Il est loin le temps où le potager se résumait à une large parcelle de terre labourée, traversée de planches en guise de passe-pieds. Désormais, les légumes prennent de la hauteur et s’élèvent au-dessus du sol naturel, avec ou sans pieds : voici le potager surélevé !

Différents types de potager surélevé

Le terme « potager surélevé » (ou « raised bed » en anglais) désigne deux types d’aménagements :

  • les potagers sur pieds
    Inspirés des tables de cultures destinées aux personnes à mobilité réduite, ces potagers permettent de jardiner assis ou debout. Ce sont des bacs profonds, en bois, en métal ou en plastique, installés sur pieds. De taille variable, ils sont très ergonomiques et s’adaptent très bien aux petits espaces comme les balcons et terrasses.
potager surélevé sur pieds

Potager sur pieds - Photo : Burger

  • Les potagers en contact avec le sol
    Cet autre type de potager surélevé est constitué de bacs sans fond, plus ou moins haut, plus ou moins grands. Ils sont posés sur le sol (la terre ou toute autre surface) et leur forme comme leur profondeur sont très variables : d’une quinzaine de centimètres à plus d’un mètre. Souvent construits en bois, ils sont remplis de substrat qui peut être de la terre, du terreau ou différentes couches de matières organiques pour constituer des « lasagnes ».

Potagers surélevés en ville - Source : Pinterest

Comment construire soi-même son potager surélevé ?

C’est simple, si vous êtes bricoleur, faites vos propres plans ou recherchez des tutoriels sur internet : vous n’aurez que l’embarras du choix ! Vous aimeriez quelque chose d’un peu différent mais manquez d’inspiration ? Allez donc faire un tour sur Pinterest où les idées ne manquent pas. Sachez aussi qu’un ouvrage très complet : "Potager surélevés : de la construction à la plantation" de Tara Nolan vient de sortir chez Ulmer. Il regorge d’exemples, de plans et d’astuces.

Les avantages des potagers surélevés

Les potagers surélevés comportent de nombreux avantages. Ergonomiques, ils offrent un réel confort de travail puisque, forcément, la terre est moins basse ! Ils ont également la réputation de se « salir » moins vite : même si les adventices peuvent s’y installer, leur structure fait barrière aux herbes traçantes. Leur hauteur facilite aussi le drainage : l’eau s’infiltre aisément, ce qui est très pratique si vous jardinez en terrain humide. Par ailleurs, la terre s'y réchauffe plus vite, c'est idéal pour les semis précoces mais aussi à l'ombre.

Ces potagers peuvent être très esthétiques et, suivant les matériaux choisis, s’accorder parfaitement avec de nombreux styles. Comme vous pouvez les construire sur mesure, ils s'adaptent à la forme de votre jardin mais aussi à son dénivelé. Tous ceux qui ont des jardins en pente comprendront de quoi je veux parler !

Deux potagers surélevés particulièrement esthétiques - Source : Pinterest

Les limites de ce type d'aménagement

Néanmoins, ce type d’aménagement comporte quelques limites ou inconvénients.

La principale limite est, clairement, l’investissement (en temps et en argent) que réclame leur installation.

En effet, bien que l’on trouve dans le commerce des modules en kit ou tout prêts, ils sont généralement coûteux ou de piètre qualité (parfois, même, ils cumulent !). Par ailleurs, ils sont souvent construits avec du bois traité, ce qui n’est pas idéal lorsque l’on cherche à cultiver des légumes sains. Pour mener à bien ce type de projet, il vous faudra donc, idéalement, exercer vos talents de menuisier… et, surtout, trouver du bois qui soit à la fois résistant et non traité. Bonne chance.

Un autre inconvénient est l’apport de terre. Les potagers sur pied n’en contiennent pas beaucoup plus que de grandes jardinières. Mais pour les autres types, les volumes sont rapidement conséquents. Sortons la calculette : pour remplir un simple carré de 1,2 mètre de côté et de 80 cm de haut, vous aurez besoin un mètre cube de terre.... soit 1000 litres, qui correspondent à 12 à 13 brouettes bien pleines ou 33 sacs de 25 litres de Terre végétale « Or brun »… ce qui équivaut à un poids de 833 kilos ! Je n'ose même pas vous estimer le coût.

Dans ces conditions, à moins d'avoir pour voisin (et ami) un hybride de Mac Gyver et de l'incroyable Hulk, vous serez donc un peu contrait d’en limiter le nombre. Dès lors, pour cultiver et récolter une grande variété de légumes, il sera nécessaire de gérer l’espace en réfléchissant bien à la succession et aux associations de cultures.

Les potagers surélevés, une bonne solution ?

Pour conclure, et à mon humble avis, les potagers surélevés sont une très bonne solution si vous disposez d’un espace réduit, que votre jardin est dépourvu de terre ou si vous souffrez du dos. C’est aussi un moyen facile de cultiver quelques légumes, pour le plaisir. Mais si vous disposez d’une belle surface, avec une terre même juste correcte et que vous envisagez de nourrir votre famille… la cultiver directement, « à la papy », est un moyen bien plus efficace… et économique. Certes, l’améliorer demandera quelques efforts mais transporter quelques sacs ou brouettes de très bon fumier ou compost, c’est loin d’être insurmontable !

Pour aller plus loin :

"Potager surélevés : de la construction à la plantation" de Tara Nolan - 550 illustrations - 272 pages - 25 euros