Sur la route entre Menton (France) et Vintimille (Italie), juste après la frontière, je pars à la découverte du jardin botanique Hanbury (Giardini Botanici Hanbury). Protégé par les montagnes, sur le Cap Mortola, ce jardin bénéficie d’une situation climatique idéale. Il est implanté sur un domaine de plus de 18 hectares, dont la moitié constitue véritablement le jardin, constitué de plantes exotiques (l’autre moitié étant un maquis, avec une végétation méditerranéenne). Il s’agit d’un jardin immense, en pente, qui s’étend de la route, en haut, jusqu’à la mer, avec un dénivelé d’environ 100 mètres.

Le jardin est un ancien domaine agricole qui fut acheté en 1867 par un riche homme d’affaires anglais, Thomas Hanbury, attiré par le climat particulièrement doux de cette région. Avec son frère Daniel, botaniste et pharmacien, ils y créèrent un jardin exceptionnel, rassemblant des plantes du monde entier. Le jardin fut vendu à l’Etat italien en 1960, et est aujourd’hui géré par l’Université de Gênes.

Après avoir passé le portail d'entrée, j'emprunte un escalier en pierre qui descend. Là, s’offre à moi une vue panoramique, avec le jardin en contrebas, qui s’étend jusqu’à la mer. Alors je commence à arpenter les chemins pour descendre le jardin.

Les plantes xérophytes (jardin sec)

Je commence par une zone qui rassemble de nombreuses plantes xérophytes, supportant la sécheresse. La plupart d'entre elles ont des feuilles ou tiges charnues, ce qui leur permet de garder l'eau dans leurs tissus. Ces plantes sont adaptées pour éviter de se déshydrater.

Accrochées à un muret, sur le bord du chemin, j’admire les formes élégantes et douces des Agave attenuata. De chaque côté du chemin, de vieux oliviers témoignent du passé agricole du domaine.

agaves et oliviers

Les formes élégantes des Agave attenuata, à gauche. Sur le bord du chemin, de vieux oliviers témoignent du passé agricole du site.

J’arrive sur une place circulaire, entourée par une collection impressionnante d’Agaves, certains gigantesques ! Sur cette place se trouve le petit temple des quatre saisons, une pergola arrondie, formé de colonnes en pierre surmontées par une coupole. Il semble former comme un théâtre, dont les agaves seraient les spectateurs, sur des estrades, entourant la scène. Je prends un moment pour admirer ces plantes et leurs inflorescences dressées vers le ciel, gigantesques. Les agaves peuvent vivre 10 à 40 ans avant de fleurir... Puis ils développent une floraison impressionnante : une hampe florale pouvant atteindre jusqu’à 11 mètres de haut, avec des ramifications horizontales. La plante meurt après la floraison.

petit temple dans le jardin botanique Hanbury

Le petit temple des quatre saisons. Il est situé sur une place entourée d'agaves et de plantes succulentes !

Je passe sous un vieux Yucca australis, très ramifié, qui tend ses branches au-dessus du chemin. Il porte de grandes grappes de fleurs blanches.

Au cours de la descente vers la mer, de superbes panoramas se dégagent, offrant une vue remarquable sur la mer et la Villa.

plantes succulentes et xérophytes au jardin botanique Hanbury

Le jardin de plantes xérophytes

Le jardin botanique Hanbury offre de superbes panoramas

Le Palazzo, avec la mer en arrière-plan, vu depuis le jardin de plantes xérophytes. A droite, une inflorescence d'agave.

Aloe, au jardin botanique Hanbury

Des Aloés, et la vue sur la ville italienne de Vintimille

Le Palazzo

Je continue à descendre le jardin, et j’arrive face à la superbe villa, le Palazzo (Palais), datant du XIe siècle. Il a une belle couleur ocre orangée, avec des volets bleus. J’emprunte un escalier pour monter sur un vaste balcon avec de grandes colonnes blanches, colonisé par une impressionnante glycine ! Juste devant la villa se trouve un jardin de plantes succulentes. J’y vois des cactus, palmiers, Opuntia, Aloe, Yucca... La villa semble d’ailleurs constituer comme une maison avec son propre jardin, un peu séparé du reste. On y trouve plusieurs terrasses avec une superbe vue sur la mer !

Le Palazzo du jardin botanique Hanbury

On passe un ancien portail et on arrive sur une esplanade, devant l'entrée nord de la villa.

La terrasse sud du Palazzo, jardin botanique Hanbury

Côté sud de la villa, une grande terrasse avec, à droite, une imposante glycine montant sur les colonnes.

Le Palazzo, jardin botanique Hanbury

Un pavillon devant le Palazzo, au jardin botanique Hanbury

Côté sud, un pavillon, devant lequel se trouve un jardin de plantes xérophytes, avec des agaves, aloés, palmiers, yuccas... Et, en face, la mer.

La pergola et les plantes grimpantes

Je quitte la villa pour emprunter une pergola très longue et droite, soutenue par de grands piliers en pierre. Elle constitue un axe horizontal dans le jardin. Au-dessus de ma tête s’entremêlent les troncs des glycines et autres lianes... Il faut dire que le jardin, avec ses nombreuses pergolas, rassemble une belle diversité de grimpantes : j’y croise des bignones, glycines, passiflores, rosiers... Je découvre également une plante grimpante originale, à fleurs bleu - violet : Maurandya barclayana.

Une pergola et des plantes grimpantes au jardin Hanbury

Une très longue pergola, soutenue par des piliers en pierre

Plantes grimpantes, jardin botanique Hanbury

Quelques plantes grimpantes aperçues sous les pergolas du jardin : bignone (Campsis radicans), Passiflore 'Purple Haze' et Maurandya barclayana

Je passe ensuite devant la Fontaine du Dragon, avec au centre un bronze japonais ramené de Kyoto par Thomas Hanbury, entouré par des papyrus, et, derrière, une statue en marbre (l'Esclave). Puis j'arrive devant le mausolée Mauresque, un monument de style oriental, sous lequel furent déposées les cendres de Thomas Hanbury et de son épouse.

Fontaine et mausolée au jardin botanique Hanbury

La Fontaine du Dragon et le Mausolée mauresque

Je passe ensuite dans un sous-bois australien, regroupant notamment des Eucalyptus et Melaleuca, ainsi que des Callistemon, Brachychiton, Acacia, Grevillea... Le terrain aride du jardin, combiné au climat chaud et sec, convient très bien à la culture de ces plantes. Comme Daniel Hanbury fut un pharmacien, il s’intéressa aux propriétés médicinales des eucalyptus et en implanta ici. Certains sont particulièrement grands et impressionnants.

Je poursuis ma descente du jardin, qui semble sans fin, pour me rapprocher toujours plus de la mer. Je n’imaginais pas, en entrant dans ce jardin, qu’il s’étendait aussi loin, presque jusqu’à l’eau. La mer est véritablement la toile de fond de ce jardin !

Une fois arrivé en bas, le terrain se fait bien plus plat. J’arrive en effet dans une plaine. Le sol est plus profond que dans le reste du jardin. On y trouve des agrumes, palmiers, rosiers, une collection de sauges...

Le jardin possède également une collection de fruitiers exotiques : avocats, kiwi, macadamia, mais aussi cognassier de Chine (Pseudocydonia sinensis), Feijoa (Acca sellowiana), Papayer, Goyavier de Chine (Psidium cattleyanum), Sapote blanche (Casimiroa edulis), Pomme caffre (Dovyalis caffra) ...

Il faut ensuite remonter tout le jardin ! Heureusement, les chemins et allées sont innombrables, me permettant de continuer à explorer le site sans me lasser. Je remonte en zigzaguant, passant de l’est du jardin à l’ouest, le traversant dans tous les sens, en remontant doucement vers le nord. Je profite au passage des nombreux panoramas !

Je découvre une allée de cycas et encephalartos, avec au bord du chemin des pelargoniums, Senecio cineraria... Les cycadacées sont des plantes arborescentes ressemblant un peu à des palmiers, et ayant des caractères primitifs (graines nues, cônes mâles portant le pollen...). Elles comptent parmi les plus anciennes plantes au monde !

une allée avec de nombreux cycas, au jardin botanique Hanbury

L'allée de Cycas et encephalartos

Je finis par arriver en haut du jardin... mince, je n’ai plus envie de repartir ! Alors je continue à m’aventurer dans les sentiers, jusqu’à la fermeture. Je finis ma visite avec le superbe Hebe x andersonii.

Hébé d'Anderson, Véronique arbustive

Hebe x andersonii

Le jardin botanique Hanbury est l’un des plus beaux jardins que j’ai visité sur la côte d’Azur. Il est impressionnant par sa superficie, son paysage, la villa, les innombrables fontaines et statues... et se double d’une vraie richesse botanique ! On trouve régulièrement des panneaux qui donnent des explications et informations sur les plantes. Le jardin est structuré par plusieurs grands axes, comme une voie romaine, une longue pergola, l’allée aux cyprès, ou l’escalier aux amphores. Les escaliers et pentes plus douces se succèdent, pour descendre progressivement la centaine de mètres de dénivelé ! Le jardin est tellement grand qu’il offre en haut un milieu plutôt aride et rocailleux, idéal pour la culture de plantes xérophytes (agaves, aloés, euphorbes, cactus...), et en bas, vers la mer, un milieu frais avec un terrain plus profond, où l’on trouve des palmiers, fruitiers exotiques, agrumes, rosiers, sauges... Ainsi, la végétation y est variée : on passe d’un jardin de plantes succulentes à un sous-bois australien, puis à une palmeraie... On y trouve des plantes qui viennent de toutes les régions du monde !

Hanbury est le jardin parfait pour en prendre plein les yeux ! Tout semble démesuré, trop grand pour être vrai : l’étendue du jardin, la vue sur la mer, les agaves et yuccas gigantesques, l’énorme Palazzo... Sans compter toutes les statues, les escaliers en pierre, pergolas, fontaines... On finit toujours un sentier par un élément architectural ! Ce jardin offre de nombreux panoramas, de très belles vues sur la mer, ainsi que sur le Palazzo.

Si vous êtes de passage dans la région, n’hésitez pas à le visiter ! Comme le jardin est immense, prévoyez par contre assez de temps pour bien en profiter !

Informations pratiques :
Giardini Botanici Hanbury
Adresse : Corso Montecarlo, 43 – La Mortola 18039 – Ventimiglia (IM) - Italie
Tel : (+39) 01 84 22 95 07
Site web : http://www.giardinihanbury.com/
Mail : info@cooperativa-omnia.com
Plein tarif : 9 €

Découvrez l'émission « Jardins d’ici et d’ailleurs » sur Hanbury