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Les différents types de systèmes racinaires

Les différents types de systèmes racinaires

Allons voir ce qui se passe sous terre...

Sommaire

Mis à jour le 15 Janvier 2024  par Olivier 5 min.

Ce qui définit une bonne plante n’est pas paradoxalement sa partie supérieure (tiges, fleurs, feuilles…) mais plutôt son système racinaire. Celui-ci doit être fort et sain pour que la plante puisse s’ancrer solidement mais aussi pouvoir s’alimenter correctement. Ce sont les poils fixés aux racines qui absorberont l’eau et les nutriments. Mais les racines servent aussi de réserves à la plante : on le sait bien pour les rhizomes et les tubercules mais c’est le cas aussi des autres types de racines notamment pour les vivaces et les ligneux caducs dont la sève redescend en automne dans le système racinaire pour y stocker suffisamment de nutriments pour redémarrer la végétation au printemps. À noter aussi que les racines assurent une interface avec différents organismes vivants dans le sol, ce que l’on appelle l’effet rhizosphère. Mais, bien que les racines ont toujours les mêmes rôles, toutes les plantes n’ont pas le même système racinaire. Ces systèmes racinaires peuvent différer en fonction de l’espèce de la plante mais aussi de la nature du sol ou de la disponibilité de l’eau et des nutriments. Faisons le point sur ces différents systèmes racinaires !

Difficulté

Le système racinaire pivotant ou racine pivot

En gros, c’est une carotte ! On retrouve ce type de système racinaire sur de nombreuses plantes, notamment parmi les dicotylédones et les gymnospermes (les conifères, les Cycas et les Ginkgos).

La racine principale creuse profondément et verticalement dans le sol, tandis que des racines secondaires latérales s’y développent. Les racines pivots peuvent adopter plusieurs formes : conique comme une carotte, fusiforme comme un radis long ou napiforme comme un navet. Les plantes possédant ce type de système racinaire sont difficiles à extirper du sol et à transplanter. Beaucoup de racines pivots se sont modifiées dans l’évolution pour devenir des organes de réserves particulièrement efficace.

Quelques exemples : Tomate, carotte, panais, radis (eh oui, ce que nous mangeons n’est qu’une racine pivot renflée !), chêne, aubépine, pin, épicéa, pissenlit…

Racine pivotante © Gwenaëlle David-Authier

Le système racinaire fasciculé

Un système racinaire plus fréquent sur les monocotylédones, notamment les graminées et les plantes bulbeuses.

Le système racinaire fasciculé forme un faisceau de racines qui démarrent toutes du même point, il n’y a donc pas de racine principale. On le voit très nettement lorsqu’on arrache une touffe de graminée mais c’est très visible aussi sur les poireaux dont les racines partent toutes de la base de la tige renflée (pour rappel, les bulbes sont des tiges renflées et transformées en organe de réserve, ce ne sont donc pas des racines qui elles partent du dessous).

Quelques exemples : poireau, tulipe, oignon, graminées, maïs, plantain…

système racinaire

Racine fasciculée © Gwenaëlle David-Authier

Le système racinaire traçant

Dans ce cas-ci, la racine principale est peu développée, ce sont donc les racines latérales qui vont prendre le dessus. Ces dernières vont pousser de façon horizontale à faible profondeur et créer à intervalle régulier une sorte de mini-racine pivot. C’est de là que vient l’efficacité de certains plantes couvre-sols à coloniser rapidement une surface donnée mais c’est aussi le cas de quelques arbres de nos régions.

Quelques exemples : peuplier, saule, bambous, hêtre, frêne, les fabacées (haricot, pois, fèves…).

système racinaire

Racine traçante © Gwenaëlle David-Authier

Les racines adventives

Souvent complémentaire d’un premier système racinaire, les racines adventives se forment sur les tiges au départ d’un nœud. Dès que la tige touche le sol, des racines apparaissent et permettent à une seconde pousse de croître. Mais les racines adventives peuvent aussi apparaître sur la tige de certaines plantes (tomate ou maïs par exemple) au-dessus du « vrai » système racinaire ; dans une optique pouvant se résumer comme tel  :  « deux systèmes racinaires seront plus efficaces qu’un seul !« 

Quelques exemples : fraisier, menthe, pervenche…

système racinaire

Racine adventive © Gwenaëlle David-Authier

Les systèmes racinaires plus anecdotiques

  • les racines-crampons : comme chez le lierre ou l’Hydrangea grimpant, ce sont des racines adventives qui permettent à la plante de se fixer sur un support (mur, arbre…). Elles ne permettent en aucun cas d’absorber des nutriments et ne sont donc jamais préjudiciables à l’arbre-support ;
  • les racines aériennes : elles se développent sur la partie végétative de la plante et sont conçues pour absorber l’humidité atmosphérique. On les retrouve sur les plantes tropicales, surtout chez les épiphytes (orchidées, broméliacées, Tillandsia…)  ;
  • les racines internes : c’est étonnant mais à l’intérieur d’un arbre creux mais encore vivant, des raines peuvent se développer. Elles prélèveront les nutriments contenus dans l’humus formé à cet endroit. L’arbre peut alors croître vers son centre et restaurer une écorce interne ;
  • les racines de « stockage«  : comme les racines tubérisées (tubercule) chez la ficaire ou le dahlia, ou encore chez certaines racines succulentes qui permettent le stockage de l’eau ;

    Racine tubéreuse © Gwenaëlle David-Authier

     

  • les racines de structure : comme les racines-échasses, des racines adventives ancrées dans le sol (Palétuviers des mangroves) ou bien les racines-contreforts des fromagers  qui permettent en remontant le long du tronc de stabiliser les arbres. Ces deux types de racine permettent de maintenir debout des arbres sur des sols très meubles ou très peu profonds (forêt équatoriale) ;
  • les pneumatophores : ce sont des racines verticales qui sortent de l’eau et assurent les échanges gazeux comme c’est le cas de beaucoup d’arbres de mangroves ou de marécages (exemple : le Cyprès chauve) ;
  • les racines suçoirs : ce sont des racines qui permettent de « sucer » l’eau et les nutriments directement sur la plante support. C’est le cas chez des espèces de plantes parasites ou hémi-parasites comme le Gui.
systèmes racinaires, épiphyte,

Racines aériennes d’une orchidée (photo : Gwenaëlle David), racines d’un fromager au jardin botanique de Cadix (photo : Gwenaëlle David), racines de bambou (photo : Ken Ishikawa)

Le saviez-vous ?

En réalité, certains végétaux en fonction de l’espèce mais aussi des interactions extérieures (activité humaine, sol, climat, hygrométrie…) peuvent adopter des systèmes racinaires mixtes qui se retrouveront à la fois : pivot, fasciculé ou traçant en même temps.

Les racines interagissent avec la flore et la faune du sol. Ainsi certains végétaux comme les fabacées et l’aulne par exemple, sont capables de fixer l’azote atmosphérique de l’air grâce à des bactéries présentes dans leurs racines.

Les arbres, mais pas seulement, vivent en symbiose avec des champignons ce qui leur permet d’échanger des nutriments et même de « communiquer » entre eux : ces interfaces sont appelées mycorhizes. Tout le monde est gagnant dans cette association :  le champignon aide la plante à absorber l’eau et certains minéraux du sol, tandis que la plante fournit au champignon le carbone qu’il ne sait pas synthétiser, faute de photosynthèse.

Commentaires

  • Fauvel, le 22 Septembre 2020

    Très bel article
    Merci de ces informations....j aime PdF a cause de ses informations sur les plantes....

  • Delcourt, le 22 Octobre 2020

    Merci pour ces informations.
    Il est intéressant d'avoir le type racinaire de chaque plante , arbre ou arbuste . En effet, il est souvent nécessaire, de penser au système racinaire lors de la création de l'environnement "nature" autour de zones construites.
    Par exemple, sur des aires de captage géothermique, la profondeur des racines sera limitée à 70 cm....quelles plantations choisir ?
    Un ajout à ce propos au même titre que "la rusticité" ou "l'ensoleillement" par exemple serait extrêmement utile, dans votre catalogue.
    Ce type d'information n'apparaît jamais.
    Merci de votre écoute.

    • Réponse de Olivier, le 23 Octobre 2020

      Bonjour, oui vous avez raison c'est une donnée importante. C'est compliqué à quantifier parfois pour telle ou telle plante, mais c'est en tout cas une idée à creuser pour un éventuel ajout sur les fiches plantes. Nous en prenons note. Merci de votre commentaire :-)

  • Rolande, le 12 Mars 2021

    Bonjour, grand merci pour ces informations intéressantes et illustrées. J'aime votre site.

  • Mattarolo Noémie, le 28 Mai 2021

    Merci infiniment pour votre article si clair et agrémenté de dessins qui nous permettent de mieux comprendre !

    J'étais un peu perdue dans les méandres de la botanique mais maintenant c'est beaucoup plus clair !

    Encore merci !

  • Madeleine Atchori, le 21 Novembre 2021

    Bonjour, Merci pour ces informations enrichissantes. Qui est l'auteur de cet article s'il vous plaît ?

    • Réponse de Olivier, le 22 Novembre 2021

      C'est moi ;-) Merci beaucoup pour votre retour en tout cas.

  • dreumont didier, le 27 Juin 2022

    j aimerais connaitre l intérêt des différents types racinaires.
    je m'explique, certains arbustes et arbres peuvent être multiplies soit par bouturage ou marcottage, ce qui donnera un système racinaire superficiel donc dépendant des nutriments et de l humidité superficielle, alors que la multiplication à partir d une graine donnera une pivotante qui ira chercher en profondeur l humidité et transformera la roche mère( qui est en profondeur) en nutriments pour la plante, en d autres termes cette plante sera moins dépendante de l humidité de surface
    Me tromp'je
    merci

    • Réponse de Ingrid, le 30 Juin 2022

      Bonjour. Effectivement, les différents types de racines affectent la capacité des plantes à puiser l’eau et les nutriments. Cependant,les racines s'adaptent en fonction de l'environnement. Par exemple, prenons le cas des tomates : si on arrose tous les jours la plante par de petits arrosages, elle aura tendance à ne pas trop développer sa racine en profondeur, mais plutôt ses racines fasciculées, car l'humidité reste dans les premiers centimètres de terre. Si au contraire, on l'arrose avec une grosse quantité d'eau, mais une fois par semaine, son pivot sera plus profond.

      Certaines espèces de plantes sont gourmandes en eau (bambou) et en nutriments, alors que d'autres sont frugales comme la campanule capable de vivre sur un muret. Le système racinaire n'est donc pas forcément synonyme de résistance à la sécheresse.

      Un autre intérêt est que l'on peut associer très facilement des plantes aux systèmes racinaires différents. On le voit d'ailleurs souvent au potager (par exemple les carottes et les poireaux). On évite ainsi une concurrence racinaire pour l'eau et les nutriments.

  • herbert, le 14 Août 2022

    Bonjour. L'eau est un des éléments le plus important pour que la vie puisse exister tout comme l'oxygène .Ce qui défini la profondeur de tout système racinaire en effet en fonction de l'oxygénation du sol(sablonneux à argileux) l'air sera à une profondeur différente et affectera la biodiversité base de la nourriture des plantes (bactéries, virus, champignons, ainsi que la faune comme les verres de terres et autres insectes ) qui déstructure la matière organite qui sera absorbée par les plantes. C'est ce qui détermine la profondeur de l'enracinement. 80% des racine se situent entre 20 et 40 cm de profondeur et 20 % en fonction des espèces seront semi pivotante ou pivotante.
    Un autre point très important est l'étendue du système racinaire égale à un fois et demi la projection horizontale d e la couronne.
    Il y a encore beaucoup d'autres particularité à développer sur les systèmes racinaires.
    Je reste à votre disposition pour développer ce sujet.
    Bien amicalement Herbert

    • Réponse de Ingrid, le 16 Août 2022

      Bonjour, merci pour votre commentaire complémentaire à notre article. Oui, cela est un (très) vaste sujet et il existe bien d'autres particularités.

  • Blancaneaux, le 3 Octobre 2023

    Bonjour.Je pense qu'il serait utile aux acheteurs,notamment novices,d'être renseigné,lors de l'achat,sur le système racinaire de la plante à acheter..ceci pouvant guider le choix du pot et ses dimensions.Par méconnaissance,j'ai pu faire des erreurs.Merci.

    • Réponse de Ingrid, le 5 Octobre 2023

      Merci pour votre suggestion judicieuse concernant l'ajout d'informations sur le système racinaire des plantes. C'est un point très pertinent. Toutefois, il est important de souligner que le développement des racines peut varier en fonction des conditions du sol, ce qui rend l'information difficile à standardiser. Nous allons néanmoins étudier la possibilité d'inclure cette dimension sur nos fiches afin de vous offrir un guide d'achat encore plus complet.

Les racines des plantes