement tôt. Elles résistent malgré tout à une situation ombragée au pied d’arbustes en bordure de plate-bande voire à une ombre dense comme sous des conifères, même si la floraison y est moins abondante.
Elles aiment toutes un sol humifère frais mais bien drainé, ce qui est souvent le cas dans un sous-bois clair, où l’humus des feuilles mortes les nourrit et les racines des arbres drainent l’eau en excès. Mais elles tolèrent parfaitement le calcaire ainsi que des sols lourds et argileux, non détrempés.
Préférez l’automne octobre-novembre pour installer vos pulmonaires ou bien février-mars.
Prévoyez une distance de plantation de 30 à 40 cm pour un recouvrement rapide du sol. Cette plante est de culture très facile si vous prenez soin de bien l’installer.
Pour planter votre pulmonaire :
La pulmonaire ne demande aucun entretien particulier une fois bien installée mais pensez à l’arroser régulièrement durant la première année de son installation. En situation sèche, le feuillage peut être sujet à l’oïdium tandis que les limaces et escargots peuvent endommager les nouvelles pousses lors de printemps pluvieux.
Divisez la touffe tous les 3 à 5 ans permet de conserver des pieds vigoureux.
La multiplication la plus simple consiste à diviser les touffes à l’automne ou après la floraison, s’agissant de cultivars ou bien à laisser grainer la pulmonaire à l’envi s’agissant d’espèces sauvages. La bouture de racines peut être réalisée en serre mais requiert un peu plus de soins.
Division de touffe
Semis
Vivace et tout à fait rustique, cette pulmonaire trouve sa principale utilisation en couvre-sol d’autant que son feuillage est persiste souvent durant l’hiver, dans les endroits bien protégés. Utilisez les pulmonaires pour donner une note à la fois scintillante et vivement colorée au printemps, au pied des arbres ou des arbustes, le long des façades ou des allées orientées au nord ou à l’est, au pied des murs ombragés.
La pulmonaire se montre aussi robuste en climat frais que peuvent l’être la consoude (Symphytum caucasicum), la grande pervenche (Vinca major) ou le lierre (Hedera). Pensez à panacher votre massif avec des couvre-sols à floraison plus tardive, comme les Brunnera, Waldsteinia ternata ou encore le Geranium vivace nodosum.
N’hésitez pas à la planter autour des hostas, des primevères, des astilbes à petit développement, des astrances ou encore à enrichir un tapis de pulmonaires avec des bulbes printaniers qui sauront se naturaliser comme le Muscari latifolium, l’ail des ours (Allium ursinum) ou l’anémone sylvestris et pour un rendu plus chic avec la tulipe noire simple ‘Reine de la Nuit’.
N’oubliez pas que la pulmonaire garnit avantageusement les massifs d’ombre et réussit même à pousser sous les conifères !
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