Strobilanthes rankanensis (pentstemonoides)
Strobilanthes penstemonoides (rankanensis)

S'il ne devait rester qu'une plante dans mon jardin en automne ce serait sans nul doute le Strobilanthes. Si son nom ne vous évoque pas grand chose c'est normal, cette vivace est rarement proposée à la vente et quand bien même, elle est boudée des jardiniers amateurs préférant les floraisons automnales d'aster et de graminées, plus dans l'air du temps! Pourtant, cette vivace mérite à bien des égards une place de choix dans nos jardins tant son potentiel est important.

Pas un, mais des Strobilanthes

Il n'existe pas qu'une seule espèce de Strobilanthes mais environ 250, réparties majoritairement en Asie tropicale. Quelques-unes (une bonne trentaine) poussent dans les montagnes himalayennes, en lisière de sous-bois ou en prairie, supportant froid et humidité hivernale. Dans nos jardins ces espèces se montrent d'une grande rusticité et constituent d'excellentes vivaces robustes, endurcies par le froid des montagnes.

Une vivace increvable et florifère

Parmi la trentaine d'espèces rustiques et acclimatables dans nos jardins seules 3-4 sont couramment proposées parmi lesquelles, Strobilanthes wallichii, attenuata, nutans et de loin ma préférée la majestueuse Strobilanthes rankanensis renommée S. penstemonoides (la vraie S.rankanensis originaire du Japon forme un couvre-sol moche et peu rustique). Pour les avoir testées à peu près partout dans le jardin, au soleil dans ma rocaille à l'ombre totale de mon sous-bois, j'ai pu constater qu'elles ont une faculté d'adaptation hors norme, elles ne sont jamais malades et ne sont pas trop exigeante en arrosage. J'entends ses détracteurs dirent "Le chiendent aussi ça pousse partout mais c'est pas une raison pour en planter dans le jardin". Cette objection serait recevable si 2-3 fleurs malingres émergeaient d'une touffe fade mais il n'en est rien.  Dès le mois de juillet les Strobilanthes wallichii et attenuata ouvrent le bal portant une nuée de fleurs tubulaires bleu intense en forme de pipe, s'ouvrant sur un petit buisson au feuillage duveteux de 50 à 1m de hauteur. Même en plein été, sous une chaleur de plomb, les fleurs se renouvellent jusqu'à fin août.

Arrive enfin en piste, la belle, la majestueuse Strobilanthes penstemonoides (rankanensis) épanouissant de grandes fleurs d'un joli violet intense dès début septembre. Cette espèce forme un beau buisson d'un mètre d'envergure se couvrant de fleurs de façon ininterrompue jusqu'aux portes de l'hiver. 

A planter partout mais de préférence à l'ombre

La culture des Strobilanthes ne présente guère de problème mais si la plante survit au soleil et au sec, c'est bien à l'ombre même sèche qu'elle prospère et forme les plus beaux buissons. La plantation est simple, de la mi-ombre et une bonne terre de jardin, pas trop calcaire, suffisent à réussir la culture. Aussi rustique soit-elle, il vaut mieux la planter au printemps plutôt qu'à l'automne. Même si au printemps la plante redémarre tard, vraiment très tard et forme un bout de tige crevée, elle repartira mieux que si elle est plantée en automne. Cultivée en pot, elle prospérera aussi bien mais demandera un arrosage plus régulier.

Parfaite pour les bourses aux plantes

J'avais oublié un dernier point, aussi florifère, longévive et facile de culture soit-elle, elle se multiplie mieux de quiconque. Il est quasi-impossible de rater le bouturage des tiges des Strobilanthes. Dans la nature cette plante fournit très peu de graines et a trouvé meilleur moyen que le semis pour se multiplier. Ses tiges présentent un point d’abscission très fort au niveau des nœuds renflés, il ne reste plus qu'à bousculer la plante pour que cette cassure latente se brise et libère une branche. Tombée au sol la branche s’enracine en quelques semaines, il est donc enfantin de faire des boutures de Strobilanthes et dès le milieu de l'été de faire découvrir et profiter votre voisinage de cette merveille de la nature.