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Les arbres fruitiers sensibles au gel

Les arbres fruitiers sensibles au gel

Notre sélection de fruitiers à la floraison précoce

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Mis à jour le 8 Mars 2023  par Pascale 6 min.

Planter un arbre fruitier dans son jardin est une envie légitime car déguster des fruits gorgés de soleil est un plaisir incomparable. Si dans l’absolu, la plupart des arbres fruitiers ont une importante résistance au froid et peuvent potentiellement se développer sous tous les climats, tous ne peuvent pas être plantés partout en France. En effet, certaines régions, en général situées au nord de la Loire, sont sujettes aux gelées tardives qui peuvent survenir jusqu’aux fameux Saints de Glace. Or, de nombreux arbres fruitiers fleurissent précocement, dès février pour l’amandier par exemple. Et la moindre gelée peut anéantir en une nuit une fructification espérée. Donc, si vous voulez planter un arbre fruitier, il est primordial de choisir des variétés adaptées au climat de votre région. Découvrez notre sélection des six arbres fruitiers sensibles au froid et qui risquent de souffrir du gel tardif. Donc à ne planter que dans les régions où les risques de gelées sont rares au printemps, comme dans le sud de la France.

Difficulté

Pourquoi certains fruitiers ne peuvent pas être plantés partout ?

D’emblée, une mise au point s’impose : ces quelques lignes risquent de vous faire souffrir, surtout si vous n’avez pas la chance d’habiter dans une région où les hivers sont doux, les gelées presque inexistantes, et le printemps clément. Bref, si vous habitez au nord de la Loire, inutile de lire cet article qui vous ferait plus de mal que de bien. Car nous allons évoquer les arbres fruitiers dont les floraisons précoces peuvent souffrir du froid, ceux qui ne fructifient qu’en région méditerranéenne, et éventuellement dans les zones au climat océanique s’ils bénéficient d’un emplacement ensoleillé et abrité des vents froids.

Peut-être est-il nécessaire de rappeler pourquoi, au nord de la France, il est préférable de ne planter que des arbres peu sensibles au froid comme le pommier, le poirier, le prunier, le cognassier, le néflier commun (pas celui du Japon !), le cerisier…  Tout simplement, car une simple gelée nocturne printanière peut ruiner tous les espoirs de belles récoltes. En effet, jusqu’à la mi-mai, il n’est pas rare de voir les températures descendre en dessous de O°C dans certaines régions situées en climat continental ou de montagne. Or, à cette période, le printemps est déjà bien avancé. Les arbres sont sortis de leur période de repos végétatif, le débourrement et la feuillaison sont bien avancés, tout comme la floraison et parfois la nouaison (période qui correspond au premier stade de développement du fruit). Bref, la sève est largement remontée, les tissus, très vulnérables, sont très hydratés et un gel tardif serait catastrophique. Il aurait des conséquences désastreuses sur le feuillage, les bourgeons mais surtout sur la floraison. En effet, le gel détruit l’ovaire, ce qui revient à purement et simplement effacer la fructification de l’année.

Donc, ceux qui habitent sous un climat continental ou montagnard peuvent sortir leurs mouchoirs. Il est inutile d’espérer manger des abricots ou des pêches directement sur l’arbre mais vous pouvez créer un verger de pruniers et autres pommiers, le choix est large ! Au sud, vous pourrez vous faire plaisir et planter l’un ou l’autre sujet de notre sélection.

Avant d’entrer dans le détail, découvrez aussi nos 13 arbres fruitiers typiquement méditerranéens qui sentent bon le sud 

L'amandier, le plus précoce de tous les arbres fruitiers

Au sud, l’amandier (Prunus dulcis) annonce le printemps car c’est le premier arbre à fleurir. Dès le mois de février, parfois même fin janvier, l’amandier offre au regard sa floraison blanc rosé, délicate et légère, odorante et nectarifère. Les insectes pollinisateurs ne s’y trompent d’ailleurs pas en investissant les amandiers alors qu’ils sortent tout juste de leur torpeur hivernale. Ils sont d’ailleurs très utiles car la plupart des amandiers sont autostériles, c’est-à-dire qu’ils ont besoin de la compagnie d’autres amandiers d’espèces différentes.

Prunus dulcis - amandier

Les fleurs de l‘amandier sont très fragiles car précoces

Arbre de la famille des Rosacées, l’amandier est originaire d’Asie et a été très tôt naturalisé dans le bassin méditerranéen dont il apprécie l’ensoleillement. Même s’il s’avère rustique (jusqu’à – 25 °C tout de même), sa floraison est sujette aux coups de gel car très précoce. Le planter ailleurs que sur le pourtour méditerranéen relève de l’aléatoire…

La plantation se fait en automne, en sol ordinaire, bien drainé, léger et profond. Quant à l’emplacement, il doit être bien ensoleillé et abrité des vents froids. En respectant ces conditions, vous pouvez obtenir une belle récolte dès juin-juillet pour des amandes fraîches, et fin août début septembre pour des amandes sèches.

L'abricotier, une floraison dès mars

Voilà encore un arbre fruitier qui fleurit précocement au printemps. Dès mars, les fleurs de l’abricotier (Prunus armeniaca) apparaissent généralement avant les feuilles, ou en même temps pour certaines variétés. Les petites fleurs blanches ou roses durent peu de temps, attirant dans leur sillage nectarifère tout un cortège d’insectes pollinisateurs. Généralement autostérile, l’abricotier se suffit à lui-même mais il ne commence à produire que 3 à 4 années après sa plantation pour atteindre l’âge de raison, c’est-à-dire de pleine maturité à 7 ans.

prunus armeniaca - abricotier

En touchant les fleurs, le gel peut compromettre la récolte d’abricots

Ailleurs qu’en climat méridional, on peut toujours essayer de planter un abricotier, rustique jusqu’à – 20°C,  à l’abri d’un mur, à un emplacement très ensoleillé et absolument abrité des courants d’air froids. Ainsi, les variétés comme Le ‘Tardif de Tain’, le ‘Tardif de Bornareil’, le ‘Rouge Tardif Delbard’, le ‘Luizet’, le ‘Bergeron’Mais gare aux gelées tardives qui détruisent les fleurs dès – 2°C  ! Sauf si votre verger bénéficie d’un micro-climat, c’est donc exclu. Dans le Sud, aucun problème pour l’abricotier qui aime les sols légers et bien drainés. Il se plante en automne. Puisque votre climat est clément, privilégiez les variétés à la floraison plus précoce comme le ‘Canino’, très productif, le ‘Rouge de Roussillon’, ou le ‘Muscat de Nancy’

La récolte des abricots s’échelonne entre fin mai et début septembre suivant les variétés.

Le pêcher, un arbre fruitier adepte de clémence météorologique

Le pêcher (Prunus persica) cet autre membre de la famille des Rosacées, fleurit en rose ou en blanc. Et ce entre les mois de mars et d’avril. Donc, encore une fois, la fructification dépend grandement des températures de ces deux mois. Dans le littoral du Sud de la France, à cette période, les gelées sont inexistantes, sauf très rares exceptions. Vous pouvez varier les variétés en cultivant des pêches ou des nectarines, plus ou moins précoces. Et ce sans aucune difficulté, les pêchers étant autofertiles.

prunus persica - pêcher

Les fleurs du pêcher sont très sensibles aux fortes gelées

En revanche, ailleurs que dans le sud de la France, les gelées sont encore à craindre au moment de la floraison. Si vous voulez toutefois récolter des pêches blanches ou jaunes, des nectarines ou des pêches de vigne, il sera obligatoire de planter votre pêcher au soleil et surtout bien abrité des courants d’air et des vents froids. Par exemple contre un mur exposé au sud. Parmi notre large gamme de pêchers, craquez pour le nectarinier ‘Morton’ aux fruits sucrés, le pêcher ‘Amsden’, une variété ancienne très vigoureuse, ou au pêcher ‘Téton de Venus’, aux gros fruits pointus et ovales.

Le fait de choisir des variétés plus tardives permet aussi de mettre toutes les chances de son côté. Les pêchers qui produisent des pêches de vigne comme Pêcher ‘Sanguine de Savoie’, Pêcher de vigne jaune ou Pêcher ‘Sanguine vineuse’ sont en général plus tardifs mais restent sensibles aux gelées nocturnes.

Quoi qu’il en soit, comme la plupart des arbres fruitiers, le pêcher aime les sols légers, profonds et bien drainés. La plantation se fait de préférence à l’automne.

Le néflier du Japon, l'arbre aux bibasses

Le néflier du Japon (Eriobotrya japonica), arbre fruitier de la famille des Rosacées (encore un !) n’a rien à voir avec le néflier commun (Mespilus germanica). Le premier est originaire des régions montagneuses chaudes de Chine, le deuxième du Nord de l’Europe. Autant dire qu’ils n’ont pas la même résistance au froid. Et le néflier de Chine est particulièrement frileux. C’est en effet un arbre fruitier dont les bouquets floraux, constitués en grappes, de couleur blanche à crème, apparaissent en octobre ou novembre. Certes, ce ne sont pas les gelées printanières qui risquent de compromettre la fructification mais plutôt le froid et le gel, déjà bien présent dans certaines régions. Les fleurs ne résisteront pas à des températures de -3 à -5°C.

Eriobotrya japonica - néflier du Japon

Les fleurs du néflier du Japon apparaissent en septembre ou octobre, ce qui les rend sensibles au froid

Pour obtenir une belle production de bibasses (ou bibaces), le néflier du Japon se plante donc en régions méridionale ou océanique, où les hivers restent très doux. La fructification intervient en mai-juin, parfois à partir d’avril. Il apprécie un très bon ensoleillement et une situation abritée des vents. Le sol doit être bien drainé, profond et souple.

L'arbousier, l'arbuste des garrigues

L‘arbousier (Arbutus) pousse à l’état naturel dans les zones rocailleuses et arides, les garrigues et maquis, ou encore les bords sablonneux des littoraux atlantiques. Autant dire, qu’en tant qu’arbre méditerranéen jusqu’au bout de ses feuilles, l’arbousier aime la chaleur et redoute plus que tout les fortes gelées. Pour autant, il est rustique jusqu’à – 15 °C donc il peut être planté (presque) partout en France.

En revanche, la récolte d’arbouses peut être beaucoup plus difficile. En effet, l’arbousier présente une particularité : ses fruits se forment très lentement. Il faut en effet presque une année complète pour obtenir des arbouses matures et bien colorées. Les fruits arrivent à maturité en septembre-octobre, en même temps que les nouvelles fleurs. De ce fait, les fleurs ou les fruits peuvent être détruits en hiver si le froid est trop intense ou les gelées trop froides et trop longues.

arbutus - arbousier

Les fruits de l’arbousier arrivent à maturité en septembre-octobre, en même temps que les nouvelles fleurs

En climat méditerranéen ou océanique, on est donc certain d’avoir des fruits qui ressemblent à de petites fraises. D’autant que c’est un arbuste facile à cultiver qui apprécie les sols ingrats, plutôt acides, légers et bien drainés. Il est en outre idéal planté en haie libre ou contre un mur qui le protège des vents. Arbutus unedo est le plus répandu et le plus simple à cultiver.

Le grenadier, l'arbre fruitier à la longue longévité

Chez le grenadier (Punica granatum), arbre emblématique des civilisations méditerranéennes, c’est la floraison qui interpelle. D’un rouge ou orange éclatant, elle dure tout l’été. Donc aucun risque de destruction des fleurs de par le gel. Quant à sa fructification, elle intervient de fin septembre à fin octobre. Donc, là encore, peu de risque de gelées. De plus, le grenadier à fruits se montre résistant à des températures qui descendent autour de – 10 °C à – 15 °C suivant les variétés. Donc, toutes les conditions semblent réunies pour le cultiver partout. Eh bien non car, pour fructifier, le grenadier à fruits a besoin de longues périodes de chaleur qu’il ne trouvera que sur le littoral du sud de la France. Ailleurs, il peut se développer mais ne donnera que rarement des grenades.

punica granatum - grenadier

Pour fructifier, le grenadier à fruits a besoin d’une longue période de chaleur

Commentaires

  • Aurélie, le 13 Avril 2022

    Bonjour,
    Si l'on suit votre raisonnement, on ne plante pas non plus de pommiers, cognassiers... dans le nord de la France, puisqu'ils fleurissent également en avril, et qu'on n'a pas de fruits certaines années de gelées tardives. Il serait plus intéressant de savoir :
    - pour chaque espèce, quels stades de la formation du fruit sont sensibles au froid (une fois la nouaison passée, le fruit est-il encore sensible ?)
    - au sein de chaque espèce, quelles variétés sont plus adaptées que les autres aux climats frais. Il en existe par exemple chez le pêcher, le figuier ou l'amandier.

    • Réponse de Ingrid, le 14 Avril 2022

      Bonjour. De manière générale, les pommiers sont moins sensibles au froid que l'abricotier par exemple, mais aussi plus tardif. Mais ils peuvent effectivement, eux aussi, subir quelques dégâts dû au gel tardif. Chacune des fiches des fruitiers contient les informations sur sa période de floraison, sa résistance au froid et sa période de fructification. Les fiches familles contiennent aussi des informations essentielles. Par exemple pour l'amandier, dans la fiche 🔗 "L'AMANDIER : PLANTER, TAILLER, …, on y découvre plusieurs variétés, dont une adaptée au nord de la Loire. N’hésitez pas à prendre contact avec notre service client par mail: serviceclient@promessedefleurs.com , un de nos conseillers jardins vous guidera dans le choix de végétaux adaptés.

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