Agrobacterium tumefaciens ou gale du collet : qu’est-ce que c’est ?

Gale du collet : causes et développement de la maladie

La bactérie Agrobacterium tumefaciens incriminée

Agrobactérium tumefaciens est une bactérie pathogène à l’origine du développement de tumeurs chez les végétaux. Elle aurait été identifiée par deux chercheurs américains au début du XXème siècle, mais des observations concernant cette maladie remonteraient à l’Antiquité (source : Wikipédia).

Mais comment agit-elle ? Pour faire simple, l’Agrobactérium tumefaciens injecte des fragments de son ADN dans le matériel génétique de la plante hôte. Ces cellules contaminées et modifiées vont ensuite se démultiplier, provoquant la formation d’excroissances galeuses ou nodules, comparables à des tumeurs cancéreuses. Elles apparaissent généralement au niveau du collet, d’où le nom de cette maladie, mais elles peuvent aussi se développer au niveau du tronc, des racines et parfois même des branches. Ces gales sont aussi nommées « cécidies » et peuvent proliférer pour créer un vrai réseau le long du système vasculaire de la plante atteinte.

Ce sont des blessures non cicatrisées, provoquées accidentellement ou naturellement, qui offrent une porte d’entrée à la bactérie. Elles lui offrent un contact direct avec les végétaux. Ces blessures peuvent être causées par :

• des outils lors de l’entretien des végétaux (tonte, élagage…) ;
• le gel ;
• des insectes, parasites ou animaux ;
• un greffage ;
• une transplantation ;
• etc.

La bactérie Agrobacterium tumefaciens se retrouve naturellement dans les sols, en particulier dans les zones où se développent les racines des plantes, c’est-à-dire les milieux rhizosphériques. Elle peut y survivre longtemps et peut rapidement se développer pour affecter toute une parcelle. Dans le milieu professionnel, des champs de culture ou pépinières entières peuvent être contaminés. La bactérie se dissémine via l’eau de pluie ou d’arrosage, via du matériel infecté, ou encore via les déplacements des humains ou animaux.

Agrobacterium tumefaciens au microscope

Les plantes ciblées

Les végétaux sont nombreux à être sensibles à la gale du collet : il existerait près de 600 espèces susceptibles d’être touchés par cette maladie. Arbres fruitiers à pépins, plantes d’ornement, légumes, arbres ou arbustes sont concernés.

Parmi eux, citons par exemple :

• les rosiers
• les saules
• les peupliers
• les vignes
• les chrysanthèmes
• les dahlias
• les marguerites
• les pommiers
• les framboisiers
• les pêchers
• les rhododendrons
• les oliviers
• etc.

Dégâts occasionnés par l’Agrobacterium tumefaciens

La plante développera ses premières tumeurs visibles en quelques semaines après l’infection, parfois même plus rapidement si celle-ci intervient pendant sa période de croissance. Ce sont les premiers symptômes de la maladie.

Ces gales sont d’abord rondes et de couleur claire, plutôt rugueuses et dures, d’aspect ligneux, parfois spongieux. Au fil du temps après plusieurs mois, elles sèchent, prennent une forme plus irrégulière. Leur texture devient friable, elles se fissurent ou se creusent et peuvent alors se détacher simplement. Leur taille est variable : les plus petites tumeurs ne mesurent que quelques millimètres quand les plus grandes peuvent atteindre plusieurs dizaines de centimètres.

Ces gales sont souvent visibles sur la tige principale de la plante, au niveau du sol (jonction entre la tige et le système racinaire). On les retrouve également sur les branches, sur lesquelles elles peuvent former des rangées de plusieurs nodules.

Ces tumeurs vont se développer au détriment de la plante et l’affaiblir. Elles provoquent ainsi :

• un retard de croissance et une baisse de vigueur, en impactant la circulation de sève et des éléments nutritifs ;
• une diminution de la production de fleurs et fruits ;
• une hausse du risque de développer d’autres maladies ou de subir des attaques parasitaires.

Si les végétaux ayant atteint leur maturité et étant bien installés peuvent survivre et tolérer cette maladie, les plus jeunes plantes touchées peuvent dépérir.

A noter que la gale du collet ne doit pas être confondue avec la galle des plantes, qui est une réaction naturelle suite à la piqûre d’un parasite, généralement sans danger. Pour en savoir plus sur ce sujet, nous vous invitons à consulter l’article dédié : « Galles des plantes : Qu’est-ce que c’est ? ».

Tumeur de gale du collet sur un rosier

Quel traitement contre la gale du collet ?

Il n’existe malheureusement pas de traitement curatif contre la gale du collet, qu’il soit naturel ou chimique. Les végétaux restent contaminés toute leur vie par la bactérie Agrobacterium tumefaciens.

Si vous repérez les premières tumeurs sur une jeune plante, déterrez-la rapidement. Eliminez-la en totalité (par exemple en déchetterie). Ne déposez jamais une plante atteinte par la gale du collet au compost.

Les arbres ou arbustes matures pourront être laissés en place sans action supplémentaire. Leur état de santé présente moins de risque que pour des jeunes végétaux.

S’il n’existe pas de traitement, quelques gestes préventifs peuvent toutefois être facilement mis en place. Ils permettront de limiter les risques de développement de cette maladie.

1. Avant tout repiquage ou transplantation, inspectez vos plantes pour vous assurer de l’absence de symptômes (nodules), particulièrement sur le collet ou les racines.
2. Désinfectez systématiquement vos outils de coupe ou d’élagage avant et après utilisation.
3. Pendant vos travaux de jardin, soyez attentifs à ne pas blesser accidentellement vos végétaux, en particulier au niveau du collet, du tronc ou des racines.
4. Utilisez un mastic de cicatrisation pour protéger les plaies des végétaux sensibles.
5. Ne plantez pas de végétaux sensibles à la gale du collet à proximité de plantes déjà infectées.
6. Ne plantez-pas de végétaux sensibles sur une zone précédemment contaminée.
7. Si vous habitez dans une région régulièrement soumise au gel, privilégiez des variétés de plantes bien résistantes, qui seront moins sujettes aux blessures.