Aujourd'hui, je vous emmène découvrir le jardin de Thierry, dans le Vaucluse, l'un de nos plus fidèles clients et grand passionné de roses. En effet, son jardin comprends aujourd'hui près de 750 rosiers et chaque année, de nombreux petits nouveaux viennent nourrir sa passion ! En pleine crise de Coronavirus, j'ai peu écrit, sinon pour répondre à des mails de clients en recherche de conseils, de colis en mauvais état ou égarés sur une plateforme transporteur... Et Thierry nous avait contactés pour un souci de conformité de l'un de ces rosiers acheté chez nous. Une fois le problème réglé, je n'ai pas pu m'empêcher de lui poser quelques questions.

Comment est née votre passion pour les roses ?

Je crois que ma passion pour les rosiers remonte à ma petite enfance. En effet mon grand-père maternel avait une maison avec un immense jardin du côté des Pyrénées-Atlantique. J'ai le souvenir d'avoir été en admiration devant son jardin et ses nombreux rosiers. Du côté de ma grand-mère paternelle, qui habitait dans une région très verdoyante (le centre de la France), j'ai pu apprécier la nature à l'état sauvage (pas encore dénaturée par l'urbanisation). Je me souviens de ses pivoines arbustives, très anciennes. Bien plus tard, j'ai eu l’occasion d'habiter et travailler sur Lyon qui est le berceau de la création et floriculture des roses. J'ai ainsi pu profiter de nombreuses fois de la Roseraie du Parc de la Tête d'Or, lieu incontournable pour tous les amoureux(ses) des roses.

Comment décririez-vous votre jardin ?

Mon jardin a une superficie d'environ 400 m2. Je le définis comme un jardin de curé, c'est un joyeux fouillis ou chaque recoin est mis à contribution et représente une découverte pour la personne qui le visite. Habitant dans le sud de la France où les chaleurs sont souvent extrêmes, je considère l'abondance de la végétation comme un atout considérable (plus d'oxygène, plus de fraîcheur...).

La terre de mon jardin n'est vraiment pas facile à vivre car il s'agit de la garrigue, un sol pauvre très calcaire, avec beaucoup de cailloux. Chaque fois que je veux planter un rosier, une plante ou un arbre fruitier, j'utilise une barre à mine ! Le calcaire est aussi un inconvénient pour mes rosiers. Pour pallier ce problème de terrain calcaire et éviter la chlorose ferrique, lors de mes plantations, j'ajoute du terreau, de l'engrais en granulés et éventuellement du sable.

J'occupe cette maison depuis 2014, je suis quasiment parti de zéro. J'ai ainsi pu façonner mon jardin à ma guise et sans contraintes. Avant de planter, j'imagine d'abord dans ma tête le résultat escompté d'une plantation (superficie occupée à taille adulte, couleur, etc) et comme un tableau de peinture à l'huile, je me projette sur le résultat final.

Joyeux fouillis de rosiers, de Calistemon, d'Allium christophii...

Quels sont les 5 rosiers dont vous ne pourriez-vous passer ?

Mon premier critère est le parfum car une rose sans parfum, n'est pas vraiment la « reine des fleurs ». Je regarde ensuite si ses floraisons sont remontantes ou non, et si elles sont régulières. Je possède beaucoup de variétés du créateur breton Michel Adam et anglaises de David Austin (c'est un de mes critères principaux dans mes choix). Chez ces 2 créateurs, les roses sont très parfumées, la forme est belle, les rosiers sont vigoureux et fleurissent avec régularité.  J'ai également une préférence pour les rosiers à grandes fleurs (+ de 6 cm) dits rosiers à odeur de thé.

Voici ma sélection de rosiers, loin d'être exhaustive bien sûr !

1 - En rosier grimpant je recommande vraiment la variété 'New Dawn', car il est d'une vigueur exceptionnelle (j'ai d'ailleurs construit une arche métallique de 5 mètres de long spécialement pour lui qui rejoint une autre arche, un rosier de Banks blanc et la variété 'Albertine' de l'autre côté). En 4 ans, il mesure plus de 5 mètres de long, fleuri toute l'année non stop et ses fleurs sont parfumées.

2 - En rosier à grandes fleurs, j'en compte deux ex aequo : D'abord la variété 'Le Grand Huit' ('Grande Classe' ou 'Commandant Cousteau'). C'est un rosier facile à vivre, qui fleuri abondamment avec de grandes fleurs rouges très parfumées ainsi que 'Brocéliande' (rouge et strie jaune) qui possède les mêmes qualités (créations de Michel Adam pour ces deux rosiers).

3 - En rosier Anglais, je vais en citer deux également : Chez Austin, j'aime beaucoup la variété 'A Shropshire Lad' (forme des fleurs, parfum, vigueur, remontée). Ainsi que 'A Whiter Shade Of Pale' (parfum sublime, jolie rose, jamais malade, bien florifère...).

4 - En rosier arbustif, je vais choisir les variétés 'La Garçonne' ('Nostalgie') et 'Borneo Odore' (toujours pour les qualités énoncées plus haut).

5 - En rosier couvre sol, j'aime beaucoup deux variétés pour l'originalité de leur coloris, la vigueur, et bonne remontée à savoir 'Isalia' (orangé) et 'Topolina' (rose).

Enfin, j'aimerais ajouter mes coups de cœur pour les rosiers grimpants suivants : 'Madame Alfred Carrière', 'Madame Isaac Pereire', 'Fée des neiges' et 'Sourire d'orchidée'.
Le rosier 'Madame Alfred Carrière' est l'un des premiers rosiers que j'ai planté, il y a 6 ans, sur une arche, devant l'entrée de ma maison. Son tronc principal mesure maintenant 25 cm de diamètre pour 5 mètres de haut et s’étend beaucoup.
C'est un rosier formidable car il fleuri constamment, pratiquement l'année complète, il n'est jamais malade et les fleurs sont délicates et parfumées. C'est une valeur sûre !

Quelles sont vos plantes préférées pour accompagner vos rosiers ?

Depuis de nombreuses années, je fais le choix de ne planter que des plantes vivaces pour accompagner mes roses. En effet, c'est un plaisir de les retrouver chaque année.

Pour accompagner mes rosiers et arbres fruitiers, j'ai planté de nombreuses variétés de clématites. Comme pour les rosiers, il existe une gamme très étendue (couleurs, formes, taille des fleurs). Le seul hic, c'est que mon jardin est envahi de gastéropodes (gros escargots, petits escargots en torsade, limaces...) et certaines non pas le temps de pousser. J'ai bien eu recours au traitement naturel et biologique (Ferramol) mais ce n'est pas une réussite chez moi car les fourmis, également en grand nombre, récupèrent les granulés. J'ai choisi depuis de nombreuses années de ne plus utiliser de produits chimiques pour traiter. Mes alternatives sont la bouillie bordelaise sur les arbres fruitiers, le souffre en cas de maladie cryptogamique, les larves de coccinelles pour les pucerons.

Clématites 'Kakio', 'Taiga' et 'Multi Pink'

Pour certaines arches de rosiers grimpants, mon choix s'est plutôt porté sur les jasmins. Mes bordures sont essentiellement de jacinthes ou de narcisses à fleurs doubles et parfumées (ici aussi la gamme est vaste). Tandis que les rocailles se couvrent de fleurs de coquelourdes, d'oeillets mignardises, d'anémones blanda, de sedums, de crocus, de campanules (le choix est conséquent) et d'autres plantes sud-africaines (Aster du cap, séneçon...).

À plusieurs endroits du jardin, pour donner un peu de volume, j'ai planté différentes variétés d'alliums. Un peu partout dans mes massifs, j'ai planté un grand nombre de lis de toutes sortes (ici aussi, je dois veiller au grain face aux ravageurs : criocères, larves, vers). Mes rosiers sont également en compagnie d'arbres fruitiers, des bambous, d'érables du Japon, de lauriers roses et de conifères.

Avez-vous encore des envies de roses ? Quels seront vos prochains achats ?

Dès qu'ils seront en stock, je pense me faire plaisir avec les rosiers suivants : 'Constance Mozart' (alias 'La Belle Ferronière'), 'Rigo Solero', 'Pastel Babylon Eyes', 'Pink Emely', 'Alexander von Humboldt', 'Princess Disney' et 'Dainty Bess'.

Dernièrement, j'ai commandé un Photinia serratifolia 'Pink Crispy', plusieurs Sedums pour ma grande rocaille, les clématites 'Octopus' et 'Veronica's Choice', du thym précoce... Actuellement, je privilégie les plantes qui supportent les fortes chaleurs et les sols secs, un peu à l'inverse de ma précédente maison en Lozère où je regardais plutôt du côté des plantes résistantes à -20°C.