Souvenez-vous, il y a deux semaines, je vous parlais de mon escapade normande et de la visite du jardin shamrock. J'ai ensuite profité de mon passage à Rouen pour aller me perdre au fin fond de la campagne, au milieu des champs, à la découverte du Jardin Plume. Une histoire commencée en 1996 par Sylvie et Patrick Quibel, qui ont créé là un jardin incroyablement aéré et léger. Une harmonie subtile qui associe vivaces et graminées dans un chaos ordonné, joliment mis en forme. C’est un jardin construit sur un terrain plat, avec de superbes bâtiments à colombages. Des haies entourent le jardin et le protègent du vent. Elles créent différents espaces, aménagés en fonction des saisons : jardin de printemps, jardin d’été, jardin d’automne, ou autour d’un thème. Mais, entrons dans le vif du sujet et commençons la visite ! Vous me suivez ?

Le verger

Je commence ma visite en entrant dans le verger, qui occupe la plus grande partie du jardin. Mon regard s’ouvre sur de grandes perspectives, qui se terminent sur un pré au fond. Des alignements de pommiers rythment le jardin en y apportant de la hauteur. Ils sont plantés au centre d’allées tondues, qui délimitent des carrés d’herbes folles. Ces carrés donnent l’impression de se trouver dans une vraie prairie ! Ils sont composés de graminées et de fleurs sauvages : géranium des prés, Campanula rapunculus, Succisa pratensis, reine des prés, silène...

Le jardin plume

J’arrive devant la superbe bordure de buis taillé en vague. Derrière elle, des massifs composés de graminées mêlées à une multitude de petites fleurs délicates, au port élancé. Cette partie du jardin, qui a donné son nom à l’ensemble, semble jouer avec le vent. Les graminées ondulent, et le buis taillé en vague renforce ce mouvement. J’ai l’impression que les fleurs sont disposées au hasard dans les massifs, pour composer un magnifique désordre que les buis tentent de contenir ! Parmi les fleurs, on trouve des œillets des chartreux, veronicastrums, sanguisorbes, astrances, alchémilles, pavots d’orient, Trifolium rubens... accompagnées par des graminées comme Briza media ou Calamagrostis ‘Karl Foester’.

Le jardin plume avec ses graminées et sa bordure en buis taillé en vague

L'oeillet des chartreux (Dianthus carthusianorum)

Le jardin d'été

Je traverse le jardin de printemps pour arriver au jardin d’été, juste devant la maison. C’est un jardin ensoleillé, avec des couleurs chaudes et vives. Il est structuré par des haies de buis et de charmes, taillés net, qui me rappellent les jardins à la française. Les floraisons jaunes oranges et rouges des kniphofias, achillées, hémérocalles ou dahlias illuminent les massifs, accompagnées par les inflorescences de Stipa gigantea, et rythmé par quelques pyramides de buis taillé.

Le jardin d'été rassemble des fleurs aux couleurs chaudes. Il est structuré par des bordures en buis et charme.

Devant le jardin d’été, comme un élément central du jardin, un bassin miroir. En forme de carré, il fait écho au quadrillage du verger.

Le jardin de fleurs

J’entre ensuite dans le jardin de fleurs, un jardin fermé par des clôtures en châtaignier, sur lesquelles grimpent quelques clématites. A l’intérieur, un jardin impressionnant par ses couleurs, qui associe annuelles, bisannuelles et vivaces. C’est une vraie profusion de fleurs, qui se succèdent du printemps à l’automne ! Dans les massifs, des campanules, des lupins, du fenouil, des pavots, de la verveine hastée, des cosmos, des penstémons... qui débordent jusque dans les allées. Là encore, le buis apporte de la structure et un peu d’ordre dans ce fouillis de fleurs !

Le jardin de fleurs associe vivaces, annuelles et bisannuelles

La verveine hastée (Verbena hastata)

En sortant du jardin de fleurs, j’arrive sur l’allée aux épilobes. Une allée de fleurs blanches, d’où s’échappe le bourdonnement d’une multitude d’insectes occupés à butiner... !!

Vue sur le jardin de fleurs depuis l'allée aux épilobes

J’emprunte un chemin et j’entre dans un espace fermé par du miscanthus, avec un bassin carré au centre : le cloitre de miscanthus. C’est un espace très formel et structuré, assez froid. Le lieu est fermé, isolé, sans autres couleurs que le vert des miscanthus. Il est donc très reposant et calme.

Le cloitre de Miscanthus

Je retombe ensuite sur le verger et ses carrés de fleurs sauvages et graminées !

Arrivée au jardin plume avec des a priori, je pensais y trouver essentiellement des graminées et buis taillés, en imaginant un jardin graphique et monochrome. Quelle surprise de découvrir au contraire une vraie diversité de fleurs et de couleurs ! Le jardin d’été offre d’innombrables fleurs aux couleurs éclatantes, jaune orange et rouge.

Papaver somniferum

Le jardin plume est, pour moi, un jardin exceptionnel car il procure un sentiment intense de liberté ! Il invite au lâcher prise. Le jardin semble flotter, avec des graminées qui ondulent sur un terrain très plat et ouvert. Un univers onirique et poétique, on se croit dans un rêve. Je me promets d’y revenir à d’autres périodes de l’année ! et de découvrir le jardin d’automne et le jardin de printemps à leur pic de floraison.

La haie de buis taillé en vague donne du rythme au jardin. Elle l’anime, le met en mouvement.

J’aime ce jardin parce qu’il associe des plantes sauvages et des plantes horticoles. Parce qu’il arrive à un équilibre parfait entre modernité / structure et naturel / sauvage. Une belle synthèse entre l’ordre et le chaos. Parce qu’on ne sait plus si l’on est dans un jardin à la française ou dans une prairie sauvage, avec une vraie diversité végétale. Il offre des perspectives impressionnantes. Le jardin plume est un jardin de contraste, entre la forme rigide des buis et la souplesse des graminées et vivaces. C’est un jardin hors du temps, qui joue avec le vent.

 

Le jardin plume

  • Adresse : 790 Rue de la Plaine 76116 Auzouville-sur-Ry
  • Téléphone : 02 35 23 00 01
  • Horaires : du mercredi au dimanche, de 14 h à 18h. Ouvert de 10h à 12h les mercredis et samedis.
  • Tarif : 9,50 €
  • Site web : http://lejardinplume.com