Voilà 1 mois une vague de froid  traversait le territoire d'est en ouest et abîmait une grande partie de nos plantes en végétation brûlant les feuillages, les jeunes pousses et de nombreuses fleurs en formation. 1 mois plus tard, il est l'heure de faire le bilan des dégâts causés par ce gel printanier sans précédent.

Le Decaisnea fargesii qui avait tant souffert du froid, bourgeonne à nouveau

Plus de peur que de mal

Me réveiller un matin d'avril, et voir tous les hortensias et les magnolias du jardin brûlés par le gel est un spectacle consternant qui restera longtemps dans ma mémoire. Heureusement les plantes ont une capacité de régénération hors normes et les arbustes que je croyais perdus démarrent avec plus ou moins de vigueur.

C'est un quasi sans faute pour les hortensias où de ci de là, les bourgeons gonflent et débourrent sur le bois. Les hortensias macrophylla et aspera, qui ont tous souffert du gel repartent de façon uniforme. Chez les hortensias serrata en revanche le bilan est plus mitigé, les pieds adultes repartent tous sauf les plus jeunes pour qui la reprise semble être laborieuse. Certains jeunes sujets repartent non pas sur le bois mais depuis la base de la plante ce qui signifie que le bois formé ces précédentes années semble mort. J'attendrais l'été pour couper le bois mort, d'ici là je ne désespère pas de voir le vieux bois bourgeonner.

1 mois après le gel printanier, l'hortensia aspera est à nouveau couvert de bourgeons.

Idem chez les magnolias, glycines, catalpas et mahonias, tous repartent! Ils émettent soit des nouveaux bourgeons latéraux, soit repartent directement depuis les anciens bourgeons dont le méristème ( c'est le tissu qui assure la croissance de l'arbre ou la production de fleurs) a été protégé du froid par les couches d'écailles protectrices. Après tout n'est-ce pas là le rôle de certains bourgeons que d'offrir une protection contre le froid à son méristème? Voilà pourquoi, certains magnolias s'en tirent avec très peu de dégâts grâce au duvet qui recouvre les bourgeons floraux et offre une protection thermique efficace.

Du coté des vivaces le bilan est encore meilleur. Toutes repartent, y compris les jeunes plantations, avec une grande vigueur. Il faut dire que la météo de ces dernières semaines a beaucoup aidé. L’atmosphère d'abord sèche a permis aux feuilles brûlées de tomber plus vite puis la chaleur, mêlée aux pluies abondantes de ces derniers jours, à permis une explosion de la végétation. En quelques jours seulement des végétaux qui paraissaient morts ont d'un coup repris vie.

Les nouvelles feuilles du Gunnera manicata sont sorties en quelques jours

Peu de fleurs et des récoltes faibles sur les fruitiers!

C'est quasi sur, hormis sur les hortensias paniculata et arborescens, il n'y aura pas ou très peu de fleurs cette année sur les hortensias dans mon jardin et sur à peu près toutes les vivaces (flilipendules, astilbes, hostas...) qui ont gelé ce printemps.

Coté verger et potager le bilan est le même que dans le reste du jardin. Le figuier et le kiwi qui avaient souffert du froid sont en train de débourrer et les nouvelles feuilles s'épanouissent jour après jour. Du coté des fruits en revanche je ne goûterai pas aux kiwis, figues ni aux kakis de mon jardin cette année. Si un grand nombre de mes fruitiers n'ont pas été abîmés par le gel printanier, je constate néanmoins que le froid a endommagé beaucoup de fleurs. De nombreux fruits commencent à tomber et seules le pommes, poires et cerises ont l'air de tenir le coup.

Les kiwis commencent à avoir une meilleure allure.

 

Des arbustes sous observation

Si quasiment plus de 90% de la végétation abîmée repart, les arbres et arbustes ont dû puiser sur leurs réserves pour produire de nouveaux bourgeons. Ils sont donc plus faibles et doivent au plus vite reconstituer leurs réserves pour affronter l'hiver prochain.

Voilà pourquoi il est capital dans les mois à venir de surveiller l'évolution de ces végétaux. Si l'été est chaud et sec les végétaux les plus faibles risquent de souffrir et mourir prématurément. Donc tout d'abord, par mesure préventive il est conseiller de disposer une forte couche de paillage sur 10 cm au minimum afin de conserver la fraîcheur au pied mais aussi de fournir de l'humus, le carburant nécessaire à la reconstitution des réserves. Puis à partir du mois de juillet, surveiller l'arrosage, même sur des sujets bien développés, afin que l'eau ne leur fasse pas défaut. N'hésitez pas par exemple à former un boudin de terre tout autour d'un arbuste afin de former une cuvette d'arrosage si vous voyez qu'il risque de manquer d'eau. De même, disposez un goutte à goutte des les premières grosses chaleurs de façon à anticiper le manque d'eau. Bref, soyez très vigilants et observateurs durant les mois à venir !