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La Sicile n’est pas à proprement parler connue pour ses jardins comme l’est l’Italie continentale… mais Palerme recèle un jardin d'une rare beauté, d’une incroyable flore en plein cœur de la ville. Ce jardin est un espace à l’exotisme exacerbé, où arbres géants rivalisent de majesté, où le vert rempli tout l’espace, où quelques floraisons grandioses vous accueillent avec surprise, tandis que le bruit des oiseaux vous plonge dans une ambiance tropicale insensée.

Je me suis rendue en Sicile en septembre dernier, et c’est le premier endroit que j’ai visité, pour y trouver un peu de fraicheur alors qu'une chaleur moite s’était abattue sur la ville et que les températures s’affolaient sérieusement. J’y ai trouvé un havre de verdure très relaxant et un lieu hors du temps… Suivez-moi pour un voyage dépaysant à souhait !

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Une flore exceptionnellement riche, partout démesurée : ici Euhporbes et Aloes arborescens (© Gwenaëlle David)

Un peu d'histoire

Le jardin botanique (Orto botanico) de Palerme a vu le jour en 1789. Tout d’abord sous la forme d’un petit jardin dédié aux plantes médicinales, qui, trop petit, devra déménager à son emplacement actuel, au centre de la ville, longeant le lungomare. En cette fin XVIIIème où les explorations scientifiques et botaniques battent leur plein, le jardin palermitain, de par son climat d’une exceptionnelle douceur, profite d’une aura importante et permet l’introduction et l'acclimatation de très nombreuses essences tropicales.

On accède au jardin en franchissant un bâtiment de style néoclassique, de couleur ocre reconnaissable, le Gymnasium, conçu par l’architecte français Dufourny. C’est Dufourny qui implantera également la partie originelle du jardin autour de ce bâtiment, en la subdivisant en quatre parties et un système linnéen.
Le jardin fut inauguré en 1795, il sera enrichi progressivement jusqu'en 1820 de différents bâtiments et extensions dont les plus représentatifs sont le grand bassin pour plantes aquatiques puis la serre Marie-Caroline ou jardin d’hiver, ainsi qu’un ensemble de serres remarquables de plus de 1300 m2. C’est dans ce jardin que sera acclimaté puis introduit plus largement l’Eriobotrya japonica. Le grand Ficus magnolioides, qui est devenu le symbole du Jardin moderne, fut importé de l'Île Norfolk (Australie) en 1845. Ce sont actuellement plus de 12 000 espèces qui sont représentées dans le jardin de 10 hectares.

L’Université de Palerme continue à ce jour à effectuer un travail pointu de recherche dans la conservation et étude de la flore tropicale.

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L'entrée du jardin avec le Gymnasium et à droite la serre Marie-Caroline (© Gwenaëlle David)

Un foisonnement exotique

Ce qui frappe d’emblée quand on rentre dans le jardin botanique de Palerme, c’est l’extrême foisonnement de la végétation et la hauteur des arbres. Vous vous retrouvez immergés -à quelques minutes à pied seulement du grouillement de la capitale sicilienne- dans une véritable jungle, avec en prime une bande sonore digne des forêts du Costa Rica… ce sont des perroquets qui se sont acclimatés ! Les gigantesques Ficus magnolioïodes (Ficus Macrophylla columnaris) rythment une partie du jardin : ces arbres démesurés sont tout simplement hors norme avoisinant plus de 20 m de diamètre ! Ils possèdent des racines aériennes qui viennent s’implanter dans le sol en formant un lacis de lianes rigides extraordinaires, permettant de soutenir la prodigieuse ramure. On tombe aussi rapidement sur des bambous géants d’origine birmane (Dendrocalamus giganteus ‘Murno’) tout près du bassin, avec des cannes monumentales, superbes !

Ficus macrophylla columnaris (© Gwenaëlle David)
Dendrocalamus giganteus (© Gwenaëlle David)

Le grand bassin

Entouré de palmiers, de bambous et de Ficus, le grand bassin propose une scène apaisante où les fleurs de Lotus jouent avec la lumière et rivalisent de beauté avec les nénuphars et les Colocasias. Un peu plus loin, on retrouve d’autres plantes de terre humide, dont de magnifiques Cyperus papyrus, scintillants, et de fougères inconnues…

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Feuillage et fruits de Lotus (© Gwenaëlle David)

Des végétaux admirables et rares

Si l’on croise un peu partout en Sicile et dans de nombreux pays méditerranéens des Ficus impressionnants, ceux du jardin botanique de Palerme valent bien sûr le détour. On a carrément l’impression à un moment de se promener dans une forêt de Ficus… Ce sont les circonférences des troncs et la taille des arbres qui subjuguent le visiteur, tout autant que l'impression de jungle incontrôlée. J’ai vraiment adoré ! Autre grand moment, ma première rencontre avec un sublime Sycomore (Ficus sycomorus), arbre mythique et sacré de l’ancienne Egypte, et ses fruits portés à même le tronc. Le spécimen du jardin présente un port en cépée, étalé, remarquable, se faisant presque désirer au milieu d’une série de palmiers et Cycas à vous faire tourner la tête.

Ficus Sycomorus (© Gwenaelle David)

Pour qui apprécie l’exotisme des feuillages et d’arbres venus d’ailleurs, le jardin botanique de Palerme est un enchantement, une parenthèse verte spectaculaire ! Broussonetias papyrifera au feuillage atypique, collection de Cycas impressionnante (dont les magnifiques Cycas debaoensis et Cycas diannanesis), et parmi les zamiacées tropicales ressemblant de près à des Cycas géants, les singuliers Dioons spinulosums, Encephalartos munchii du Mozambique et de somptueux Zamias fururaceas.

Outre les superbes frangipaniers (Plumerias) plus communs mais tellement charmants et les Hibiscus qui forment ici de très hauts arbustes, on rencontre au fil de la promenade des floraisons inconnues chez nous, comme celles du Ceiba speciosa (Kapokier), aussi appelé arbre bouteille en raison de la forme de son tronc épineux intrigant. Originaire du Brésil, ses fleurs ressemblant à des Lys sont d’un exotisme fou. Le Jathropha multifida, ou arbre corail, autre rareté d’Amérique centrale, séduit avec son feuillage très découpé en de fins lobes et ses curieuses fleurs terminales en bouquet.

Jatropha multifida à gauche, les fleurs et le tronc du Ceiba speciosa en haut, et Plumaria plumosa en bas (© Gwenaëlle David)

Le Palmetum

On fait aussi le tour du monde au niveau des palmiers : Chamaerops humilis du Maroc, Phoenix reclinata d’Afrique australe, Phoenix sylvestris indien, Sabal minor d’Amérique australe, Nolinas recurvata, Braheas et Washingtonia filifera du Mexique et tant d'autres… un vrai festival de palmes !

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Nolina recurvata aussi appelé pied d'éléphant ; à droite une euphorbe candélabre (© Gwenaëlle David)

Le jardin des succulentes

Un tour dans le jardin des succulentes, et là, entre cactus, opuntias, agaves par dizaines, Aloes arborescens et euphorbes, c’est tout un monde aride qui s’ouvre devant nos yeux, superbement mis en scène dans une promenade qui nous mène vers l'allée des palmiers et les serres.

Myrtillocactus geomitranz au premier plan (© Gwenaëlle David)

J’y ai repéré notamment une euphorbe étonnante, assez rare, l’Euphorbia intisyi originaire de Madagascar, ayant généré un tronc, et arborant un entrelacs de rameaux fins légèrement bleutés, dénudés de feuilles… une merveille !

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Euphorbia intisyi Drake var. manthi (© Gwenaëlle David)

Le jardin d'hiver

Les serres sont un endroit emblématique du jardin à visiter absolument, rien que pour la beauté de la structure. Datant de 1796, la serre Marie Caroline rassemble quantité de plantes exotiques et méditerranéennes, d’agrumes (incroyables Citrus grandis aux énormes fruits), mais on visite aussi la serre des cactus, celle des plantes grasses et celle des milieux chauds et humides : Pandanus, Echinocactus et autres orchidées vous accueillent.

L'entrée de la serre Marie-Caroline, et les Cactus dans les serres chaudes (© Gwenaëlle David)

Au terme de quelques heures passées dans cet endroit au charme suranné, on ressort avec l’impression d’avoir parcouru une véritable jungle. Ce jardin n'est certes pas toujours entretenu selon nos normes françaises, mais c'est ce qui lui donne, il me semble, toute sa singularité et son mystère…
Une flore divine, un spectacle tropical se sont dévoilés sous nos yeux au fil de la balade : si vous passez par Palerme au cours de votre voyage en Sicile, île ô combien enchanteresse par son patrimoine antique, ses paysages et villes baroques... ne faites surtout pas l'impasse sur son jardin botanique !

Orto botanico di Palermo
Via Lincoln, 2 Palermo
Tel : + 39 91 23891236

Tarif : 6 euros
Horaires d’ouverture : lundi au dimanche de 9h à 17h (jusqu'à 20h de mai à août)
Fermé le jour de Noël et le jour de l'an

La Sicile n’est pas à proprement parler connue pour ses jardins comme l’est l’Italie continentale… mais Palerme recèle un jardin d’une rare beauté, d’une incroyable flore en plein cœur de la ville. Ce jardin est un espace à l’exotisme exacerbé, où arbres géants rivalisent de majesté, où le vert rempli tout l’espace, où quelques floraisons […]

La sécheresse, c'est le manque d'eau récurrent ou occasionnel. La plupart des plantes en souffrent, car l'eau est indispensable à leur vie, particulièrement dans le processus de photosynthèse. Mais l'eau est aussi indispensable à la circulation des nutriments à travers le végétal. D'ailleurs, une plante est composée entre 80 et presque 100 % d'eau en fonction des espèces (un peu comme nous...). On pourrait se dire que s'il n'y a plus d'eau, c'est la mort assurée. Pourtant, certaines s'accommodent plutôt bien de la sécheresse. On parle alors de plantes xérophytes. Faisons le point sur les adaptations étonnantes des végétaux face à la pénurie d'eau. 

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Paysage de garrigue où les plantes se sont adaptées à la sécheresse

Stratégie numéro 1 : on économise l'eau !

Pour économiser l'eau, il faudra limiter le phénomène d'évapotranspiration au maximum. Plusieurs solutions sont alors possibles. 

Réduire la surface des feuilles au maximum 

Plus la surface d'une feuille est grande, plus l'évaporation est importante. Certaines plantes produisent donc des feuilles à la surface particulièrement réduite comme le thym, la lavande, le Grevillea, le ciste, le Pin parasol ... Avez-vous remarqué que les arbustes méditerranéens produisent souvent des feuilles très petites, mais en grand nombre ?

On peut aussi découper une feuille à l'extrême pour garder la même surface photosynthétique, mais avec moins d'évapotranspiration. C'est le cas des Achillées millefeuilles, des Nigelles de Damas...

Ou carrément, ne plus produire de véritables feuilles ! Comment ça, ça n'existe pas une plante sans feuilles ? Et les cactus alors ? Les cactées ont réduit à leur plus simple expression les feuilles jusqu'au stade d'épine : plus d'évapotranspiration et c'est finalement la tige qui se charge de faire la photosynthèse. 

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Réduire la surface foliaire au maximum : ici le feuillage d'un romarin et les épines d'un cactus

Réduire l'exposition des feuilles 

Une plante peut garder une grande surface foliaire si elle ne l'expose pas au soleil direct. C'est le cas des plantes d'ombre évidement, mais certaines plantes poussant au soleil peuvent faire en sorte que le soleil ne tape pas directement sur la feuille. Un simple changement d'angle et l'évapotranspiration se retrouve réduite au maximum. On peut citer en exemple certains Eucalyptus dont les feuilles pendent à la verticale, le Micocoulier de Provence (Celtis australis) qui "bouge" ses feuilles pour n'en offrir que la tranche au soleil, ou les plants de haricots qui semblent "taper dans leurs mains" en cas de fortes chaleurs. D'autres vont même enrouler leurs feuilles aux heures les plus chaudes comme le Brachypode rameux. 

Etonnant Micocoulier ou Celtis Australis qui adapte l'exposition de son feuillage au soleil

Transformer les feuilles 

Certaines plantes vont carrément transformer la couche protectrice des feuilles. Le plus simple est de recouvrir la feuille par une grosse couche cireuse. Plus la cuticule est épaisse, moins l'eau s'échappera. C'est le cas de l'Olivier, du Laurier noble, du Chêne vert, du Fragon petit-houx, des genévriers. Mais aussi, cette couche cireuse, donc luisante, va renvoyer les rayons du soleil. Ce qui limitera encore les pertes en eau. À noter qu'une imperméabilisation totale de la feuille aux échanges gazeux serait fatale (voir point "fermer les stomates"). La couche cireuse ne se trouve donc que sur le dessus de la feuille, le revers, à l'ombre, est "normal" et permet à la plante de respirer, donc de participer à l'évaporation.  

Une couche de poils est aussi une excellente idée, car l'air (et un peu de rosée) pourra s'y accrocher formant une sorte d'isolant thermique. C'est le cas de la Balotte, du Stachys byzantina, du Chêne pubescent, du Ciste cotonneux (Cistus albidus), de l'Euphorbia tetragona... Le Chêne vert et l'Olivier présentent des poils sur le revers de la feuille pour protéger les stomates, ce qui réduit encore un peu les pertes en eau. 

Tiens en parlant de Stachys byzantina... Avez-vous remarqué sa couleur de feuillage ? Plutôt gris-argenté, n'est-ce pas ? Bien vu ! C'est encore une adaptation du feuillage pour lutter contre la chaleur et les pertes en eau. Le gris-verdâtre, voire argenté, permet de réfléchir efficacement les rayons du soleil. À méditer, pour choisir la couleur de son T-shirt pour l'été... 

Olivier et Stachys byzantina

Se mettre tout nu 

On a déjà parlé des bénéfices de la réduction de surface foliaire : faire des feuilles très petites pour subir moins de pertes en eau. Mais... si on n'avait carrément plus de feuilles ? C'est le cas de certaines plantes qui perdent leur feuillage en cas de sécheresse pour ne garder que des branches et tiges vertes qui leur permettent de faire un peu de photosynthèse. Mais cela réduit fortement leur croissance tout de même. C'est le cas des Spartiers à tiges de jonc notamment (Spartium junceum). 

Certaines tiges sont elles-mêmes adaptées à la sécheresse : en devenant plus coriace comme dans le cas de la salsepareille (ça, c'est vraiment schroumpfant !) ou en adoptant une forme spéciale qui permet de créer des mini-zones d'ombre comme chez certains cactus aux arêtes longitudinales.

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Spartium junceum

Fermer les stomates 

Lorsqu'il fait trop chaud, le plus simple est de fermer les fenêtres de nos habitations. Eh bien, les plantes font presque la même chose. Les stomates permettent les échanges gazeux entre la plante et son environnement. Fermer ses stomates lors des grandes chaleurs est donc l'une des solutions pour éviter le dessèchement. Mais attention ! Car la plante ne peut plus "respirer" et la photosynthèse ne se fait plus correctement. Ce n'est donc qu'une solution à court terme. 

A noter que ces stomates peuvent aussi plus simplement se retrouver sous la feuille pour éviter les pertes en eau. C'est le cas du Laurier rose ou de l'Oyat (Psamma arenaria) par exemple. 

Stratégie numéro 2 : on stocke l'eau !

Lorsqu'on a peur d'une pénurie d'essence, de papier toilettes (je n'ai jamais compris le délire cependant) ou autre... Nous, les humains, n'avons qu'une seule idée : faire du stock ! (au risque de créer cette pénurie tant redoutée). Sans vouloir sombrer dans l'anthropomorphisme de bas étage, les plantes font un peu la même chose. 

Certaines plantes ont en effet acquis la capacité de stocker de l'eau dans certains de leurs tissus : tubercules, racines tubérisées, tiges renflées (comme pour les cactées) ou bien feuilles succulentes (feuilles charnues remplies de liquide) chez les plantes grasses. Comment ça marche ? Les tissus de ces plantes ont une forte concentration en sels minéraux. Ces sels minéraux vont capter l'eau quand il y en a. On retrouve cela chez les cactées, certaines euphorbes, l'orpin, les sedums et hylotelephium, les crassulas... 

Ajoutons à cela qu'une bonne partie des plantes succulentes a évolué pour limiter les pertes en eau par d'autres manières : réduction de la surface foliaire, production de poils sur le feuillage... 

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L'eau peut être stockée dans les tissus comme les plantes succulentes ou dans les organes de réserve comme les rhizomes

Stratégie numéro 3 : on va chercher l'eau très loin !

Si de l'eau n'arrive plus en surface, cherchons-la ailleurs. Et cet ailleurs se trouve parfois très bas sous nos pieds.  Certains arbres et arbustes ont donc développé un système racinaire très profond, pouvant descendre à plusieurs mètres de la surface. Les champions du genre chez nous dans le Sud sont les buis et le chêne kermès (Quercus coccifera). 

Stratégie numéro 4 : on brumise de l'eau !

Certaines plantes, notamment quelques aromatiques de la famille des lamiacées comme le thym, la lavande ou le romarin, savent se calfeutrer dans une sorte de brume. Cette brumisation est produite par la plante elle-même qui éjecte par ses pores des gouttelettes d'eau et d'huile essentielle. C'est pour cela que ces plantes sentent plus par temps chaud et sec ! Cette brumisation permet de créer un écran protecteur contre les rayons du soleil et limite les pertes en eau. 

Les plantes aromatiques comme la lavande se protègent par "brumisation"

Stratégie numéro 5 : on n'est plus là !

Si l'eau ne sera plus disponible à partir d'une certaine date, une solution pourrait être de ne pas ou plus être là lorsque cela arrive. Certaines fleurs possèdent un cycle de vie très court permettant à la graine de germer en automne puis de fleurir et produire ses graines directement au printemps. Ainsi lorsque arrive l'été, la plante a déjà terminé sa vie. Et le cycle recommencera en automne. C'est le cas d'un bon nombre de fleurs annuelles du bassin méditerranéen comme la Crepis sancta ou Ptérothèque de Nîmes par exemple. 

Mais cette technique n'est pas l'apanage des annuelles, certaines plantes vivaces vont faire en sorte de "disparaître" durant la saison sèche. C'est le cas de nombreuses plantes à bulbes qui fleurissent au printemps, comme l'Iris germanica pour n'en citer qu'un. Ces végétaux vont vivre sur leurs réserves durant la saison sèche sous forme de rhizomes ou de bulbes, tandis que la partie végétative (tige, feuilles et fleurs) disparaît momentanément. 

Les fleurs des cistes font perdre beaucoup d'eau à la plante, contrairement à leurs feuilles. L'arbuste s'est donc adapté pour que les fleurs ne durent qu'une journée, parfois moins encore. Ainsi, la plante peut fleurir sans trop de pertes en eau. 

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La ciste s'adapte à la chaleur avec des fleurs ne durant que quelques heures

Stratégie numéro 6 : on révolutionne le cycle de Calvin !

Plantes en C3 

On ne va pas ici expliquer en détail le cycle de Calvin lors de la photosynthèse, car cela nécessiterait un article à part entière. Mais pour faire simple : durant la photosynthèse, une plante dite normale va capter l'énergie lumineuse pour pouvoir fixer le CO2 sous forme de chaines carbonées (glucose), l'énergie chimique. Mais avant de se transformer en sucre (molécule à 6 carbones), on doit passer par une phase intermédiaire : des molécules possédant trois carbones. Voilà pourquoi, on appelle parfois ces plantes : plantes en C3, pour 3 carbones. Les plantes en C3 sont parfaitement adaptées aux climats froids et tempérés. 

Plantes en C4

Le cas particulier des plantes en C4 maintenant. Ce sont des plantes qui sont plus adaptées aux climats chauds. Elles vont utiliser le cycle de Hatch-Slack qui est une variante du cycle de Calvin. L'énergie lumineuse va transformer le CO2 directement en une molécule à 4 carbones (d'où le nom C4) qui va migrer vers la face inférieure de la feuille. Cette molécule n'est qu'un intermédiaire pour que le cycle reprenne normalement juste après et produise des molécules à 3 carbones puis du sucre. Mais juste avant cela, cette molécule à quatre carbones va libérer du CO2 qui sera stocké dans la feuille. Résultat : même avec des stomates presque refermés pour éviter les pertes en eau, la plante peut continuer à faire la photosynthèse pendant les périodes chaudes. Elle pourra donc continuer à pousser tout en perdant le moins d'eau possible. 

Plantes CAM 

Il existe aussi des plantes CAM pour Crassulean Acid Metabolism (Métabolisme acide crassulacéen). C'est le cas de nombreuses plantes grasses, les cactées et les euphorbes. Les stomates s'ouvrent la nuit pour éviter les pertes en eau. Le CO2 est assimilé par la plante en une première molécule en C4 puis en acide malique. Le jour venu, cet acide malique est transformé grâce à l'énergie lumineuse en molécules à trois carbones puis en sucre (comme dans un cycle de Calvin normal). 

Pour terminer sur des chiffres : les plantes en C3 ont besoin de 400 ml d'eau pour assimiler 1 g de Carbone ; les plantes en C4, seulement 250 ml et les plantes CAM, à peine 50 ml. Les plantes en C4 et CAM prospèrent mieux que les C3 en climat chaud et sec. 

Si vous désirez avoir aussi mal à la tête que moi en écrivant ces lignes et vous amuser à reproduire les différents cycles sur des feuilles A3 punaisée au mur, voici trois liens qui devraient vous plaire : 

Cycle de Calvin (plante en C3)

Cycle de Hatch & Slack (plante en C4) 

Métabolisme acide crassulacéen 

La sécheresse, c’est le manque d’eau récurrent ou occasionnel. La plupart des plantes en souffrent, car l’eau est indispensable à leur vie, particulièrement dans le processus de photosynthèse. Mais l’eau est aussi indispensable à la circulation des nutriments à travers le végétal. D’ailleurs, une plante est composée entre 80 et presque 100 % d’eau en […]