Voir grandir nos plantes fait partie des choses les plus agréables de notre métier. Nous avons, certes, la chance de pouvoir les admirer dans la pépinière.  Mais ce que nous préférons, c'est de les voir se développer chez nos fidèles client(e)s, lorsqu'ils nous envoient des photos ou qu'ils les publient sur leur blog. Aujourd'hui, je vous propose de découvrir l'une d'entre-elles : Patricia et son blog , Le jardin de Patou, qui présente, au jour le jour, les merveilles de son petit jardin.

Le jardinage, tu es tombée dedans quand tu étais petite ?

Je dirais que je suis tombée dedans tardivement sans même m’en rendre compte. Mon époux et moi avons acheté une maison dans une résidence dite « à l’américaine » en 2008. Il fallait que cela soit proche de toutes les commodités, car je suis une femme pressée. Je voulais un petit bout de terrain pour y mettre une chaise longue et un barbecue pour les amis, c’est tout. Si j’avais su à l’époque que mes mains allaient autant se plaire dans la terre, j’aurai choisi une maison bien plus petite, mais un bien plus grand jardin. C’est en 2012 que j’ai vraiment commencé à vouloir créer mon petit écrin de verdure et depuis ma passion ne cesse de grandir.

Un petit coin de nature en ville

Quel âge a ton jardin ? A-t-il beaucoup évolué au fil du temps ?

Le jardin a l’âge de la maison, qui est de 1979. Il y a donc certains grands sujets qui datent de cette époque. Je les ai conservés, car ils sont la structure du jardin : un Épicéa, un Viburnum, un Rosier liane, un grand Rhododendron. Le jardin a beaucoup évolué. Beaucoup d’arbustes et d’arbres étaient morts, ils ont dû être déterrés. Et surtout, j’ai fait retirer la vingtaine de thuyas de chaque côté du jardin.

C’est à partir de ce moment-là que tout a vraiment commencé. Je me souviens d’avoir planté des tulipes tout au long des Thuyas. Elles n’ont fleuri qu’une seule année. J’ai ensuite commis beaucoup d’erreurs lors de mes premières plantations comme installer un Laurier-tin au beau milieu d’un petit massif de vivaces délicates. Aujourd’hui, même si je plante plutôt à l’instinct, quitte à déplacer plus tard et aussi parce que je fonctionne au coup de cœur, je suis beaucoup plus réfléchie et je commence effectivement à faire des plans.

Comment pourrais-tu décrire ton jardin ?

Mon jardin est un petit écrin vert en ville, une bulle sécurisante, un petit espace de liberté également où je suis libre de me tromper, de recommencer, d’être moi-même. Un havre où je me ressource, où je rêve et où je peux être émue. J’aime planter alors je plante serré, le jardin peut sembler un peu fouillis, je l’aime libre et naturel.

Le géranium 'Patricia' et le rosier 'Reine des Violettes'

Tu as un petit jardin de 200 m2, quelles sont les principales difficultés ?

Ma principale difficulté, c’est de composer avec les haies des voisins et les grands arbres autour. Mon jardin cultive l’ombre. Mes choix s’orientent forcément vers des végétaux qui peuvent s’épanouir à l’ombre ou à mi-ombre, mais aussi qui peuvent supporter d’être un peu coincés. J’ai une terre très attachante pendant la saison des pluies et qui se fendille pendant la saison sèche. Je dois aussi en tenir compte, je paille, je ne laisse jamais la terre nue.

Si tu ne devais cultiver que 5 plantes, lesquelles serait-ce ?

Oh c’est difficile de choisir ! Mais, finalement, lorsque je regarde mon jardin, je vois vite ce que j’aime et aussi ce qui pousse bien. Il me faut des feuillages et des fleurs délicates intéressants toute l’année. Dans un petit jardin, il ne faut pas se lasser aussi, les saisons doivent être bien marquées. J’adore les Deutzias, ils conviennent très bien à la taille de mon jardin, leur feuillage est fin et délicat, les fleurs sont ravissantes. J’ai également plusieurs Spirées. J’aime leur forme retombante, elles supportent la chaleur comme l’humidité, leur feuillage est fin et elles font le spectacle toute l’année.

Les Hellébores sont les trésors de l’hiver. Ma collection s’agrandit sans cesse. Même fanés ils demeurent beaux. Dans un jardin d’ombre, ils ont tout à fait leur place et s’épanouissent bien. Les Ancolies sont mes petites chéries. Je ne peux m’en passer, j’en mets partout et elles se ressèment joyeusement, mais j’ai toujours envie de nouvelles variétés. Les Roses romantiques aux couleurs douces avec quelques pourpres pour donner du relief.

Et si je peux rajouter un sixième coup de cœur, je dirais les petits bulbes. Se passer des Perce-neige, des Muscaris, des Tulipes, des Alliums, etc. Impossible !

Perce-neiges, Hellébore, Deutzias et ancolies sont toujours au rendez-vous

Ton blog fait partie des plus suivis. Peux-tu me parler des enrichissements de cette communauté ?

Ce que je partage en écrivant sur un blog, c’est ma petite expérience de débutante, je peux parler de ma passion, de mes coups de cœur. Je reçois énormément de conseils, d’encouragements bienveillants. Mais ce qui est incroyable c’est que, petit à petit de belles amitiés sont nées dont je ne peux plus me passer aujourd’hui. Très vite, j’ai eu envie de rencontrer « pour de vrai » les jardiniers dans leur univers. Il y a autant de jardins que de jardinier, chacun à quelque chose à apporter de différent, d’unique. Je jardinais dans mon petit coin. Avec le blog et le SOL (Seeds of Love), j’ai découvert que partager des choses simples, comme des petites plantes ou des graines, pouvait apporter beaucoup de bonheur. J’ai rencontré de très belles personnalités. C’est une aventure extraordinaire.

Oiseaux, écureuil, hérisson… Ton jardin est un véritable refuge !

J’ai la chance que mon jardin, bien que situé en ville, soit au cœur de la Vallée de Chevreuse. Il est entouré de champs, de bois, de lacs et donc les petits animaux sont bien là. J’ai bien entendu des abris pour oiseaux et des mangeoires. Il y a un endroit caché avec du bois pour le hérisson et un bol de croquettes pour lui chaque soir. L’écureuil vient prendre quelques noisettes ainsi que des graines de tournesol. J’ai un hôtel à insectes et des petits endroits avec de la paille ou du bambou aussi.

Mon jardin n’est pas toujours bien nettoyé pour permettre aux insectes d’y vivre. J’attire les papillons et les butineuses avec des fleurs et plantes mellifères comme le petit Calament, la Menthe, l’Aster, l’Origan... et bien sûr je n’oublie jamais de mettre de l’eau dans les coupes prévues à cet effet, été comme hiver.

Je suis dans le jardin le week-end, je suis une jardinière « du dimanche », le reste du temps le jardin appartient à mes petits amis. En remerciement, ils me laissent les prendre en photos et me donnent le sourire tout autant que mes fleurs.

Leur refuge est mon havre !