Collectionneuse dans l’âme, j’ai expérimenté bon nombre de plantes dans mon jardin. Souvent avec succès, parfois avec échec, surtout dans ma folle jeunesse. Cependant, aussi pénibles soient-ils, les échecs font partie intégrante de la vie du jardinier. On n’y échappe pas et on perd tous une plante un jour ou l’autre, quelle que soit la raison. J’ajouterais que ce n’est pas toujours notre faute, n’est-ce pas ?

Un jardin d’expérience

Parcourir les fêtes des plantes me donne toujours le sourire jusqu’aux oreilles. J’aime aller à la rencontre de pépiniéristes passionnés et passionnants, dénicher de petites pépites tels le Mahonia nitens ou encore le lilas de Perse, ramenés de Saint-Jean de Beauregard en septembre dernier. Rien n’est trop beau pour mon jardin ! Seulement voilà, une fête des plantes demeure pour moi un lieu de perdition. Toutes ces belles plantes un rien aguicheuses murmurent en boucle : « Adopte-moi ! » Comment résister ? Alors, de temps en temps, je cède à l’une ou l’autre et je teste. Évidemment, n’allez pas croire que je teste des plantes dont je suis certaine qu’elles ne tiendront pas. Il est hors de question de planter un bananier ou un oranger sur le sol ardennais !

La plante au bon endroit

Depuis des années, je cherche l’endroit adéquat pour un Hellébore fétide. Je sais qu’il se plaît beaucoup dans d’autres jardins où il se ressème à foison. Mais dans mon jardin, il m’aura fallu plusieurs essais infructueux. L’Hellébore fétide est bien rustique, ce n’est pas le problème. En revanche, il redoute l’eau stagnante. C’est là que le bât blesse ! La terre est lourde et des sources souterraines font qu’elle reste humide toute l’année. J’en conviens, c’est une bénédiction en été mais le jardin devient marécageux par endroits en hiver.

Jolies clochettes de l'Hellébore fétide qui, je vous rassure, ne sent pas mauvais tant que l'on ne froisse pas le feuillage !

Essai 1 

J’ai d’abord essayé près de mon Cornus alba ‘Sibirica’. Je souhaitais marier ses rameaux rouges aux inflorescences vert pâle bordées de pourpre de l’Hellébore. L’endroit est légèrement caillouteux mais je pense que le drainage n’était pas suffisant et il n’a donc pas passé son premier hiver.

Essai 2

Le second essai était entre les racines d’un cerisier à fleurs... nouvel échec. L’endroit ne lui convenait visiblement pas non plus, il est parti rejoindre le plantouille paradise.

Essai 3

Ne m’avouant pas vaincue, j’essaie au pied d’un érable negundo, près du ruisseau. La terre ne doit pas être trop sèche en profondeur et l’érable pompe tout l’excès d’eau, je tente une dernière fois. La belle était en fleur lors de sa plantation. L’hiver passé, la plante mère avait elle aussi trépassé mais… elle s’était ressemée ! Plein de bébés qui ont parfaitement résisté l’hiver dernier et l’un d’eux m’offre ses jolies clochettes en ce moment même.

Il ne faut jamais désespérer !

Je pense que maintenant les plantes vont s’approprier l’espace. A proximité, j’ai planté l'année dernière un Mahonia media ‘Charity’. Ce n’est pas l’association que j’espérais au départ mais je suis certaine que ce sera très joli aussi. L'Hellébore 'Pirouette' et de petites primevères les accompagnent.

Les couleurs de la fin d'hiver/début de printemps : Mahonia media 'Charity', Helleborus foetidus, Primula vulgaris, Helleborus x ericsmithii 'Pirouette'

D’autres plantes sont également présentes à cet endroit mais en fleurs plus tard dans la saison : Rosier liane 'Paul's Himalayan Musk' parti à l'assaut de l'érable, Geranium macrorrhizum ‘White Ness’, Brunnera macrophylla ‘Jack Frost’, Geranium phaeum ‘Album’, Rosa rubrifolia, Aster ‘Pink Buttons’ et Miscanthus sinensis ‘Red Chief’ vers le côté du massif le plus ensoleillé. Sans oublier les Narcisses poeticus Actaea que j’adore, en compagnie de muscaris, rejoins de quelques tulipes botaniques 'Peppermint Stick'. Oui, il y a du monde !

Il ne reste plus qu’à patienter que tout cela gagne en maturité.

Et vous ? Est-ce qu’il y a une (des) plante(s) que vous avez tentée plusieurs fois sans succès ?