Metrosideros : planter, cultiver

Description et botanique

Le genre Metrosideros comprend une cinquantaine d’espèces d’arbres, d’arbustes et de lianes appartenant à la famille des myrtacées, comme l’Eucalyptus, le Callistemon, et le Leptospermum. Elles sont principalement originaires de Nouvelle-Zélande mais certaines se sont naturalisées dans de nombreuses régions au climat subtropical, et dans les îles du Pacifique où elles poussent dans les maquis, les forêts, sur les côtes volcaniques, ayant colonisé la lave et jusqu’à 1 000 m d’altitude. De leurs origines, les Metrosideros ont conservé une certaine frilosité. Le Metrosideros excelsa (surnommé arbre de Noël de Nouvelle-Zélande ou encore pohutukawa en maori) et sa quarantaine de cultivars et d’hybrides est l’espèce la plus répandue dans nos jardins qui connaissent des hivers cléments. Le Metrosideros kermadecensis ou Metrosidéros de Kermadec est une autre espèce pour climats doux, originaire des îles volcaniques Kermadec. Le Metrosideros umbellata est l’espèce qui résiste le mieux au froid (-12 °C) et donc la plus adaptée à nos climats frais et sols humides. Quant à la Metrosideros carminea, il s’agit d’une espèce grimpante frileuse atteignant 15 m de haut.

Metrosideros robusta, planche botanique de 1840

Dans leur milieu naturel, les Metrosideros forment des arbustes ou de beaux arbres montant parfois jusqu’à 20 m de hauteur avec un tronc pouvant mesurer 2 m de diamètre. Ils sont rarement très grands. Dans nos contrées et nos jardins du sud ou de la côte atlantique, ils garderont des dimensions beaucoup plus réduites, dépassant rarement 6 m de haut pour 5 m de large, à l’âge adulte. Les spécimens cultivés en bac, car ce sont de bons sujets à cultiver en pot, montrant un développement encore plus modeste. La croissance est lente, (environ 3 m en 10 ans), ce qui permet de les accueillir en pot sans souci.

Ils vivent longtemps, plus de 200 ans ! Le port est variable en fonction des espèces et des variétés mais la végétation est naturellement dense. Erigés et compacts dans leur jeunesse pour la plupart, ils prennent un port en parasol avec l’âge. Certains présentent un port rampant ou grimpant. Ils se développent sur une racine puissante et profonde. Ils possèdent une belle écorce liégeuse, de couleur gris-brun avec un tronc et des branches noueuses. Le bois est sombre et très dur, ce qui a valu à ces arbres leur nom qui provient du grec « metra » (cœur du bois) et « sideros », le fer. Depuis des siècles, les maoris l’utilisent pour confectionner leurs sculptures. Le Metrosideros excelsa et sa descendance ont la particularité de posséder des racines aériennes, qui finissent parfois par s’enraciner au sol. Certaines espèces sont d’ailleurs épiphytes, prenant naissance sur les branches de l’arbre-hôte pour générer ensuite des racines.

Les Metrosideros sont de beaux arbustes persistants décoratifs en toutes saisons. Ils portent de petites feuilles persistantes et coriaces, duveteuses et blanches au revers. Elles sont simples, opposées, lancéolées ou oblongues, aux marges légèrement ondulées, longues et étroites de 2 à 10 cm. Elles prennent parfois un aspect soyeux, pubescent puis après le débourrement printanier, deviennent glabres. De couleur vert olive foncé chez la plupart, elles revêtent une robe irrégulièrement panachée de jaune chez certains cultivars tels que ‘Sunninghill’ et ‘Aureomarginata’ (syn. ‘Variegata’).

Les Metrosideros sont remarquables pour leur floraison aussi originale qu’éblouissante, se déroulant à l’époque de Noël dans l’hémisphère sud, ce qui leur a valu le nom vernaculaire « d’arbre de Noël de Nouvelle-Zélande ». Sans doute aussi en raison de leurs fleurs en forme de gros pompons écarlates semblables à des boules de Noël. Embrasant l’arbre tout entier, ces inflorescences dressées confèrent à la plante un aspect spectaculaire. De mai à août, sous nos latitudes, des petites fleurs rassemblées en cymes aux extrémités des rameaux exhibent leurs bouquets d’étamines saillantes et colorées le plus souvent écarlates, d’environ 3 cm de long. Telles des goupillons compacts, elles évoquent celles du Callistemon. Ces épis floraux plumeux, à la limite du fluorescent, arborent plus rarement des teintes plus douces ou différentes, allant du blanc à l’orange.

Ses longues étamines joliment poudrées de pollen jaune d’or sont mellifères et nectarifères, attirant à elles de nombreux insectes butineurs et pollinisateurs comme les abeilles ainsi que certains oiseaux. Les fleurs se muent ensuite en petits fruits de 8 mm de diamètre en forme de capsules déhiscentes renfermant de très nombreuses graines ailées que le vent transporte.

Le pōhutukawa en fleur symbolise l’été en Nouvelle-Zélande. Le plus célèbre du pays serait âgé d’environ 800 ans ! Le M. excelsa est un arbre sacré pour les Maoris pour qui l’esprit des morts descend par ses racines pour rejoindre l’île de leurs ancêtres.

Metrosideros excelsa à gauche, et à droite Metrosideros kermadecensis (© Forest and Kim Starr)

Principales espèces et variétés

Metrosideros Ferris Wheel

Cette variété possède un port rampant très compact! Magnifique à planter dans un jardin en bord de mer, ou à cultiver comme une plante d'orangerie en climat froid.

• Période de floraison Juin à Août
• Hauteur à maturité 90 cm

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Metrosideros excelsa - Arbre de Noël de Nouvelle-Zélande

C'est l'espèce type avec sa belle floraison en gros pompon écarlates ! A installer dans une serre ou une véranda ou au jardin dans un décor exotique.

• Période de floraison Juillet à Septembre
• Hauteur à maturité 2 m

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Metrosideros kermadecensis Sunninghill

Une variété particulièrement décorative, à fleurs rouge vif et au feuillage vert maculé de jaune. Sa belle taille et son allure tropicale permettront de constituer des massifs exotiques.

• Période de floraison Août, Septembre
• Hauteur à maturité 3 m

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Metrosideros Mistral - Arbre de Noël de Nouvelle-Zélande

Voici un très bel hybride de l'Arbre de Noël ! C'est un excellent petit arbre d'alignement pour le bord de mer.

• Période de floraison Juillet à Septembre
• Hauteur à maturité 2,50 m

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Metrosideros excelsa Aureomarginata ou M. kermadecensis Variegata - Arbre de Noël de Nouvelle-Zélande

Voici une autre variété au feuillage panaché de jaune clair! Ce Metrosideros résiste mieux au froid que l'espèce type, jusqu'à -4 /-5 °C.

• Période de floraison Juin à Août
• Hauteur à maturité 2 m

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Plantation du Metrosideros

Où le planter ?

De ses origines néo-zélandaises, le Metrosideros a conservé une grande frilosité. Sa culture en pleine terre sera à réserver aux jardins de bord de mer et du sud où le gel ne sévit ni fort ni trop longtemps. Cette faible rusticité (généralement (-3 à -5 °C, -6°C en pointe) limite son implantation aux zones côtières bretonnes et atlantique sud, et à la Côte d’azur. Sa rusticité est mise en mal en sol humide ou s’il est soumis à des vents glacés. C’est pourquoi en dehors des jardins les plus épargnés, il se cultive comme une plante d’orangerie, en grands bacs pour pouvoir l’hiverner hors gel. C’est une excellente plante de serre ou de véranda non chauffée, ou en intérieur, placé derrière une baie vitrée bien orientée, qui pourra tout à fait être sortie en extérieur à la belle saison.

Surnommé par les maoris « éclaboussé par la mer », c’est un arbre qui résiste parfaitement aux embruns et s’acclimate sans souci dans les jardins de bord de mer.  Dans les régions où les gelées sont brèves et peu intenses, vous le planterez en pleine terre dans un sol riche, ordinaire (sans excès de calcaire), frais mais bien drainé. S’il est capable de pousser en sol relativement sec, il préférera les terres restant suffisamment fraîches en été. Il faudra veiller aux arrosages en climat sec. Une fois bien installé, il présentera une résistance accrue à la sécheresse. Il a besoin de soleil pour bien fleurir, même s’il accepte la mi-ombre dans nos régions les plus exposées. Réservez-lui une place bien chaude à l’abri des vents froids.

Prévoyez un emplacement à sa mesure ! Bien que sa croissance soit lente, réfléchissez bien à son emplacement lors de la plantation, car certaines variétés pourraient atteindre 6 m de haut pour 5 m d’envergure à maturité. Son système racinaire étant très développé et puissant, il supportera de plus difficilement une transplantation.

Dans les jardins méditerranéens, le Metrosideros sera installé au centre ou en arrière-plan d’un massif exotique ou en isolé pour le mettre en valeur. En climat froid, placé en pot sur une terrasse ou un balcon bien exposés, il apportera la touche dépaysante.

Quand planter ?

La plantation d’un Metrosideros se fait de préférence en avril-mai lorsque tout risque de gel est écarté, ce qui lui permettra de bien s’enraciner avant l’hiver.

Metrosideros excelsa

Comment le planter ?

En pleine terre

Si votre sol est très calcaire, je vous conseille d’ajouter un peu de terre de bruyère à la terre de votre jardin. 

• Trempez la motte dans un seau d’eau pendant 15 mn pour bien la réhydrater
• Creusez une fosse d’au moins 80 cm en tous sens
• Étalez une épaisse couche de billes d’argile ou de graviers dans le fond
• Plantez l’arbuste bien droit au centre du trou
• Comblez avec un mélange de terre de bruyère, de compost et de terre de jardin à parts égales. Ajoutez quelques poignées de sable de rivière.
• Tassez avec le pied
• Arrosez copieusement à la plantation

En pot

Un bon drainage est indispensable.

• Au fond d’un pot d’au moins 50 cm de diamètre, étalez une bonne couche drainante de graviers, pouzzolane ou de billes d’argile
• Plantez dans un substrat léger composé de sable de rivière, de terre de bruyère et de terreau de feuilles
• Arrosez

Entretien, taille et soins

Le Metrosideros étant très sensible au froid, il est facile à cultiver dans les régions méditerranéennes ou du littoral atlantique aux hivers doux.

• En pleine terre, il apprécie d’avoir les racines bien au frais en été : les arrosages (de préférence avec de l’eau de pluie) doivent donc être abondants et réguliers (en moyenne une à deux fois par semaine) pour maintenir de la fraîcheur au pied, sans excès. Le sol ne doit pas se dessécher en été les premières années suivant la plantation. Un paillage au pied peut être utile pour limiter les arrosages et conserver une humidité suffisante. Par la suite, c’est un arbre qui tolérera bien une certaine sécheresse du sol. Les premiers hivers, protégez la souche avec un épais paillis organique et éventuellement protégez les parties aériennes du gel avec un voile d’hivernage.

• En pot, il demandera davantage de soins et d’attention. Arrosez très régulièrement avec de l’eau non calcaire tout au long de l’été mais sans jamais saturer le substrat d’eau. La terre ne doit jamais sécher complétement non plus. N’hésitez pas à bassiner le feuillage par temps très chaud. Au printemps et à l’automne, pour favoriser croissance, apportez un bon engrais à diffusion lente. Dès les premiers signes de froid, rentrez le pot en serre froide ou dans une pièce lumineuse hors gel où la température ne descendra pas au-dessous des 5°C. Conciliant, il pourra également supporter aussi de passer l’hiver en intérieur, dans une pièce chauffée. Réduisez les arrosages à une fois par mois environ, en laissant bien cette fois la terre sécher entre deux apports d’eau. Ressortez les pots à l’extérieur quand les gelées ne sont plus à craindre. Rempotez une fois par an, au printemps, ensuite quand ses dimensions rendront le rempotage trop compliqué, vous vous contenterez de renouveler le substrat par un surfaçage annuel.

Quand et comment tailler un Metrosideros ?

Une simple taille d’entretien annuelle suffit pour cet arbuste à la croissance lente. Elle permet de stimuler la floraison, la croissance mais également de maintenir une belle silhouette bien dense en rectifiant le port.

1. À l’automne ou après la floraison, à l’aide d’un sécateur, éliminer les branches mortes et mal placées
2. Les sujets trop encombrants pourront être contenus par un rabattage sévère chaque année, cela permettra de pouvoir les rentrer plus facilement.

Une floraison de toute beauté !

Maladies et parasites éventuels

Peu sensible aux ravageurs et aux maladies, cultivé en intérieur, le Metrosideros peut se montrer vulnérable aux cochenilles. Faites dans ce cas des pulvérisations d’huile de colza à renouveler deux ou trois fois à 15 jours d’intervalle. En cas d’invasion de pucerons, pulvérisez de l’eau savonneuse.

En sol trop calcaire, ou en cas d’excès d’eau, son feuillage pourrait jaunir. Un bon drainage et des apports réguliers de terre de bruyère par griffage au pied de l’arbuste peuvent éviter ce désagrément.

Multiplication

Pour pérenniser le Metrosideros, la multiplication se fait par semis à chaud, au printemps, mais la floraison n’interviendra qu’au bout de longues années. Nous vous conseillons davantage le bouturage en été, méthode la plus simple et la plus rapide pour multiplier votre arbre.

• En fin d’été, prélevez des boutures semi-ligneuses (se durcissant) de 10 à 15 cm
• Supprimez les feuilles sur le tiers inférieur des tiges
• Plantez-les dans un mélange léger et bien drainant de sable et de terreau
• Arrosez
• Placez à l’étouffée jusqu’à l’enracinement 
• Maintenez le substrat humide
• Repiquez vos boutures en pot individuel lorsqu’elles sont suffisamment racinées
• Mettez en place en pot ou en pleine terre au printemps suivant
• Pour encourager la reprise, arrosez bien la première année de plantation

Associer

Avec la floraison incandescente qu’il offre tout l’été et son allure tropicale, le Metrosideros est un arbuste incontournable dans les jardins méditerranéens, du littoral climat atlantique ou dans les décors d’aspect exotique. Il fera sensation au cœur d’une scène estivale originale et très colorée.

Installé au fond ou au centre d’un massif de plantes basses, il sera sensationnel entouré de vivaces de plein soleil comme l’oiseau de paradis, des échinacées, des coréopsis et d’arbustes exotiques comme le palmier Syagrus, des bananiers rustiques, ou encore l’Eucalyptus ‘Baby Blue’. Pensez aux plantes tapissantes que vous installerez à son pied, un céanothe rampant et des romarins rampants.

Mariez-le à ses cousins australiens comme le Phormium, et le Grevillea ou néo-zélandais comme le Callistemon, les Leptospermum qui affichent une floraison toute aussi haute en couleurs.

Metrosideros excelsa, Phormium ‘Apricot queen’, Leptospermum scoparium et Grevillea