Le néflier du Japon, en latin Eriobotrya japonica, vous l’avez sans doute aperçu dans les jardins abrités jusqu’en région parisienne. C’est ce petit arbre d’allure exotique, garni de très grandes feuilles d’un beau vert vif, belles et dures comme du cuir. Peut-être avez-vous trouvé au marché ou dans le rayon fruits exotiques de votre supermarché ses fruits très juteux qui ressemblent un peu à des abricots.

Pour ma part, j’en suis friande. Si l’arbre résiste assez bien au froid, sa fructification qui se forme en novembre-décembre est le plus souvent détruite par le froid. Ce qui est dommage, c’est que la récolte n’est garantie que dans nos régions les plus clémentes. Mais, pour les gourmands de ces fruits, et pour les admirateurs de sa floraison au parfum d’amande amère, la bonne nouvelle, c'est qu’il existe bel et bien une alternative.

L'Eriobotrya Coppertone : une jolie trouvaille.

On fait quelquefois, en flânant sur internet, de véritables trouvailles. Mais oui ! J’ai eu l’agréable surprise, il y a trois ans, d’y faire la connaissance du cousin du néflier du Japon. Il s’appelle l’Eriobotrya ‘Coppertone’.  C’est un grand arbuste persistant qui porte des feuilles moins amples, mais plus colorées que celles de son cousin. Un arbuste d’aspect assez différent dans son ensemble.  Il offre l’avantage de fleurir au printemps et de fructifier en fin d’été ou en automne, à contre-saison, et ça change tout !  J’avoue que j’ai eu un véritable coup de foudre pour « Coppertone ».

Eriobotrya coppertone Néflier du Japon

 Premiers pas encourageants

D’après mon expérience, sa croissance est assez lente au démarrage. C’est normal, il est occupé à produire des racines profondes. Le mien, mis en pleine terre il y a dix-huit mois, est encore bien petit, mais il m’offre déjà sa première floraison. Ses fleurettes roses et blanches sont vraiment parfumées et très visitées par les abeilles. En fleurs, il ressemble beaucoup au Raphiolepis, un arbuste ravissant mais un peu snob qui n’aime que la Méditerranée. Ce néflier, bon enfant comme tous les néfliers, est moins difficile. Je suis sûre qu’il plaira aussi pour son feuillage qui ressemble à celui du Photinia 'Red Robin' : au printemps, ses jeunes feuilles naissent en rose-cuivré, puis elles deviennent vert foncé en été. Leur belle couleur est à l’origine de son nom, « Coppertone », littéralement "ton de cuivre". Ses fruits se récoltent à la fin de l’été, ils ont besoin de chaleur pour mûrir. J’espère pouvoir en goûter un ou deux cette année !  Il paraît qu’ils ressemblent à ceux de l’autre néflier du Japon…

Un néflier du Japon à essayer absolument.

Sincèrement, il s’agit à mon avis d’un arbuste à essayer absolument si les hivers ne sont pas trop rigoureux dans votre région. Il a la réputation d’être relativement rustique, peu exigeant en matière de sol et résistant aux embruns. Dans mon jardin, j’ai pu vérifier qu’il supporte de façon étonnante la sécheresse estivale et s’adapte parfaitement aux sols calcaires. Il n’a absolument pas souffert du gel cet hiver, sans protection. Quand je vous aurai dit, amis jardiniers nordistes et parisiens, que nous avons tout de même eu cet hiver en Provence -6/-7°C en fin de nuit, à plusieurs reprises en janvier, vous admettrez qu’il est solide ce « Coppertone » !

 Je l’ai installé dans la vieille haie de cyprès mourante qui borde le jardin. Il s’impose déjà comme un arbuste exceptionnel du haut de ses cinquante centimètres. Il prend sa place, tranquillement mais sûrement, entre la coronille tout en fleurs et l’Abelia grandiflora.